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qui est Luigi Mangione, le suspect du meurtre d’un grand PDG à New York ?

Le meurtre de Brian Thompson apparaît comme un manifeste. Un manifeste contre la toute-puissance des compagnies d’assurance maladie aux Etats-Unis. Son auteur présumé s’appelle Luigi Mangione. Le suspect de 26 ans avait l’air d’un bon jeune homme à tous égards. Il a pourtant appuyé sur la gâchette sans broncher, tuant froidement Brian Thompson, le PDG de UnitedHealthcare, âgé de 50 ans, mercredi dernier aux petites heures de New York.

Luigi a été arrêté lundi soir à Altoona, en Pennsylvanie, après avoir été aperçu en train de manger tranquillement dans un McDonald’s par un employé du restaurant qui pensait qu’il ressemblait au tireur recherché pour le meurtre de sang-froid de la semaine dernière, devant un hôtel de Manhattan.

Le tueur présumé est originaire du Maryland. Selon le quotidien local Baltimore Banner, il fait partie d’une riche famille italo-américaine, avec un grand-père, décédé en 2008, promoteur immobilier et propriétaire de country clubs, de maisons de retraite et d’un resort. radio locale. Sa dernière adresse connue est à Honolulu, Hawaï. Il a obtenu un master en sciences de l’ingénieur de la prestigieuse université privée de Pennsylvanie, U Penn, en 2020, après avoir fréquenté un lycée huppé de Baltimore.

Alors que les enquêteurs continuent de rechercher le mobile exact de ce meurtre filmé en direct par les caméras de surveillance, il est apparu ces dernières heures que Luigi Mangione avait perdu contact avec ses proches dans les semaines précédant la fusillade. La mère de ce grand et beau brun a signalé sa disparition le 18 novembre, alors qu’il séjournait dans une maison de San Francisco avec des amis, ont indiqué des sources policières au New York Post.

Confirmant cette information, l’un de ses anciens camarades de classe de la Gilman School de Baltimore a déclaré au New York Times que les anciens camarades de classe de Mangione avaient reçu un message au début du mois parce que la famille du suspect essayait de le retrouver.

Une opération du dos à l’origine de sa rancœur

Ses proches ont déclaré qu’il souffrait de graves maux de dos. Il a dû subir une opération chirurgicale qu’un de ses amis a qualifiée d’« odieuse » en raison des « vis géantes » placées dans la colonne vertébrale de Luigi Mangione. Cette opération a eu lieu plus tôt cette année, a déclaré à CNN son ancien colocataire à Hawaï, RJ Martin. Ce dernier a déclaré à la télévision qu’il avait vu les radiographies, mais qu’il n’avait plus parlé à Mangione depuis ; Luigi est resté « silencieux » pendant l’été, a-t-il assuré au média local, le Honolulu Civil Beat.

Le colocataire a déclaré que Mangione souffrait de problèmes de dos persistants depuis des années. Le problème était si grave, se souvient-il, que Mangione est resté alité pendant une semaine après une leçon de surf de base – une déception insupportable pour un jeune homme qui était visiblement fier de son physique et avait un jour affirmé à son « colocataire » qu’il « espérait pouvoir devenir le plus fort d’Hawaï ».

La photo de couverture X (Ex-Twitter) de Luigi Mangione.

C’est apparemment ce souci de santé qui a poussé l’ancien élève de « l’Ivy League » dans une forme de ressentiment morbide. Plusieurs sources proches du jeune homme ont déclaré que Mangione aurait pu en vouloir à UnitedHealthcare en raison de ses interactions douloureuses avec l’industrie médicale. Une photo radiographique publiée sur son compte X montrant quatre gigantesques épingles dans une colonne vertébrale, en attesterait pour cette dernière.

Parmi les nombreuses traces numériques laissées par le meurtrier présumé, sur son compte GoodReads, un site de recommandation de lectures, Mangione avait inscrit à sa liste de lecture cinq livres traitant du mal de dos chronique…

Un manifeste façon « Unabomber »

Cette haine viscérale aurait trouvé un exutoire dans un « manifeste » trouvé dans les affaires Mangione par la police. Le jeune homme cite UnitedHealthcare comme l’une des plus grandes entreprises des États-Unis en termes de capitalisation boursière. Dans ces deux pages et demie adressées aux « fédéraux » et retrouvées par les enquêteurs lors de son interpellation lundi, il critique le secteur de l’assurance maladie.

« La réalité est que ces entreprises sont devenues trop puissantes et continuent d’exploiter notre pays pour en tirer d’immenses profits », aurait écrit Mangione. Dans un aveu creux de l’assassinat de Brian Thompson, il aurait conclu par un message explicite : « Je m’excuse pour le traumatisme subi, mais il fallait le faire. » « Franchement, ces parasites le cherchaient », concluait-il en enfilant les habits de « justicier ». Une vision de lui-même proche des écrits du célèbre « Unabomber » Ted Kaczynski, qu’il aimait citer dans des tweets ou des citations sur Goodreads. Une idéologisation de son acte, associée à un physique très avantageux, qui suscite une véritable fascination pour le personnage sur les réseaux sociaux outre-Atlantique. Nul doute que son futur procès fascinera l’Amérique.

 
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