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Quel a été l’impact de Carlos Tavares sur Stellantis ?

Carlos Tavares a eu un impact profond sur l’histoire de PSA, qui sous sa direction est devenue Stellantis. Retraçons le parcours de ce PDG qui il a transformé le groupe et l’a fait entrer dans une nouvelle ère.

De l’ombre à la lumière

Tout commence 1er avril 2014quand Carlos Tavares prend les rênes de PSA (Peugeot-Citroën). Fort de son expérience à la tête de Nissan aux Etats-Unis, il reprend un groupe au bord du gouffre ! En fait, PSA était à cette époque un groupe d’enregistrement cinq milliards d’euros de pertes en 2012 et 2,3 milliards d’euros de pertes en 2013, puis incapable de se relever de la terrible crise financière de 2008. Preuve en est, le groupe n’a vendu que 2,82 millions de voitures en 2013, soit 5% de moins qu’en 2012 et 20% de moins qu’en 2011.

Carlos Tavares se lance alors dans une stratégie drastique de réduction des coûts. Nous reviendrons plus loin sur la méthode Tavares, mais il faut admettre que cette stratégie aura un impact plus que positif sur les comptes de l’entreprise. C’est bien simple : fin 2015, un an et demi après son arrivée à la tête du groupe, PSA clôture l’année sur une note positive en réalisant des bénéfices. Une première depuis 2010 ! C’est LE point de départ vers la renaissance du groupe.

La naissance d’un géant de l’industrie !

L’automobile est lancée, le groupe est dans le vert et tente désormais de se développer le plus possible. Pour ce faire, Carlos Tavares va procéder à une série d’acquisitions et de fusions. Cela commence en 2017, avec l’acquisition d’Opel et de Vauxhall de General Motors. Alors évidemment avec cette acquisition le groupe augmente significativement le nombre de véhicules vendus, mais l’opération reste tout de même risquée. En fait, ces entreprises n’ont pas réalisé de bénéfices depuis 20 ans. Mais la recette de Tavares fonctionne aussi pour Opel qui redevient rentable.

Fort de son succès, Carlos Tavares ne s’arrête pas là. Maintenant il est intéressé au groupe Fiat Chrysler (FCA). En 2019, elle a négocié la fusion avec FCA, après l’échec des négociations entre cette dernière et Renault-Nissan. C’est ainsi qu’il est né en janvier 2021, Stellaire, l’un des plus grands groupes automobiles au monde. Stellantis n’a en 2024 rien de moins que 15 producteursà savoir Abarth, Alfa Romeo, Chrysler, Citroën, Dodge, DS Automobiles, Fiat/Fiat Professional, Jeep, Lancia, Maserati, Opel, Peugeot, RAM, Vauxhall et Leapmotor.

Les dessous d’une réussite

Carlos Tavares a fait de Stellantis un groupe extrêmement rentable. En 2023, le groupe a atteint 18,6 milliards d’euros de bénéficesredistribuant 7,7 milliards aux actionnaires.

Carlos Tavares doit cette réussite à sa méthode. Une méthode aussi efficace que controversée. Il se définit lui-même comme « un psychopathe de la performance « . Ce qui ne fait plus de doute, c’est que Tavares sait économiser de l’argent. Entre grands plans de suppression d’emplois, salariés incités au départ et fermetures de sites de production, tous les moyens sont bons pour réduire les coûts. Le groupe n’hésite pas à se rendre dans des pays à bas coûts pour produire ses voitures comme le Brésil, la Turquie ou le Maroc.

Mais cette méthode semble avoir ses limites. En effet, voulant trop réduire les effectifs, certains services du groupe ralentissent au sein de Stellantis.

Une fin plus que mitigée…

Si en 2023 la plupart des signes étaient positifs pour le groupe, en 2024, ce n’est plus comme ça.

La part boursière du groupe a été divisée par deux depuis mars de cette année. Les bénéfices du groupe ont d’ailleurs été divisés par deux au premier trimestre 2024. Quant à l’eldorado que représentait le marché américain pour Stellantis, il n’est plus là. En effet, au troisième trimestre 2024, le groupe enregistre une baisse de 36% dans cette région. C’est peu dire que le groupe traverse actuellement une période très compliquée. N’oubliez pas que Stellantis a dû organiser une vaste campagne de rappel concernant des problèmes liés au moteur PureTech de 1,2 litre, un problème qui n’a toujours pas été résolu à 100 %. Mais il y a aussi l’accord sur les airbags Takata qui a secoué la marque cette année.

Depuis hier soir, Carlos Tavares n’est plus le PDG du groupe Stellantis. Le nom de son successeur devrait être annoncé au premier semestre 2025. En attendant, oui John Elkannhéritier de la famille Agnelli, premier actionnaire du groupe, nommé à la tête d’un nouveau comité exécutif par intérim. Pour le successeur de Carlos Tavares, la tâche sera difficile. Il devra prendre la barre de l’immense transatlantique qu’est devenu Stellantis et naviguer sur une mer agitée. Elle devra faire face à la baisse des ventes de véhicules en Europe, à une concurrence chinoise de plus en plus féroce et à une transition vers les véhicules électriques.

Source : Le Figaro, Actualité Automobile.

 
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