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d’anciens agents de la GRC brisent le silence

Plus de 30 ans après les meurtres de Marcel Cormier et Marcia LeBlanc, l’enquêteur à la retraite responsable du dossier brise le silence afin de mettre fin à plusieurs questions qui demeurent dans ce dossier.

Dans Sans réponsesun podcast qui présente l’enquête menée par la journaliste Karine Godin sur cette histoire, l’enquêteur du GRC Le responsable de ce dossier, Gerry Belliveau, lève le voile sur des éléments de cette histoire qui jusqu’à présent n’ont jamais été rendus publics.

Dans « Sans réponses », Gerry Belliveau lève le voile sur des éléments entourant les meurtres de Marcia LeBlanc et Marcel Cormier qui jusqu’à présent n’ont jamais été rendus publics. (Photo d’archives)

Photo : Peter Krieger

Selon plusieurs policiers ayant travaillé sur le dossier, la preuve contre le principal suspect dans cette affaire était suffisante pour l’accuser du double meurtre de Marcia Cormier et de Marcel LeBlanc.

Les deux jeunes, âgés respectivement de 14 et 17 ans, du comté de Kent ont été tués en 1993. L’affaire qui a secoué toute la région n’est cependant toujours pas résolue.

Qui a bien pu tuer les deux adolescents et qu’est-il arrivé au principal suspect dans cette affaire, Roger LeBlanc ?

Pas nouveau en 30 ans

Pendant 30 ans, tout ce que nous savions de cette affaire, c’était les quelques détails que la Gendarmerie royale du Canada était prête à partager.

Dans la nuit du samedi 13 novembre au dimanche 14 novembre 1993, les deux adolescents se sont garés sur le chemin Caissie, un chemin de terre depuis Notre-Dame à l’abri des regards pour passer du - ensemble.

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C’est sur le chemin Caissie, à Notre-Dame, qu’a eu lieu le meurtre de Marcia LeBlanc et Marcel Cormier, il y a plus de 30 ans.

Photo : - / Justin Dupuis

Le lendemain, un chasseur découvre le corps sans vie de Marcel, assassiné d’une balle dans la tête, dans la Pontiac 6000 de son père. Marcia LeBlanc semble avoir disparu sans laisser de trace.

L’une des personnes d’intérêt dans cette affaire, Roger LeBlanc, un homme de 34 ans de Bouctouche, est rapidement devenu le principal suspect. Après avoir été interrogé le 21 novembre par le GRCson camion a été retrouvé près de la gare de Canaan, un secteur où l’homme allait régulièrement chasser. Nous ne le reverrons plus jamais.

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Pendant plusieurs mois, les recherches pour retrouver Marcia et Roger LeBlanc ont été infructueuses.

Au printemps 1994, le fusil de chasse du suspect a été retrouvé dans une rivière près du secteur où son camion avait été abandonné.

Six mois plus tard, des ossements ont finalement été découverts, identifiés comme étant ceux de Marcia.

A lire et à écouter :

Lever le voile sur une affaire non résolue

Grâce aux révélations de plusieurs anciens policiers ayant travaillé sur cette affaire, Sans réponses permet notamment d’apprendre que les nombreux éléments de preuve qui faisaient de Roger LeBlanc le principal suspect dans cette affaire étaient suffisamment nombreux pour l’inculper du double meurtre de Marcia et Marcel.

Roger LeBlanc était l’une des nombreuses personnes qui ont assisté à une fête le soir du meurtre dans le camper à Olaun endroit décrit comme un bar clandestin par le GRC situé tout près de l’endroit où le corps de Marcel a été retrouvé.

Selon Gerry Belliveau, plusieurs personnes présentes à cette soirée clandestine, dont Roger LeBlanc, étaient propriétaires d’un fusil de chasse de calibre 303, l’arme utilisée pour tuer Marcel.

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C’est dans cette voiture que le corps de Marcel Cormier a été retrouvé le 14 novembre 1993. (Photo d’archive)

Photo : - / Capture d’écran

Les recherches ont également permis de retrouver des morceaux de verre provenant d’une vitre brisée de la Pontiac 6000 que conduisait Marcel dans les effets personnels de Roger LeBlanc.

On trouve du verre dans la poche de son jean, on trouve du verre dans ses bottes, avec lesquelles il partait à la chasse, qui encore une fois, avec un pourcentage assez élevé, assorti avec la lunette arrière gauche de la voituredit Gerry Belliveau.

