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Quelle est cette affaire de meurtre pour laquelle la cour de révision vient de ralentir l’examen ?

Plus de trois quarts de siècle se sont écoulés depuis ces événements. Ce jeudi, la Cour de révision a bloqué une nouvelle demande de révision dans le cas de Raymond Mis et Gabriel Thiennot, deux hommes condamnés en 1950 pour meurtre et décédés depuis, en renvoyant l’affaire devant la Commission d’enquête.

Le 5 octobre 2023, cette même commission a ouvert la voie à l’examen du bien-fondé d’une demande de réhabilitation posthume des deux hommes, déclarant recevable la demande de révision formulée par leurs descendants et annulant les procès-verbaux des aveux, obtenus selon eux sous la torture. .

Des aveux “extorqués avec des violences policières”

La fille de la victime du meurtre commis en 1946, âgée de 84 ans, a demandé l’annulation de cette décision, faute d’avoir été convoquée à l’audience au cours de laquelle l’annulation de ces décisions avait été débattue dans les parties essentielles de le fichier.

Dans sa décision de jeudi, consultée par l’AFP, la Cour de révision a estimé que l’absence de la fille de la victime à cette audience lui avait porté préjudice, la privant « de la possibilité de participer aux débats relatifs à l’existence des violences exercées par les enquêteurs et enquêteurs.” conséquences de ces violences sur la validité des actes de procédure”. “J’ai connaissance de la décision de la Cour de Révision qui répond favorablement à ma demande”, a déclaré Me François Saint-Pierre, avocat de la fille de Louis Boistard, garde-chasse retrouvé mort le 31 décembre 1946 dans un étang à Saint-Michel. AFP-en-Brenne (Indre).

Le tribunal a estimé qu’aucun élément ne permettait d’établir que Françoise Boistard avait été “notifiée des procédures engagées à la suite de la demande de réexamen déposée le 1er juin 2022 par les héritiers de Raymond Mis et Gabriel Thiennot”. La commission d’enquête devra alors se prononcer à nouveau sur le bien-fondé d’un réexamen de cette affaire, à l’issue duquel les deux hommes furent condamnés en juillet 1950 à 15 ans de travaux forcés pour le meurtre de Louis Boistard. « Nous participerons activement à la discussion pour savoir si les aveux de Mis et Thiennot ont été obtenus ou non par la violence policière. Cela reste à prouver», a ajouté Me Saint-Pierre.

Septième demande

Ils avaient 21 et 20 ans au moment des faits, les deux jeunes chasseurs avouèrent le meurtre début 1947 avant de se rétracter. Raymond Mis et Gabriel Thiennot ont alors continué de clamer leur innocence, dénonçant les graves sévices qu’ils ont subis durant les neuf jours qu’ils ont passés en garde à vue. Un amendement à la loi sur « la confiance dans l’institution judiciaire », approuvé en 2021 et qui permet l’annulation des aveux recueillis « suite aux violences des enquêteurs », permettait dans un premier - d’exclure ces documents. “Nous sommes plus déterminés que jamais”, a insisté auprès de l’AFP Jean-Pierre Mignard, avocat des familles des deux condamnés aux côtés de Pierre-Emmanuel Blard. Avec sa décision, « la Cour de révision a strictement appliqué la loi », a également estimé Mignard.

Raymond Mis et Gabriel Thiennot ont été graciés en 1954 par le président René Coty, mais cette grâce n’équivaut pas à l’annulation de leurs condamnations. Seule la Cour de révision peut « décharger leur mémoire », c’est-à-dire les réhabiliter à titre posthume.

Il s’agit de la septième demande de révision formulée dans l’affaire Mis et Thiennot depuis 1980. Les révisions de condamnations pénales sont très rares en : seules une dizaine de demandes ont abouti depuis 1945, dans des affaires de meurtre ou de viol. Patrick Dills, condamné à la réclusion à perpétuité en 1989 pour le meurtre de deux enfants en 1986 à Montigny-les-Mets (Moselle), puis après la révision à 25 ans de réclusion en 2001, a finalement été acquitté en appel en 2002 après avoir purgé 15 ans de prison. années de prison. bar.

 
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