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Le Jour du Seigneur, “a program born at Notre-Dame de Paris cathedral”

Le Jour du Seigneur diffusé tous les dimanches matin sur 2est la plus ancienne émission de la télévision française. Ce dimanche 7 décembre, l’émission sera diffusée en direct et en mondovision depuis Notre Dame de Paris. Explication avec le prêtre catholique dominicain Thierry Hubert, qui en est le producteur depuis 2018.

Ce dimanche, Le jour du Seigneur est diffusé en mondovision depuis Notre Dame de Paris. Que ressens-tu ?

C’est très fort. Avec tous ceux qui travaillent à la diffusion de Jour du Seigneurnous nous sentons comme des artisans qui contribuent au rayonnement international de Notre-Dame. Nous sommes dans l’émotion. C’est un moment de renaissance, on pourrait presque dire de résurrection, offert à tous par la télévision.

Est-ce une fierté ?

Après les Jeux Olympiques, c’est une grande fierté de pouvoir offrir au monde ce moment avec une dimension spirituelle et humaine très profonde. Au-delà des conflits et des drames que vivent plusieurs parties du monde, que Notre-Dame rassemble tant de chefs d’État et de têtes couronnées, elle est le symbole d’une humanité qui cherche à cheminer ensemble.

Qu’avez-vous ressenti il ​​y a cinq ans, lorsque l’incendie a ravagé la cathédrale ?

Le soir de l’incendie, comme beaucoup de Parisiens, je me suis rendu sur place. Nous avions le sentiment que quelque chose de notre histoire commune brûlait aussi en nous. Le lendemain, Emmanuel Macron a affirmé qu’elle serait reconstruite dans cinq ans. À l’époque, cela paraissait un pari fou.

Combien de pays bénéficient Jour du Seigneur en mondovision ?

Cent dix chaînes de télévision étrangères ont demandé à recevoir des images de la réouverture de la cathédrale et de la célébration. C’est un grand moment d’émotion, surtout depuis la diffusion de Jour du Seigneur est né à la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Final camera adjustments before the inauguration. | ©NATHALIE GUYON/ FRANCE TÉLÉVISIONS
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Final camera adjustments before the inauguration. | ©NATHALIE GUYON/ FRANCE TÉLÉVISIONS

Est-ce l’une des émissions les plus anciennes de la télévision ?

C’est le plus ancien spectacle du Paf (Paysage audiovisuel français). Elle est née la veille de Noël 1948, le 24 décembre. Ce sont les premières images religieuses au monde et commencent par la Vierge à Notre-Dame.

Comment est-ce arrivé ?

Mais en 1948, Mgr Rodhain (fondateur du Secours Catholique) propose à un jeune dominicain intéressé par la radio, le frère Raymond Pichard, de découvrir les nouvelles technologies des médias et de visiter les studios de télévision de la rue Cognacq-Jay, à Paris. A l’époque, il n’existait que 3 500 téléviseurs, tous à Paris et en région parisienne. Le frère Pichard, très intuitif, s’est dit qu’il fallait offrir la messe du réveillon de Noël, non seulement à la radio, mais aussi à la télévision. C’est comme ça qu’il est né Le jour du Seigneur.

La première émission a été diffusée à Noël 1948. Et ensuite ?

Pour mémoire, neuf mois plus tard, en octobre 1949, c’est un jeune secrétaire d’État à l’Information qui donne l’autorisation de diffuser chaque semaine une heure et demie de programmes religieux. La télévision ne diffuse alors que quatorze heures par semaine, soit moins de deux heures par jour en moyenne. Ce jeune secrétaire d’État à l’Information, qui permettra au Jour du Seigneur Pour être présent chaque semaine à la télévision, c’est François Mitterrand. Et à Pâques 1949, pour la première fois, le Pape s’exprime à la télévision en français.

Quel était l’objectif du spectacle ?

