ETe lendemain de l’élection de Donald Trump, une brève transition s’amorce au cours de laquelle les combats en Ukraine risquent d’accroître la violence, chaque partie cherchant à prendre des engagements avant un éventuel sommet Trump-Poutine visant à mettre fin au conflit. On peut espérer que Trump refusera d’accéder aux exigences de Vladimir Poutine, ce qui signifierait, outre la capitulation de l’Ukraine, l’acceptation du diktat de la force, l’imposition d’un régime politique par la force, la réduction des relations internationales. à limiter les équilibres de puissance et les zones d’influence, bref une géopolitique grossière qui touche, bien au-delà de l’Europe, les États-Unis et le monde entier.
Mais nous devons faire face à la réalité. L’Ukraine recule devant la masse russe. Kiev ne dispose pas des ressources humaines nécessaires pour une guerre prolongée. L’aide américaine va s’éroder, d’une manière ou d’une autre, dans un avenir proche. Et il est raisonnable de se demander si les Européens seront capables et disposés à fournir par eux-mêmes une aide militaire et civile à une Ukraine déchirée par la guerre. Pour toutes ces raisons – et avant tout une raison humaine : il faut mettre fin à l’affrontement sanglant – nous devons trouver le moyen d’interrompre les hostilités sur le terrain, sans brader ni nos principes ni nos intérêts, qui sont en grande partie ceux de l’Ukraine.
La France, membre permanent du Conseil de sécurité [des Nations unies]qui entend promouvoir une « Autonomie stratégique européenne »ils ne peuvent pas rester silencieux et doivent être une force proactive. Tout d’abord, rien ne peut se faire sans le consentement des Ukrainiens. Volodymyr Zelenskyj a organisé, en juin, une « Sommet de la paix en Ukraine » au Bürgenstock [en Suisse]qui a concentré ses travaux sur quelques secteurs précis : la sécurité des centrales nucléaires − sous l’égide de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) −, la sécurité alimentaire − donc la liberté de navigation en mer Noire et en mer d’Azov −, la libération des prisonniers de guerre, retour dans leurs familles des enfants ukrainiens kidnappés par les Russes.
Le président ukrainien envisage d’en organiser un nouveau « Sommet de la paix en Ukraine » avant la fin de l’année et a accepté d’inviter cette fois la Russie, ce qui conduirait logiquement à la participation de la Chine. Le Premier ministre indien Narendra Modi, qui s’est rendu à Kiev en août et a envoyé un haut diplomate à la réunion de Bürgenstock, a insisté pour que la Russie participe à la prochaine réunion.
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