Les capacités de guerre électronique de Moscou pénalisent l’action aérienne ukrainienne. Face au problème, Kyiv s’est tournée vers une société européenne, Helsing.
Un opérateur de drone ukrainien, en octobre 2024, dans la région de Donetsk (illustration) (AFP/Genya Savilov)
Helsing, une jeune entreprise européenne spécialisée dans l’intelligence artificielle (IA) de défense, fournit à l’Ukraine un logiciel d’IA pour équiper 4 000 drones d’attaque afin qu’ils puissent surmonter le brouillage russe, et produira son propre drone à faible coût alimenté par l’IA, a annoncé la société. Lundi 2 décembre.
Présent en Ukraine depuis deux ans, Helsing a conclu un contrat avec le ministère ukrainien de la Défense, dont l’existence a été révélée mi-novembre par le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius.
Ces 4.000 drones seront livrés “entre la fin de l’année et le printemps 2025”, a indiqué le directeur général d’Helsing France, Antoine de Braquilanges. Avec cette IA fournie par le groupe,
les drones peuvent naviguer, détecter et frapper des cibles « dans un contexte de brouillage généralisé »,
a-t-il expliqué à quelques journalistes.
Début 2024, les responsables ukrainiens avaient évoqué un besoin mensuel de 100 000 à 120 000 drones de tous types. Beaucoup d’entre eux sont rendus inopérants par les puissantes capacités de guerre électronique de la Russie. Parallèlement, Helsing a développé son propre drone d’attaque, le HX-2, un engin cruciforme d’une portée de 100 km et équipé d’une charge explosive.
Les algorithmes entrent sur le champ de bataille
Un drone de reconnaissance équipé de cet algorithme d’IA
détecte les cibles malgré le brouillage du signal GPS puis transmet l’information à un opérateur au sol lorsque les communications fonctionnent à nouveau,
après avoir quitté la zone de brouillage. Un opérateur valide alors ou non les objectifs mis en évidence et envoie l’information au drone HX-2, qui se rend sur la zone en question pour retrouver la cible validée par l’opérateur et la frapper malgré le brouillage de son positionnement et de ses communications. .
Face à des « capacités militaires en constante évolution » sur le front ukrainien,
“avec des cycles d’innovation de 3, 4 semaines”, l’algorithme d’IA doit être constamment mis à jour.
“C’est un objet vivant qui doit être recyclé, certifié puis déployé à bord des plateformes le plus rapidement possible”, a souligné Antoine de Braquilanges.
Helsing prévoit de produire dans une usine en Europe « jusqu’à plusieurs milliers » de drones HX-2 par mois, pour un coût unitaire proche de celui de la munition de rôdage russe Lancet, « estimée entre 35 et 40 000 dollars pièce ». », a-t-il évalué. Il n’a pas précisé où se trouvait l’usine. Outre l’Ukraine, Helsing est présente en Allemagne, en France, au Royaume-Uni et en Estonie.
Alors que les pays européens cherchent à augmenter et à accélérer la production d’armes, Helsing affirme avoir « des discussions assez avancées avec de nombreux pays européens ».
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