La stratégie secrète de la Chine inspirée par la Russie

Alors que les tensions géopolitiques s’intensifient dans le monde, les grandes puissances adaptent leurs stratégies économiques pour faire face à d’éventuelles crises. La Chine, qui surveille de près les sanctions imposées à la Russie, élabore une feuille de route dans le but de protéger son économie massive d’éventuelles sanctions occidentales. Cette approche stratégique s’inscrit dans un contexte de rivalités croissantes autour de Taiwan, centre névralgique des relations sino-occidentales. Ainsi, ce qui pourrait ressembler à une simple adaptation économique cache une réalité beaucoup plus complexe, combinant diplomatie, gestion des ressources et redéfinition des chaînes d’approvisionnement mondiales.

Leçons tirées de la tactique russe

Pékin a formé un groupe interinstitutions pour analyser les expériences russes en matière de sanctions occidentales. Ces travaux incluent l’étude des mécanismes utilisés par Moscou pour échapper aux restrictions, tels que le recours à des « flottes fantômes » pour transporter des marchandises et la création de routes commerciales alternatives. Par conséquent, ces approches, combinées à une diversification des réserves de change, offrent à la Chine des pistes concrètes pour se préparer à des scénarios de pression internationale.

Dans ce contexte, le président chinois Xi Jinping a fait de la sauvegarde des 3 300 milliards de dollars de réserves de change une priorité nationale. Cette approche est cruciale, car elle vise à limiter les effets des goulots d’étranglement économiques potentiels et à réduire la vulnérabilité aux sanctions financières similaires à celles imposées à la Russie. Par ailleurs, des discussions approfondies avec les agences russes ont permis d’affiner la compréhension des mesures de résilience économique.

Défis et perspectives pour Pékin

Cependant, la Chine est confrontée à des défis très différents de ceux auxquels est confrontée Moscou. En raison de sa profonde intégration dans les marchés mondiaux, Pékin pourrait faire face à des conséquences bien plus graves en cas de sanctions internationales. Les interdépendances commerciales et technologiques, notamment avec les États-Unis et l’Europe, renforcent les risques d’isolement économique.

Pour réduire ces vulnérabilités, Pékin investit massivement dans l’autosuffisance industrielle et cherche à diversifier ses partenaires commerciaux. L’objectif est de limiter la dépendance aux chaînes d’approvisionnement externes, en vue de consolider une économie capable d’absorber les chocs extérieurs. Cette stratégie, bien que pragmatique, reflète une profonde réévaluation de son rôle dans le commerce mondial.

L’approche chinoise ouvre des perspectives sur l’évolution des relations internationales. Si ces préparatifs renforcent l’autonomie économique du pays, ils soulèvent d’autres questions sur l’avenir des relations sino-occidentales et sur le rôle des alliances économiques dans un monde multipolaire. La capacité de Pékin à gérer ces équilibres, malgré la crise économique, pourrait redéfinir durablement les règles du jeu économique mondial.