En France, les Deux-Sèvres ont été le premier département à disposer d’un dispositif d’accompagnement des personnes endeuillées par suicide, au tournant des années 2000. Financée par l’Agence Régionale de Santé et hébergée dans les murs de l’hôpital de Niort, la coordination départementale de prévention du suicide poursuit un double objectif : permettre aux familles endeuillées « vivre avec ce traumatisme »mais aussi « Empêcher de nouveaux suicides ».
Grâce à la collaboration du Samu, les personnes endeuillées par suicide sont généralement informées de l’existence du dispositif d’accompagnement. « Nous leur proposons par email de nous recontacter s’ils ressentent le besoin d’en parler ou d’être aidés, explique Yasmina Clergeaud, cadre soignante au centre hospitalier de Niort. Certains le font des années plus tard, ou jamais. Il n’y a aucune obligation. »
Si les décès par suicide touchent deux fois plus les hommes que les femmes, les groupes de soutien aux personnes endeuillées par suicide restent presque exclusivement féminins.
© (Photo NR, Camille Montagnon)
Une majorité de femmes
Gratuitement, le dispositif offre aux personnes intéressées la possibilité de bénéficier d’entretiens individuels et/ou familiaux avec un psychologue libéral du réseau, et de participer au groupe de discussion qui se tient chaque mois à l’hôpital de Niort. Sur plus de 80 personnes accompagnées entre 2021 et 2024, une quinzaine a participé à ce groupe de partage. À deux exceptions près, tous sont des femmes.
Deux explications à ce constat : d’une part, « Plus de deux fois plus d’hommes que de femmes mettent fin à leurs jours »selon l’Organisation mondiale de la santé, en revanche, la masculinité reste encore trop souvent associée à l’idée de ne pas exprimer ses émotions, constate Yasmina Clergaud. Or, “parler a une fonction thérapeutique”ce que le groupe de soutien démontre quotidiennement.
Canada
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