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Les « querelles de vitraux » à Notre-Dame ne sont pas nouvelles

“Aimer c’est agir”, disait le grand Victor Hugo. Son roman Notre-Dame de Paris passe pour une déclaration d’amour à l’une des cathédrales gothiques les plus remarquables de , malmenée par les années et dans un état de délabrement avancé au moment où l’écrivain écrivait ces lignes sur papier.

Dans un chapitre de son roman, Victor Hugo déplore la disparition des vitraux datant de l’époque médiévale : « Et qui a mis des fenêtres d’un blanc froid à la place de ces vitraux « colorés » qui faisaient hésiter les yeux émerveillés de nos pères entre la rosace du grand portail et les nervures de l’abside ?

Près de deux cents ans plus tard, à 140 kilomètres au sud-est de Paris, à Troyes, une exposition organisée par la Cité du vitrail rassemble actuellement les vitraux destinés à Notre-Dame dans les années 1930*. La commissaire de l’exposition, Julia Boyon, commence la visite en évoquant le roman de Victor Hugo.

« Pour comprendre cette exposition d’œuvres datant de 1930 à 1935, il faut remonter à 1831, date à laquelle Victor Hugo publie son célèbre Notre-Dame de Paris.»

Elle nous raconte ainsi qu’il n’était pas rare, dans les années 1750, de supprimer des vitraux du Moyen Âge. “Les vitraux colorés rendaient l’intérieur certes flamboyant, mais aussi plus sombre, et très vite les musiciens et officiants se plaignirent du manque de lumière.”

Résultat, à partir de 1756, de tous les vitraux du XIIIee siècle sont à Notre-Dame remplacées par des verres incolores, à l’exception de la rosace de la façade ouest et des vitraux du transept, qui n’ont rien perdu de leur magnificence depuis le Moyen Âge.

Dépoussiérer l’art chrétien

Suite au cri de ralliement de Victor Hugo pour sauver Notre-Dame, les architectes Jean-Baptiste Lassus et Eugène Viollet-le-Duc furent chargés de superviser les travaux de rénovation du vénérable édifice, qui incluaient évidemment les vitraux. Viollet-le-Duc opte pour une approche archéologique et mène l’enquête pour découvrir à quoi ressemblaient les originaux du XIIIe siècle.e siècle, et s’inspire de celles des cathédrales de Bourges et de Chartres, avant de confier le projet à des maîtres verriers.

Il en résulte le retour des verres colorés pour les grandes figures des travées supérieures du chœur et les fenêtres narratives de certaines chapelles, et la pose de grisailles (verre bicolore à motifs géométriques) ailleurs, afin de conserver néanmoins un certain clarté – obscurité dans le bâtiment. Lorsque le projet fut achevé en 1864, certains considérèrent le résultat décevant tant sur le plan historique qu’esthétique.

L’exposition Troyes, intitulée Notre-Dame de Paris. La dispute des vitraux», rappelle que les mêmes arguments furent brandis lors du projet de rénovation des années 1930, lorsque l’œuvre de Viollet-le-Duc dut être évincée au profit de propositions d’une modernité plus fulgurante.

Dans l’entre-deux-guerres, les mentalités évoluent quant à l’usage de l’art

 
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