Il s’agit d’un événement politique qui ne s’était pas produit depuis 1962. Mercredi soir, 331 députés issus des rangs du Nouveau Front populaire, du Rassemblement national et de l’Union des démocrates pour la République ont voté une motion de censure présentée par l’union de la République. groupes de gauche en réaction au recours par le gouvernement au 49-3 sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale. Une procédure qui a immédiatement fait tomber le gouvernement de Michel Barnier, entré en fonction il y a seulement 3 mois. De quoi aggraver la crise politique qui touche la France depuis plusieurs mois. Tous les députés corses ont, de leur côté, choisi de rejeter cette voie et les incertitudes qu’elle comporte.
“60 ans se sont écoulés depuis la dernière motion de censure, alors faisons un saut dans l’inconnu » glisse Paul-André Colombani, l’adjoint de la 2ndlr Circonscription électorale de Corse du Sud. Nous n’avons pas voté en faveur de la motion de censure pour plusieurs raisons. La raison sous-jacente est que nous ne voyons pas à quoi sert de présenter une motion de censure s’il n’y a pas de solution derrière. », souligne-t-il, soulignant : « Aujourd’hui, même si le Président de la République décidait de démissionner, nous aurions toujours la même Assemblée jusqu’à l’été prochain. Même dans ce cas, il y aurait un nouveau statu quo. Avec cette motion de censure nous rendons la main à Emmanuel Macron, largement responsable de cette situation, dans le choix du Premier ministre. Ce n’est pas bon à long terme. ».
Par ailleurs, l’élu Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoire regrette que cette motion de censure « empêche la discussion finale sur la lecture du budget 2025″soulignant que de nombreux points de ce texte concernent directement la Corse, comme l’augmentation de la taxe sur les billets d’avion, dont le Sénat avait exonéré il y a quelques jours les voyages à destination et en provenance de l’île, mais aussi et surtout la question de la contribution pour la continuité territoriale, à laquelle à la fin de la semaine dernière le Sénat avait également alloué 50 millions d’euros. ” Nous recommencerons sur la base du budget de l’année dernière, ce qui signifie que nous recommencerons avec 40 millions, et donc la dotation pour la continuité territoriale sera inférieure de 10 millions. », déplore Paul-André Colombani, alors que les liaisons de service public entre la Corse et le continent semblent plus que jamais menacées. ” Tout tombe par terre », regrette-t-il encore, “A l’image des petites avancées que nous avons réussi à obtenir en première lecture à l’Assemblée sur les crédits d’impôt et la pêche”.
La seule « bonne » nouvelle est le projet de loi visant à créer un Centre Hospitalier Universitaire (CHU) en Corse présenté par le député de la 2ndlr circonscription électorale de la Corse-du-Sud et adoptée mardi ne devrait pas être concernée par ce nouveau rebondissement politique. ” La loi a été approuvée par l’Assemblée nationale, elle peut continuer à progresser jusqu’au Sénat “, insiste.
En revanche, le processus d’autonomie de la Corse semble être tombé dans l’oubli. Si le processus de révision constitutionnelle lié à cette évolution institutionnelle avait déjà subi un coup dur en juin dernier avec la dissolution de l’Assemblée nationale, de timides signes d’espoir étaient apparus ces derniers mois, comme la nomination de Catherine Vautrin comme nouvelle ministre chargée de le dossier actuel, ni son assurance que les écrits constitutionnels devraient être soumis au Congrès » d’ici fin 2025 « . Cette fois, il ne fait aucun doute que l’affaire devra être largement reportée.
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