À 19 heures lundi soir, Charlie Dalin toujours en tête du groupe des trois, un peu devant Sébastien Simon dans son sillage, Yoann Rrichome à leur niveau mais plus au nord. Des positions suffisamment serrées pour éventuellement changer mardi matin, et encore plus après mercredi.
Car l’essentiel est de trouver le moyen de réduire l’impact de cette grosse dépression qui bloque la route directe vers les Kerguelens.
Une vraie pomme de terre. Des rafales de 65 nœuds (120 km/h) et des vagues d’une dizaine de mètres pour ceux qui l’éprouvent directement ; « seulement » 35 nœuds (65 km/h), des rafales à 40-45 nœuds et six à sept mètres de houle esquivant un peu. « C’est fort, 40-45 nœuds, mais finalement un peu le prix de ces navigations du sud », résume Yannick Bestaven, qui décrit un sentiment partagé : « il n’y a plus de passage par le Sud. »
Christian Dumard, consultant météo de l’épreuve, a estimé le meilleur itinéraire : « Tous les solitaires passeront logiquement par son nord (NDLR : vers la dépression). Plus bas en latitude, ils le subiraient plus longtemps, avec plus de vent et plus de mer et se retrouveraient face à un vent contraire à un moment donné.
Esquiver
Le détour allongerait énormément le trajet puisqu’il pourrait les amener jusqu’à 500 milles (926 km) au nord de l’archipel des Kerguelen. Allonger, de combien ? Le trio Dalin-Simon-Richomme est actuellement le plus au sud et semble déterminé à poursuivre vers l’Est, sans remonter comme le groupe qui le suit.
Puisque la « grosse tempête », dit Richomme, arrive par derrière et s’approfondit à mesure qu’elle avance, son impact ne sera pas le même selon les itinéraires choisis et le timing. «Je vois une petite différence de parcours avec la Macif et le Groupe Dubreuil, a déclaré Richomme lundi matin. Je ne sais pas trop où ils vont aller. Il n’y a rien de simple. On ne sait pas vraiment où se situer face à cette dépression. »
Handicapé par l’usure des extrémités et des gaines qui permettent de monter ou descendre ses foils, Yannick Bestaven est également tombé dans une zone de vent avare qui le laisse à 700 milles des leaders. Le vent reviendra, mais en aura-t-il le temps ? Sébastien Simon annonce une progression rapide vers l’Australie : « les routages nous donnent neuf jours pour traverser l’océan Indien. »
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