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« Plusieurs dysfonctionnements », gravité de l’état de santé « sous-estimée »… Un retard de diagnostic identifié

Lucas, 25 ans, a perdu la vie à cause d’une infection méningococcique invasive. Les spécialistes interrogés estiment qu’il aurait dû bénéficier d’une « surveillance étroite de ses signes vitaux » et que le diagnostic aurait dû être posé lorsque son état s’est aggravé.

Le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur le décès de Lucas en octobre 2023 aux urgences de Hyères souligne le retard du service dans le diagnostic de la pathologie dont souffrait le jeune homme, dans un contexte de ” activité particulièrement élevée ce jour-là.

L’Igas détecte “plusieurs dysfonctionnements” qui ont provoqué “des retards et des difficultés dans la prise en charge” du patient de 25 ans, victime d’une infection méningococcique invasive.

“La première visite médicale intervient presque quatre heures après le triage initial” (la première visite d’une infirmière), alors que les données recueillies par l’infirmière d’accueil et d’orientation auraient dû conduire à une visite d’un médecin dans un délai maximum de deux heures, note Igas. notamment dans le rapport rendu public vendredi 6 décembre.

“Au niveau du triage, toutes les informations ne sont pas collectées”, notamment certains symptômes détectés par les équipes du Samu et “lors du traitement, les signaux d’alarme ne déclenchent pas systématiquement une action spécifique”, indique également le rapport, notant que “la transcription” des les informations contenues dans le dossier patient « ne sont pas systématiques ».

Lucas aurait dû bénéficier d’une “surveillance étroite”

Le triage, effectué entre-- par deux soignants, a “sous-estimé la gravité” de son état de santé, constate encore Igas. Il a constaté un retard dans l’envoi des analyses biologiques au laboratoire situé à Toulon, par rapport aux procédures prévues.

Les spécialistes interrogés par la mission estiment, au vu du dossier, que Lucas aurait dû bénéficier d’une “surveillance attentive de ses signes vitaux” et que le diagnostic aurait dû être posé lorsque son état s’est aggravé.

Ils « ne peuvent toutefois pas affirmer qu’une mise en œuvre plus précoce » des manœuvres de réanimation aurait évité une issue fatale.

Le rapport précise également que les urgences de Hyères ont accueilli ce jour-là 114 patients, contre une moyenne annuelle de 96 par jour, lors d’une période estivale intense où les autres services d’urgence du Var étaient sous pression.

Igas note que l’hôpital a mis en œuvre un plan d’action “cohérent” pour le service des urgences après le drame, comme la réouverture des lits gériatriques pour les séjours de courte durée (leur absence avait contribué à l’encombrement du service le jour du drame) ou encore la création d’un poste d’infirmière auxiliaire.

Mais il formule d’autres recommandations pour l’organisation du service – « confier au médecin traitant le soin de superviser l’affectation des patients au personnel infirmier et médical dans le respect des modalités de prise en charge » par exemple – ou pour la structure : « Réexaminer la structure, possibilité de financer l’agrandissement des locaux des urgences.

“Je me plains à tout le monde que j’ai du mal à respirer, mais personne ne fait rien”

Lucas a perdu la vie dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre 2023. Selon les témoignages de sa famille et d’un autre patient, le jeune homme avait passé de longues heures dans les couloirs de l’hôpital avant que le personnel médical ne fasse le point sur sa situation.

Admis aux urgences vers 16 heures, le jeune homme de 25 ans avait communiqué par SMS avec sa famille tout au long de son agonie. “Je me plains à tout le monde que j’ai du mal à respirer, mais personne ne fait rien”, a-t-il écrit à sa mère selon Le Parisien.

Un autre patient, du même âge, a noté l’absence de réaction du personnel. « Un médecin lui a demandé s’il avait fumé du cannabis, probablement parce qu’il avait des dreadlocks, puis a conclu, en moins de trente secondes, qu’il avait une indigestion », a-t-il témoigné.

Dans la nuit, et après avoir reçu une injection d’antibiotique, le jeune homme a subi deux arrêts cardiaques devant ses parents. La famille a porté plainte à l’hôpital pour « homicide involontaire ».

 
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