histoire d’un meurtre qui déchire les États-Unis

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Froidement abattu dans la rue. Il y a une semaine, mercredi 4 décembre 2024, Brian Thompsonpatron du premier assureur maladie aux Etats-Unis, UnitedHealthcare, a été tué par balle en plein Manhattan à New York. Un assassinat visiblement ciblé.

Brian Thompson, 50 ans, a été abattu vers 7 heures du matin, heure locale, près d’un hôtel du centre de Manhattan et est décédé à son arrivée à l’hôpital. Le suspect a ensuite pris la fuite à vélo. Le principal suspect, Luigi Mangione, a été arrêté cinq jours plus tard, le lundi 9 décembre, dans un McDonald’s de la ville rurale d’Altoona, à 300 miles à l’ouest de New York.

Si toutes les zones d’ombre ne sont pas encore éclaircies, les pièces du puzzle commencent à se rassembler quant aux raisons de cet assassinat.

Un suspect retrouvé en cinq jours

On en sait plus sur les conditions dans lesquelles s’est déroulé l’assassinat : Luigi Mangione est arrivé le 24 novembre à New York, venu en bus d’Atlanta, en Géorgie, à 1 500 km au sud et a séjourné dans un foyer de jeunesse – comme en témoigne la photo où il sourit à un employé – grâce à un faux document d’identité de l’État voisin du New Jersey.

Pour l’identifier, la police a retrouvé de l’ADN sur une bouteille d’eau et divers objets trouvés sur les lieux du crime.

Ces indices ont permis de localiser Luigi Mangione à 500 km de New York.

Selon le document judiciaire l’inculpant de meurtre, il était notamment en possession d’un faux permis de conduire et «un pistolet semi-automatique avec ce qui semble être un chargeur et un silencieux imprimés en 3Dainsi qu’une confession écrite du crime », lors de son arrestation.

Quelles raisons ?

Une semaine après le crime, la police cherche à expliquer pourquoi ce brillant ancien étudiant de la prestigieuse université de Pennsylvanie et originaire d’une riche famille de Baltimore a abattu de sang-froid Brian Thompson.

Dans le document retrouvé sur Luigi Mangione, un texte manuscrit, “il laisse entendre qu’il est frustré par le système de santé américain», a expliqué le chef des enquêteurs de la police new-yorkaise, Joseph Kenny, dans l’émission Bonjour Amérique sur la chaîne abc.

Plus précisément, Luigi Mangione explique que notre système de santé est le plus cher au monde, tandis que l’espérance de vie d’un Américain se classe au 42ème rang mondial. Il a beaucoup écrit sur son mépris pour les entreprises américaines et en particulier pour le secteur de la santé.

Selon les personnes qui le fréquentaient, citées dans le New York Times, le jeune homme souffrait de graves problèmes de dos ce qui le handicapait dans sa vie quotidienne et intime.

Parmi les photos publiées sur son profil X se trouve une image radiographique médicale qui semble montrer des épingles implantées dans le bas du dos d’une personne.

Une autre montre Luigi Mangione tout sourire, torse nu et musclé, lors d’une randonnée dans un superbe décor montagnard.

Commentaires haineux et peur de la police

Si la mort de Brian Thompson a suscité une grande émotion, mais elle s’est aussi accompagnée de commentaires haineux sur les réseaux sociaux contre les programmes d’assurance maladie américains, illustrant la profonde colère du pays envers un système lucratif accusé de s’enrichir sur le dos des patients.

Dans une note interne citée par le New York Timesla police s’inquiète du fait que le suspect soit perçu « comme un martyr » par certains et « un exemple à suivre ».

“Le recours à la violence pour lutter contre la cupidité des entreprises est inacceptable”, a condamné mardi la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre.

« Nous ne tuons pas les gens de sang-froid pour des raisons politiques. ou pour exprimer un point de vue», a également condamné lundi le gouverneur démocrate de Pennsylvanie, Josh Shapiro.

“Je n’ai vu aucune preuve prouvant qu’il est le tireur”

Accusé de meurtre, Luigi Mangione a comparu ce mardi 10 décembre devant un tribunal du comté de Blair, en Pennsylvanie.

Des images montraient le jeune homme à l’allure athlétique, aux cheveux noirs bouclés et à la combinaison de prison orange, sortant menotté d’un véhicule de police pour être traduit en justice.

On le voit soudain s’agiter, obligeant les policiers qui l’escortent à le maintenir au sol et à le plaquer contre un mur. Il lance avec véhémence les mots « injuste » et « c’est une insulte à l’intelligence du peuple américain ».

Devant le tribunal, le suspect a contesté son transfert à New York, où la justice attend de le juger, ce qui ralentira la procédure et créera « davantage d’obstacles », a reconnu le procureur du comté, Peter Weeks.

Les avocats de Luigi Mangione disposent d’un délai de 14 jours pour déposer leurs arguments contre le transfert de leur client à New York. L’un d’eux, Thomas Dickey, a déclaré aux journalistes en Pennsylvanie qu’il envisageait de plaider non coupable.

“Je n’ai vu aucune preuve qui prouve que c’est lui le tireur”, a déclaré le défenseur de Luigi Mangione.

avec l’AFP.

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