Même si le résultat n’a pas encore été annoncé au moment de la rédaction de cet article, l’avance du National Democratic Congress (NDC) et de John Mahama ne fait plus de doute. Il succède à Nana Akufo-Addo.
John Mahama a déjà été président de 2012 à 2017, il n’est pas un inconnu au Ghana. Il arrive au pouvoir avec des promesses difficiles à tenir sur le pouvoir d’achat des ménages ghanéens, qui s’est largement effondré ces trois dernières années. L’énorme inflation et le refus obstiné du président Nana Akufo-Addo de faire appel au soutien des institutions internationales ont créé une situation intenable. Grand ami d’Emmanuel Macron, on ne peut qu’observer les convergences de leurs politiques. A l’heure où nous parlons, 57% des voix ont été remportées pour le nouveau Président, une large victoire qui, comme au Sénégal, va créer des attentes.
John Mahama se définit comme un bâtisseur de la Nation, loin de l’image de son premier mandat qui avait été chaotique, provoqué par la disparition brutale de John Atta Mills dont il était vice-président. Avec plus d’expérience et un entourage sans doute plus aguerri en gestion d’entreprise, ses chances de succès dans son projet se sont nettement améliorées aux yeux de ses électeurs et observateurs. Son idée est de perturber l’économie du pays en libéralisant la production de cacao, dont le pays est le 2ème producteur mondial. L’inflation dans le pays reste élevée : plus de 24% depuis le début de l’année. C’est une situation habituelle au Ghana qui « fait le yo-yo » mais qui continue de progresser en termes de PIB par habitant. L’enjeu est la stabilisation du Cedi, la monnaie du Ghana dont le prix ne cesse de chuter. Sans l’aide du FMI et de la BAD, le nouveau président ne réussira pas. Le contexte économique peut aider. La hausse du cacao, si le marché est libéralisé, devrait profiter à tout le monde, mais la suppression des taxes sur ce produit privera l’État de ressources importantes, qu’il faudra compenser…
La réussite économique des entrepreneurs ghanéens est indéniable par rapport à celle de leurs voisins. La chute du prix du Cedi peut être comparée à une dévaluation compétitive dont ont bénéficié les fabricants de matières premières. Changer de paradigme est un changement complexe pour ne pas tuer la poule aux œufs d’or.
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