Lorsque le fusil de chasse de Roger LeBlanc a été retrouvé dans une rivière au printemps 1994, le GRC REMARQUE qu’il y avait du verre brisé au bout de l’armeajoute-t-il.

Cela correspond également à celui de la voiture de Marcel Cormier, ce qui indique que c’est l’arme de Roger LeBlanc qui a servi à briser la vitre de la portière du véhicule, selon l’ancien policier.

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Jacqueline et Oscar LeBlanc espèrent découvrir un jour ce qui est réellement arrivé à leur fille, Marcia LeBlanc.

Photo : - / Pascal Raiche-Nogue

Un suspect introuvable

Plus de 30 ans après le double meurtre de Marcia et Marcel, l’enquête est toujours ouverte. Dans un e-mail, le GRC dit vouloir toujours parler avec Roger LeBlanc, porté disparu depuis novembre 1993, au moment des homicides.

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La photo de Roger LeBlanc a été diffusée par la GRC en novembre 1993. Cet homme de 34 ans est le seul suspect à avoir été identifié par la police.

Photo : - / Capture d’écran

Selon Gerry Belliveau, il ne fait aucun doute que la seule chose qui empêche la clôture du dossier est la disparition de Roger LeBlanc.

Selon une correspondance entre un haut gradé de la police fédérale du Nouveau-Brunswick et la famille de Marcia LeBlanc, on comprend que c’est la théorie du suicide qui est privilégiée pour expliquer sa disparition.

Gerry Belliveau raconte notamment que lorsque les recherches pour retrouver Roger LeBlanc ont été lancées dans la région de Canaan en novembre 1993, après qu’un chasseur ait signalé l’avoir vu dans le secteur, des policiers sur le terrain ont entendu un coup de feu vers 5 h 30 ou 6 heures du matin.

Même si la zone a été ratissée dans les heures qui ont suivi et au printemps 1994, les recherches n’ont rien donné.

C’est pourtant à ce même endroit, six mois après la disparition de Roger LeBlanc, qu’un homme et son fils vont retrouver l’arme du suspect au fond de la rivière dans laquelle ils pêchaient.

Les recherches des autorités ont alors repris dans la zone et cette fois, des recherches ont été menées sur plusieurs kilomètres de rivière. En aval, ils ont retrouvé des vêtements ayant appartenu au suspect.

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Marcia LeBlanc avait 14 ans au moment de sa disparition en 1993. (Photo d’archives)

Photo : -

Avec tous les éléments que lui et ses collègues ont pu rassembler, Gerry Belliveau dit n’avoir plus aucun doute sur ce qui s’est passé dans la nuit du 13 au 14 novembre 1993 sur ce chemin de terre de Notre-Dame.

C’est lui [Roger LeBlanc] qui est responsable des deux décès. Période. Je ne peux pas en dire plus. La preuve est là, si Roger était vivant aujourd’hui, il ne fait aucun doute que si j’étais encore policier, je l’aurais poursuivi en justice pour [meurtre] premier degrédit-il.

Permettre aux communautés de faire leur deuil

Selon lui, la police fédérale aurait pu choisir d’être un peu plus transparente avec les familles des victimes et les communautés pour qu’elles puissent faire leur deuil.

Il arrive un moment où GRC il faut être honnête avec le public… arrêter de se cacher derrière l’uniforme en disant que le dossier est toujours ouvert. […] J’ai 65 ans maintenant et cela aurait dû être classé, d’un point de vue émotionnel, il y a longtemps.explique le policier aujourd’hui à la retraite.

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Pierre-Yves Bourduas, ancien sous-commissaire adjoint de la Gendarmerie royale du Canada. (Photo d’archives)

Photo : -

L’ancien sous-commissaire adjoint du GRCPierre-Yves Bourduas, rappelle que sans Roger LeBlanc ou son corps, la police ne peut pas clore le dossier.

Nous ne trouvons pas le suspect. L’a-t-il mis en scène ? S’est-il caché et a-t-il refait sa vie quelque part ? Nous ne pouvons pas le trouver. Dans ce cas, vous gardez le dossier ouvert par respect pour les familles et les victimes.dit M. Bourduas.

Dans un cas comme celui-ci où les preuves sont si accablantes, Pierre-Yves Borduas concède néanmoins que la police fédérale pourrait, après tant d’années, faire sa part pour permettre aux familles et aux communautés de tourner la page.

Avec les informations de Karine Godin

 
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