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Plein de remords, un père avoue avoir causé la mort de son bébé 12 ans plus tard

Un homme de 50 ans est condamné à deux ans de prison pour s’être endormi en état d’ébriété sur sa petite fille de 11 semaines, provoquant sa mort. Le père a attendu 12 ans avant de se rendre à la police, poussé par le remords.

Les faits remontent au 27 avril 2012, lorsque le prévenu, dont l’identité est protégée par une ordonnance de non-publication pour préserver l’anonymat de l’enfant, s’est retrouvé seul chez lui avec son fils, à Sherbrooke, avec sa compagne occupée au travail.

Le soir, il consommait de l’alcool et prenait des somnifères, puis s’endormait avec son enfant sur un canapé. A son réveil, il découvre que cette dernière est sous lui et qu’il ne respire plus. Il a immédiatement tenté de le réanimer, en vain.

Paniqué, le père porte le bébé jusqu’au berceau en attendant le retour de sa compagne. Lorsqu’elle est arrivée environ quatre heures plus tard, sa mère a été horrifiée de voir son corps sans vie et a appelé les services d’urgence.

Les autorités associent la mort de l’enfant au syndrome de mort subite du nourrisson.

La vérité reste bien gardée jusqu’en avril 2024, lorsque le père révèle son crime aux policiers de Gatineau.

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Le palais de justice de Sherbrooke. (Photo d’archives)

Photo : - / André Vuillemin

L’avocat de la défense Olivier Morin a expliqué vendredi au juge Benoît Gagnon combien ces douze années de secret ont été difficiles pour son client. Ce dernier, un homme pauvre, déjà aux prises avec des problèmes d’addiction au moment des faits, s’est retrouvé sans abri.

Il consomme tellement qu’il ne peut plus vivre avec. J’ai pris de la drogue, je me suis figé pour oublier ça. Il veut que ça se terminedit-il.

Debout et menotté sur le banc des accusés, le père, détenu depuis octobre, a plaidé coupable vendredi pour ne pas avoir subvenu aux besoins vitaux de son fils.

Avant de recevoir sa sentence, il a livré un témoignage ponctué de minutes de silence pour retenir ses larmes. J’ai des regrets sincères sur ma vie, sur ce que j’aurais pu être. Aujourd’hui, j’ai changé. J’essaie de changer. J’ai réalisé les dégâts que je faisais en étant ivre.

J’aimerais que mon petit me pardonne, mais il n’est pas là pour me pardonner. Je me sens terriblement coupable.

Une citation de Le père de l’enfant

« Double traumatisme »

La mère, présente à l’audience par vidéoconférence, a rédigé une lettre lue par la procureure criminelle et criminelle, Stéphanie Landry. Triste et en colère, elle confiait qu’elle recherchait la solitude et buvait pour oublier.

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La procureure aux poursuites criminelles et criminelles, Stéphanie Landry. (photo d’archives)

Photo : - / René-Charles Quirion

Il a admis qu’il avait du mal à dormir, qu’il vivait des nuits pleines de cauchemars et qu’il craignait la perte de son autre fils. Elle a confié avoir vécu un premier traumatisme lors du décès de sa petite fille, et un second lorsqu’elle a appris, il y a quelques mois, par la police, ce qui lui avait été caché depuis 12 ans.

Il faut comprendre que la perte d’un enfant dans ces circonstances ou quelles que soient les circonstances, cela s’étend sur toute une vie et c’est ce qu’il a voulu exprimer au juge.Stéphanie Landry l’a indiqué en entrevue après l’audience.

Nous entendons toujours parler de ne pas dormir ensemble, de ne pas dormir avec un enfant qui est si vulnérable alors que nous sommes ivres. La mère l’avait même mentionné [à l’accusé] soyez prudent avant d’aller travailleril a continué.

Cependant, la mère pourrait trouver un soulagement dans le fait que son ex-conjoint ait assumé ses responsabilités, a soutenu le procureur.

Le juge Benoît Gagnon a évoqué à plusieurs reprises le déroulement de cette affaire d’une tristesse sans nom.

Vous n’aviez pas l’intention de faire du mal à votre enfant, mais vous l’avez fait en faisant des choix qui ont causé sa mortil a résumé.

Il s’agit d’un cas particulier que l’on ne voit pas tous les jours devant les tribunaux.ajouta le magistrat.

Un cas rare

Selon Stéphanie Landry, le cas est sans précédent au Québec.

Il n’y a pas un seul dossier dans les recherches jurisprudentielles que j’ai menées, et que la défense a menées, qui ressemble de loin, ou même de loin, aux événements survenus en avril 2012. Décider de la valeur d’un crime est toujours l’un des plus difficiles.

À la sortie de la salle d’audience, Olivier Morin a également souligné la complexité de déterminer la peine dans ces circonstances. Il a été visiblement touché par l’histoire. C’est le désespoir. C’est la misère humaine. Je le fais depuis un moment, je n’arrive pas à m’y habituer. Ensuite, il est père et je suis un père de famille.

Les deux parties ont proposé conjointement de passer deux ans dans un centre de détention fédéral, ce que le juge a accepté.

Ils ont accepté une peine avec sursis pour négligence criminelle ayant entraîné la mort.

 
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