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La solution au méthane polluant émis par les vaches se trouve au fond de l’océan

C’est presque un cliché désormais : les pets et les rots du bétail sont particulièrement nocifs pour l’environnement. Notamment ceux du bétail au pâturage, qui se nourrit essentiellement d’herbe. Les gaz libérés produisent de grandes quantités de méthane, un gaz à effet de serre qui est plus de 28 % plus puissant que le dioxyde de carbone pour piéger la chaleur dans l’atmosphère.

Cependant, en modifiant l’alimentation du bétail, il est possible de modifier la composition de ces gaz. Partant de ce principe, une nouvelle étude publiée le 2 décembre par la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), relancée par Popular Science, semble avoir trouvé une solution. Pour garantir que les bovins au pâturage produisent moins de méthane, leur alimentation peut être complétée par des algues en granulés.

Le bétail au pâturage, gros producteur de méthane

Les bovins au pâturage ont tendance à produire plus de méthane que les bovins en parc d’engraissement, qui sont élevés dans des zones clôturées et nourris avec une alimentation riche en énergie pour augmenter leur poids. Les céréales et le maïs sont plus faciles à digérer pour les ruminants que l’herbe, ce qui limite la production de gaz.

Des recherches antérieures avaient montré que l’administration d’algues aux bovins des parcs d’engraissement réduisait les émissions de méthane de 82 %. L’utilisation d’algues comme complément alimentaire pour les bovins n’est donc pas nouvelle en soi. Il a déjà fait l’objet d’expérimentations et a montré des résultats très probants en matière d’engraissement des bovins. Cependant, jusqu’à présent, ce régime semblait difficile à mettre en œuvre chez les bovins au pâturage dont l’alimentation est moins contrôlée.

Nous devons rendre cet additif aux algues ou tout autre additif alimentaire plus accessible au bétail au pâturage afin de rendre l’agriculture plus durable tout en répondant à la demande mondiale de viande.

Ermias Kebreab, co-auteur de l’étude et biologiste à l’Université de Californie à Davis.

Une expérience prometteuse

Cette nouvelle étude a été menée pendant 10 semaines sur du bétail en pâturage dans une ferme de Dillon, dans le Montana. Il a été testé sur un mélange de races bovines Angus et Waygu. 24 jeunes bovins mâles castrés élevés principalement pour la viande ont été répartis en deux groupes. En plus du pâturage, l’un des deux groupes a reçu des algues supplémentaires sous forme de granulés.

Au cours de l’étude, les chercheurs ont remarqué que les bovins au pâturage optaient volontairement pour ces suppléments d’algues en plus de l’herbe. Ils ont ainsi pu démontrer que cette technique permettait de réduire les émissions de méthane de 40 % chez les bovins testés.

« Cette méthode ouvre la voie à la mise à disposition d’un complément d’algues pour les animaux au pâturage » » a consulté Jérémie Kebreab. « Les agriculteurs pourraient même introduire les algues dans une solution saline pour leur bétail. »

 
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