News Day FR

Attaques massives d’Israël contre des installations militaires en Syrie

Selon cette organisation, qui s’appuie sur un vaste réseau de sources à travers la Syrie, Israël a, entre autres, bombardé des aéroports, des radars, des dépôts d’armes et de munitions et des centres de recherche militaire dans plusieurs régions, notamment à Damas, et endommagé des navires de la marine syrienne en attaquant une unité de défense aérienne près du grand port de Lattaquié, dans le nord-ouest du pays.

Les journalistes de l’AFP ont entendu mardi de fortes explosions à l’aube et des images en direct de l’AFPTV montraient d’épaisses colonnes de fumée au-dessus du centre-ville.

Ces raids visent « la destruction des armes restantes dans les entrepôts et les unités militaires contrôlées par les forces de l’ancien régime »allié de l’Iran et du Hezbollah libanais, a indiqué l’OSDH dans un communiqué.

L’armée israélienne n’a fait aucun commentaire dans l’immédiat. Lundi, Israël a confirmé avoir détruit ces derniers jours “armes chimiques” en Syrie pour éviter qu’ils ne tombent aux mains des rebelles. L’armée israélienne mène également depuis plusieurs jours une incursion dans la zone tampon en bordure de la partie occupée et annexée du plateau du Golan.

Dans la nuit de lundi à mardi, la défense civile syrienne a indiqué avoir éteint l’incendie qui s’est déclaré dans un centre de recherche près de Damas après un bombardement, affirmant n’avoir observé aucun incident. “fumée toxique inhabituelle” et aucun cas d’étouffement, contrairement aux rumeurs qui se sont répandues sur les réseaux sociaux.

Armes chimiques

Les nouveaux maîtres de la Syrie sont dirigés par « une idéologie extrême de l’islam radical »et « C’est pourquoi nous avons attaqué les systèmes d’armes stratégiques, tels que les restes d’armes chimiques ou les missiles et roquettes à longue portée, afin qu’ils ne tombent pas entre les mains des extrémistes. »a déclaré lundi le chef de la diplomatie israélienne, Gideon Saar.

Une cellule de la prison de Saydnaya, près de Damas, le 9 décembre 2024 après la prise de l’établissement par les rebelles PhotoAFP/OMAR HAJ KADOUR.

A Damas, alors que des milliers de personnes attendent des nouvelles de leurs proches devant la sinistre prison de Saydnaya, conquise dimanche par les rebelles, et que les insurgés affirment avoir retrouvé des dizaines de cadavres portant des traces de torture, le chef de la rébellion a promis publier prochainement une liste noire des tortionnaires et les punir.

« Nous publierons une liste numéro un qui comprendra les noms des plus hauts responsables impliqués dans la torture contre le peuple syrien »» a écrit sur Telegram le commandant rebelle Abu Mohammad al-Jolani, qui se fait également appeler depuis plusieurs jours par son vrai nom, Ahmed al-Chareh.

« Nous poursuivrons les criminels de guerre et exigerons qu’ils soient livrés par les pays vers lesquels ils ont fui afin qu’ils puissent recevoir leur juste punition.», a-t-il affirmé, alors que les médias libanais indiquent que plusieurs anciens dignitaires du gouvernement Assad se sont réfugiés à Beyrouth sous la protection du Hezbollah.

Amnistie

M. al-Jolani a promis des récompenses à quiconque capturerait d’anciens responsables « impliqué dans des crimes de guerre ». Il a précisé qu’il «amnistie accordée» au personnel subalterne de l’armée et des forces de sécurité « dont les mains ne sont pas tachées du sang du peuple syrien ».

Des Syriens entrent dans la prison de Saydnaya, près de Damas, le 9 décembre 2024, au lendemain de sa capture par les rebelles Photo AFP/Omar HAJ KADOUR.

Depuis le début du soulèvement en 2011, plus de 100 000 personnes sont mortes dans l’immense complexe carcéral syrien, notamment sous la torture, estimait l’OSDH en 2022.

Des images sur les réseaux sociaux montraient des dizaines d’hommes, aux visages émaciés, certains portés par des camarades parce qu’ils étaient trop faibles pour avancer seuls, sortant de la prison de Saydnaya après sa libération dimanche. Ces ex-prisonniers ont afflué par vagues dans les rues de Damas, certains complètement désorientés.

Les familles des détenus restent convaincues qu’un grand nombre d’entre eux sont toujours enfermés dans des cachots secrets situés dans les sous-sols de cette prison, symbole des pires exactions commises par les forces de sécurité d’Assad et qualifiée de« abattoir humain » par Amnesty International.

Les rebelles ont déclaré à l’AFP avoir découvert lundi une quarantaine de corps portant des traces de torture dans la morgue d’un hôpital près de Damas, entassés dans des sacs mortuaires.

« Torture épouvantable »

« J’ai ouvert la porte de la morgue de mes propres mains, c’était un spectacle horrible : une quarantaine de corps étaient entassés, montrant des signes de terribles tortures »a décrit à l’AFP Mohammed al-Hajj, un combattant des factions rebelles du sud du pays.

L’AFP a pu voir des dizaines de photographies et de séquences vidéo que M. Hajj dit avoir prises lui-même, et qui montrent des cadavres présentant des signes évidents de torture : yeux et dents arrachés, éclaboussures de sang, contusions.

Emporté dimanche après 13 ans de guerre civile par une offensive spectaculaire des groupes rebelles menés par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) de M. Jolani, le président Assad a fui le pays avec sa famille pour Moscou, selon les agences. Presse russe.

Au lendemain de son entrée à Damas, M. al-Jolani s’est entretenu lundi avec l’ancien Premier ministre Mohammed al-Jalali pour « coordonner la transition du pouvoir »après que le Parlement et le parti Baas de M. Assad aient apporté leur soutien à la transition, selon un communiqué des rebelles.

Dans une déclaration distincte diffusée par la télévision d’État, dont le logo sur Telegram affiche désormais le drapeau rebelle, le responsable du HTS, Mohammed Abdel Rahmane, a déclaré : « Les forces de sécurité s’efforcent de sécuriser les bâtiments gouvernementaux et les installations publiques et privées, et effectuent des patrouilles pour assurer la sécurité à Damas. »

HTS, l’ancienne branche syrienne d’Al-Qaïda, affirme avoir rompu avec le jihadisme, sans vraiment convaincre les pays occidentaux, dont les Etats-Unis, qui la qualifient de terroriste.

Au moins 910 personnes, dont 138 civils, ont été tuées lors de l’offensive éclair des rebelles lancée le 27 novembre, selon l’OSDH.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

Related News :