Il s’agissait de s’adresser à ceux qui ne pouvaient pas aller à la messe dans leur paroisse en raison de leur âge ou de leur maladie. D’année en année, cette messe télévisée a rassemblé des générations de publics. Aujourd’hui, Le jour du Seigneur attire 700 000 téléspectateurs avec une audience moyenne de 10 à 12 %.

Est-ce que ce sont de bons chiffres ?

Cela nous place en 2e position derrière Téléfoot (Sunday morning on TF1). Le jour du Seigneur, diffusé dans Les chemins de la foi, fait partie du cahier des charges de France Télévisions et de la loi audiovisuelle de 1946. Les émissions religieuses sont protégées par cette loi.

La manière de filmer les masses a-t-elle évolué ?

Ce n’est pas du tout la même réussite aujourd’hui qu’il y a 35 ou 70 ans. Avant, la production était centrée sur le prêtre et l’autel. Aujourd’hui, il se montre davantage aux fidèles, car il a intégré l’évolution de l’Église avec Vatican II. (le deuxième concile œcuménique du Vatican, qui assure le renouveau de l’Église). Et l’écriture est plus dynamique en termes de succession d’images.

Le réalisateur doit avoir cela en tête ?

Il y a une écriture télévisuelle de la messe, qui met aussi en valeur le patrimoine local, architectural, religieux, et la couleur de la Communauté qui nous accueille. Nos directeurs, croyants ou non, sont dans une démarche de respect spirituel. Ils peuvent ainsi nous montrer la messe de manière très émouvante et pertinente.

Philippe Vayrac, from Jour du Seigneur, exchanges with a cleric. | ©NATHALIE GUYON/FRANCE TÉLÉVISIONS
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Philippe Vayrac, from Jour du Seigneur, exchanges with a cleric. | ©NATHALIE GUYON/FRANCE TÉLÉVISIONS

Comment les masses sont-elles choisies Jour du Seigneur ?

Dans environ la moitié des programmes, ce sont les paroisses qui nous sollicitent pour un événement particulier ou parce qu’elles veulent montrer la beauté de leur communauté, leur engagement. L’autre moitié, c’est nous qui recherchons des paroisses qui répondent aux désirs éditoriaux. Par exemple, pour le dimanche des Journées du Patrimoine, nous choisirons une paroisse à forte dimension patrimoniale. Cette année nous étions à Saint-Gildas-de-Rhuys (Morbihan). Le 22 décembre, nous serons à l’église Saint-Laurent-de-la-Plaine, dans le Maine-et-Loire, dans la paroisse d’un des artisans ayant participé à la reconstruction de la charpente de la forêt de Notre-Dame. . La maquette de la cathédrale se trouvera également dans l’église.

Vous êtes originaire de Fougères (Ille-et-Vilaine) et vous êtes titulaire d’un diplôme de mathématiques. Comment êtes-vous devenu producteur de Jour du Seigneur ?

Nous recevons nos missions de nos supérieurs. Un jour, mon supérieur me l’a demandé. De retour chez les Dominicains, je n’aurais pas cru, un jour, me retrouver à cet endroit ! Mais il faut l’avouer, c’est fascinant. J’accompagne les talents de l’audiovisuel et les journalistes pour leur permettre d’offrir le meilleur, au-delà de toutes les difficultés du monde et de l’Église. C’est cet élan d’espoir qui est notre ligne éditoriale.

Êtes-vous déçu que le Pape ne vienne pas à Notre-Dame ?

Le Pape n’est pas présent à Notre-Dame mais il sera en Corse une semaine plus tard, donc nous aussi nous serons en Corse ! Cela nous amène une fois de plus à rompre notre planning habituel pour vivre cet événement.

Deux grands événements au lieu d’un seul, est-ce bon pour le spectacle et pour votre public ?

C’est une mobilisation exceptionnelle qui, je crois, n’a jamais été vécue avec une telle intensité depuis la création du Jour du Seigneur.

 
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