espoir de paix, « crise institutionnelle »… La diplomatie russe en Europe pour la première fois depuis le début du conflit

Ces dernières années, il est rare de trouver la Russie et l’Ukraine autour de la même table. Malte se démarquera jeudi 5 et vendredi 6 décembre comme le théâtre d’un événement rare : Kiev et Moscou ont envoyé leur diplomatie lors d’une réunion de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). D’autant plus remarquable que le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov ne s’était plus rendu dans un pays appartenant à l’Union européenne depuis décembre 2021, avant l’incursion des troupes russes en Ukraine.

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En pratique, cette organisation a été fondée en 1975. Son objectif affiché à l’époque : apaiser les tensions entre les blocs occidentaux et orientaux pendant la guerre froide. Aujourd’hui l’institution – qui compte 57 membres au total – apporte conseils et soutien sur les questions liées aux droits de l’homme et au droit aux armes, rappellent nos confrères de Défis. Mais avec Sergueï Lavrov, le débat risque d’être pour le moins tendu : il y a un an, lors d’un sommet interministériel, le ministre russe accusait l’OSCE de devenir progressivement un « appendice » de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). ).

«Maintenir certains canaux de communication»

La diplomatie russe ne doit pas changer de position à Malte : Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a indiqué que la ministre profitera sans doute de l’événement pour souligner la « crise institutionnelle » que traverse l’OSCE « ukrainisée », estimant que plusieurs pays membres utilisaient l’institution pour « leurs propres intérêts ». Toutefois, la volonté de dialogue avec les autorités russes demeure. Dans ce contexte, un porte-parole de Malte a déclaré que Sergueï Lavrov avait été invité à ce sommet pour « maintenir certains canaux de communication ouverts ». Le ministre russe fait toutefois l’objet de sanctions européennes, à commencer par le gel de ses avoirs.

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Du côté de la diplomatie ukrainienne, nous avons annoncé la présence du ministre Andriï Sybiga… sans commenter la participation de Sergueï Lavrov à ce sommet. L’intéressé a précisé qu’il s’exprimerait lors de la séance plénière et qu’il rencontrerait d’autres dirigeants lors de rencontres bilatérales, avec des représentants des “pays partenaires”. Par conséquent, les diplomates ukrainiens et russes ne devraient pas être obligés d’engager un dialogue face à face pendant l’événement.

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D’autres diplomates ont souligné qu’aucune réunion bilatérale avec la Russie n’était prévue en marge de l’événement : c’est le cas du ministre polonais des Affaires étrangères, Radoslaw Sikorski, ou de son homologue américain, Antony Blinken.