« Moralement, les choses vont mieux que l’année dernière. Mes parents souffrent moins. Je pense au feu quand je passe. À toutes les photos, aux souvenirs manquants. Il y a deux ans, dans la nuit du 5 au 6 décembre, Mayda et sa famille faisaient partie des personnes touchées par l’incendie d’une maison de la rue du Commerce à Kayl. L’incendie a causé la mort d’un enfant et a profondément choqué les habitants. « Le bâtiment a été rasé il y a cinq ou six mois. Mais nous n’avons aucune nouvelle des investigations. Nous ne savons toujours pas comment et pourquoi cela s’est produit. Deux ans se sont déjà écoulés. Puis on se dit que peut-être on n’aura jamais d’explications”, poursuit la jeune étudiante en comptabilité de 21 ans.
Marco vivait également dans le bâtiment avec sa femme et ses deux enfants. «Je n’aime pas trop en parler. Maintenant nous habitons un peu plus loin, mais pour aller à Schifflange nous essayons de ne pas passer par là. Je fais le tour», raconte ce père de famille. « C’est très triste pour la famille qui a perdu un fils. Nous nous sentons bien maintenant. Nous ne l’oublierons jamais, mais nous essayons de le mettre de côté », confie-t-il.
Erreur humaine, accident, accident technique ? « Les enquêtes sont toujours en cours. Même si certaines obligations (dont deux expertises) ont déjà été accomplies, plusieurs contrôles restent encore à effectuer par la police judiciaire”, précise le parquet. L’essentiel. « Nous avons entendu beaucoup d’histoires, mais nous aimerions connaître la vérité », insiste Marco.
« D’après mes informations, nous n’avons pas encore reçu la demande pour un nouveau bâtiment, aucune autorisation n’est prête. C’est au propriétaire foncier de se renseigner auprès de son assurance. Mais s’il nous présente une demande conforme, nous l’accorderons”, précise le bourgmestre Jean Weiler (CSV).
Six familles se sont installées dans l’ancien bâtiment divisé en appartements. Ils ont obtenu des solutions de relocalisation plus ou moins durables. « Certains se trouvent encore dans des hébergements d’urgence dans la commune, confinée depuis un certain - déjà. Même si c’est compliqué à cause des prix, nous serions heureux s’ils trouvaient un logement sur le marché ordinaire», admet Jean Weiler.
« On nous a dit que la propriété devra être libérée en juillet prochain. Mon père est malade et ne peut pas travailler et ma mère fait le ménage. Je suis étudiant et mon frère est toujours à l’école. On cherche, mais avec un seul salaire ce n’est pas évident de le trouver », confie Mayda. Même la famille de Marco, la seule à travailler, devra quitter d’ici un an sa maison appartenant à la municipalité. “Nous faisons des recherches, mais au Luxembourg c’est devenu impossible.”
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