Les émissions de gaz à effet de serre liées au tourisme représentaient 8,8% des émissions mondiales en 2019, selon une étude publiée mardi.
Elles ont augmenté de 3,5 % par an entre 2009 et 2019, soit deux fois plus que les émissions de l’économie mondiale (+1,5 %).
Une tendance qui devrait s’accentuer : pour la première fois, les compagnies aériennes attendent plus de 5 milliards de passagers en 2025.
L’empreinte carbone du tourisme augmente fortement. Et la situation n’est pas près de s’améliorer. Selon une étude publiée mardi, les émissions de gaz à effet de serre liées à ce secteur représentaient 8,8% des émissions mondiales en 2019. Une tendance qui risque de s’accentuer au vu des projections des compagnies aériennes : le secteur table sur un nombre record de passagers en 2025, avec plus de cinq milliards d’utilisateurs. attendu.
Dans le détail, la croissance du tourisme a dépassé celle de l’économie mondiale, avec des revenus qui ont presque doublé en une décennie, passant de 3 500 milliards de dollars en 2009 à 6 000 milliards en 2019. Selon cette étude publiée dans Nature Communications, cela représente un taux de croissance annuel de 5,5%.
« Augmentation annuelle des émissions de 3 à 4 % si les tendances actuelles se poursuivent »
Cette consommation est associée à une empreinte carbone touristique de 5,2 gigatonnes (Gt) d’équivalent CO2 en 2019. Celle-ci se répartit entre les émissions directes, qui s’élèvent à 1,8 Gt (52 % provenant de l’aviation et 18 % du transport routier), et les émissions indirectes. , ce qui représente 2,5 Gt (34 % issus des services, 14 % issus de la production pétrolière). À cela s’ajoutent les émissions des véhicules particuliers (0,9 Gt). Au total, le tourisme mondial en 2019 était responsable de «8,8% du réchauffement anthropique global”selon l’étude. Les touristes américains représentaient à eux seuls 19 % de l’empreinte touristique mondiale totale en 2019, les Chinois 15 % et les Indiens 6 %.
L’équipe internationale de rédacteurs du rapport prédit «les émissions annuelles augmentent de 3 à 4 % si les tendances actuelles se poursuivent« . Tout porte à croire que ces tendances vont se poursuivre : en effet, le secteur aérien s’attend à un nombre record de passagers et à une rentabilité en forte hausse l’année prochaine. Selon l’Association du transport aérien international (Iata), ce sera «c’est la première fois que le nombre de passagers dépasse les cinq milliards», soit 5,2, après les 4,9 environ attendus en 2024.
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Grâce à ces projections, les entreprises devraient générer un bénéfice net cumulé de 36,6 milliards de dollars, en hausse de 16,1% par rapport aux bénéfices attendus en 2024, et synonyme d’une marge nette de 3,6%. Marie Owens Thomsen, économiste en chef de l’Iata, s’est félicitée du redressement spectaculaire d’un secteur qui avait sombré dans des pertes abyssales pendant la pandémie de Covid, estimées par l’Iata à 183 milliards de dollars cumulés entre 2020 et 2022.
Si le secteur connaît déjà une année record en 2025, l’étude publiée dans Nature Communications rappelle que l’aviation reste le talon d’Achille des émissions du tourisme mondial. Limiter la croissance de la demande de transport aérien, notamment des vols internationaux long-courriers, « permettrait d’obtenir des résultats souhaitables d’un point de vue climatique et social», suggère l’équipe internationale des rédacteurs de cette étude.
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