Créée en 2000, l’Unité de santé mentale de la Police d’Ottawa comptait cinq membres. Près de 25 ans plus tard, ce chiffre est le même, malgré la forte proportion d’incidents de recours à la force impliquant des personnes en situation de crise.
Le sergent Dodd Tappqui dirige cette unité, était le 16e témoin appelé à la barre lors de l’enquête du coroner sur la mort d’Abdirahman Abdi, un Canadien d’origine somalienne décédé le 25 juillet 2016 au lendemain d’une arrestation brutale à Ottawa.
La réponse courte ? Pas assez
lança le sergent Appuyez sur lorsqu’on lui demande le nombre d’agents qu’il emploie quotidiennement. Il a décrit son unité comme taille minimale
.
Le lundi, j’ai deux agents, trois le mardi, quatre le mercredi, trois le jeudi, deux le vendredi et un le week-end
a par la suite précisé celui qui a rejoint les rangs de cette unité à l’automne 2020.
Les problèmes de santé mentale de M. Abdi ont été documentés pour la première fois dans un rapport de police le 25 janvier 2016, le jour où M. Abdi a appelé le 911 pour demander de l’aide à la police. (Photo d’archives)
Photo : avec l’aimable autorisation
En contre-interrogatoire, l’avocat de la famille de M. Abdi, Laurent Greensponl’a félicité pour son travail malgré le manque évident de ressources dont il disposait.
À mon avis, votre unité n’a pas été contactée parce que vous n’étiez pas suffisamment
» a-t-il suggéré vers le 24 juillet 2016, alors que l’unité de santé mentale n’était pas déployée, même si certains citoyens qui ont appelé le 911 avaient indiqué que M. Abdi semblait être au milieu d’une crise de santé mentale. .
Je comprends que tu n’aies pas envie de cracher dans la main qui te nourrit, mais cette main ne te nourrit pas assez depuis longtemps.
Visiblement confronté à une question délicate, Dodd Tapp n’a pas contredit M. Greensponqui est l’un des avocats pénalistes les plus connus à Ottawa. Le sergent, qui travaille au Service de police d’Ottawa depuis 27 ans, a simplement répondu : nous faisons ce que nous devons faire
.
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Avocat bien connu à Ottawa, Lawrence Greenspon représente et soutient la famille d’Abdirahman Abdi. (Photo d’archives)
Photo : La Presse Canadienne / Justin Tang
Le sergent Dodd Tapp a mentionné que l’unité qu’il dirige pourrait prendre de l’importance très rapidement. D’ici fin 2025, il pourrait y avoir sept agents, soit trois de plus qu’actuellement.
Une somme a été réservée à la formation de 18 autres agents de première ligne en cas de crise. Il est également prévu qu’une équipe spécialisé
comprenant un policier et un travailleur social, est mis en place.
On aimerait avoir trois duos comme ça. Ce n’est pas grand chose, mais c’est un début
dit-il.
Ce que fait l’Unité de santé mentale
L’Unité de santé mentale de la Police d’Ottawa répond aux appels concernant les personnes en crise, en plus de collaborer avec des professionnels de la santé mentale de l’Hôpital d’Ottawa sur certains appels.
Ces agents doivent également procéder à des contrôles auprès des personnes impliquées lors de leurs précédentes interventions. Ce suivi se fait par téléphone, a précisé le sergent.
Si un appel s’avère être à la fois un cas de santé mentale et un appel où un crime semble avoir été commis, les agents de patrouille sont ceux qui sont envoyés en premier. L’unité de santé mentale peut alors vous aider.
Même si un crime a pu être commis, si la personne représente un danger pour elle-même, nous voulons lui prodiguer des soins de santé mentale le plus rapidement possible
assura le sergent.
Ce dernier a souligné que ses agents dispensent également des formations à leurs collègues sur les tactiques de désescalade.
Dans le cas d’Abdirahman Abdi, l’enquête du coroner a permis d’en apprendre davantage sur les hauts et les bas de sa santé mentale au cours des six mois précédant son décès. L’homme de 38 ans avait également parlé avec l’Unité de santé mentale un mois avant son décès.
Il s’est présenté, le 24 juin 2016, au commissariat situé dans la rue Elgin avec un discours confus. L’Unité a réussi à contacter un membre de sa famille.
Les deux policiers intervenus ce jour fatidique, Dave Weir et Daniel Montsion, ont témoigné durant la première semaine de cette enquête publique. À leur tour, ils ont indiqué que la désescalade était impossible
le jour de l’arrestation brutale.
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Le témoignage de Daniel Montsion (au centre) à l’enquête du coroner était très attendu puisque la défense avait choisi de ne pas le faire témoigner à son procès. (Photo d’archives)
Photo : YouTube
Seulement cinq minutes se sont écoulées entre le moment où l’agent Barrage a tenté de menotter M. Abdi, la course-poursuite qui a suivi et l’arrivée de l’agent Montsion pour le menotter.
L’intervention de la police a duré environ 5 minutes. L’agent Barrage a tenté une première fois de menotter M. Abdi. Son collègue Daniel Montsion est arrivé en renfort pour l’arrêter après un affrontement houleux. Équipé de gants renforcés, l’agent Montsion a frappé le suspect à plusieurs reprises.
Après un long procès très médiatisé, le policier Daniel Montsion a été déclaré non coupable en 2020. Au tribunal, il a été possible d’apprendre qu’Abdirahman Abdi souffrait sans le savoir de blocages « graves » au niveau du cœur, selon le rapport d’un pathologiste. , ce qui l’exposait à tout moment à un risque d’arrêt cardiaque.
Avec les informations de Guy Quenneville, Radio-Canada Nouvelles
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