Il ne sera pas sanctionné les excès de vitesse, ni l’usage du téléphone au volant, ni le non-respect des distances de sécurité. Hydred’après son nom, punira plutôt les automobilistes un peu trop bruyants. Déjà testé depuis 2022 dans sept villes de France, dont Paris, Nice (Alpes-Maritimes) et Toulouse (Haute-Garonne), ce radar anti-bruit, conçu par l’organisme francilien Bruitparif, inflige une amende à tout véhicule dépassant 85 décibels. Sa généralisation pourrait intervenir sur l’ensemble du territoire en 2025.
Une amende de 135 €
L’objectif de ce dispositif, récompensé en 2024 lors du concours Décibels d’or organisé par le Conseil National du Bruit (CNB), est avant tout de s’attaquer aux pots d’échappement trafiqués, car un véhicule non modifié ne dépasse normalement pas le seuil de 85 décibels. . Bruitparif s’attend donc à ce qu’entre 5 et 15 véhicules par jour en moyenne soient pénalisés par chaque radar. Les contrevenants seront condamnés à une amende de 135 €, réduite à 90 € si elle est payée dans les 15 jours suivant l’infraction.
Une première phase d’expérimentation sans verbalisation, réalisée de janvier à octobre 2022, a donné des résultats “très encourageant”selon l’organisme francilien. Hydre s’est montré capable de “détecter les véhicules excessivement bruyants dans une zone d’environ 15 mètres de part et d’autre du radar, même dans une scène complexe avec plusieurs véhicules présents simultanément”.
Il doit son efficacité à deux dispositifs acoustiques équipés de quatre microphones chacun, associés à une caméra grand angle et à deux caméras lecteurs de plaques d’immatriculation.
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Une possible généralisation fin 2025
La deuxième phase d’expérimentation, avec des amendes pour les contrevenants, pourrait débuter au printemps 2025 dans les sept villes où le radar est déjà déployé, « une fois que les radars sonores auront été homologués ». S’il s’avère concluant, le système pourrait être généralisé à toute la France, « probablement fin 2025 ».
Hydre a également été testé dans d’autres grandes villes européennes comme Berlin (Allemagne), Genève (Suisse), Bruxelles (Belgique) et Barcelone (Espagne), avec là encore des premiers résultats probants. Mais certains spécialistes craignent des dérives si le système venait à se généraliser. « Plus on uniformise ce type de procédure, plus on maximise les risques d’erreurs techniques sur le radar ou sur la réalité de l’auteur de l’infraction »» estime Me Jordan Gibert, avocat spécialisé en droit routier, à nos confrères de BFMTV .
Pour rappel, dès 2025, des centaines de radars automatiques seront capables de détecter et sanctionner trois nouvelles infractions, outre la vitesse excessive : l’usage d’un téléphone portable, le non-port de la ceinture de sécurité et une distance de sécurité insuffisante.
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