Alors que les appels à entamer des négociations avec Moscou deviennent de plus en plus pressants, y compris de la part des alliés de Kiev, Zelensky a assuré que son pays a besoin « d’armes, dont un bon nombre ou un nombre suffisant d’armes à longue portée, de différents types ».
Il a également évoqué la nécessité d’un « pas en avant avec l’OTAN ». “L’invitation de l’Ukraine à rejoindre l’Otan est nécessaire à notre survie”, a-t-il soutenu, alors que Moscou affirme avoir lancé l’invasion précisément pour empêcher un rapprochement entre Kiev et l’Alliance atlantique.
“Ce n’est que lorsque nous aurons tous ces éléments et serons forts que nous devrons établir (…) l’ordre du jour de la rencontre avec les tueurs”, a déclaré Zelensky.
Pourquoi mettre fin à la guerre n’est-il pas un choix évident pour Moscou ?
« Situation très grave »
Quelques heures plus tôt, le président du Conseil européen Antonio Costa avait déclaré que sa visite à Kiev était “un message clair”. “Nous sommes aux côtés de l’Ukraine et continuons de lui apporter tout notre soutien”, a-t-il déclaré aux journalistes, notamment à l’AFP.
La nouvelle équipe dirigeante de l’Union européenne veut afficher un soutien fort à l’Ukraine à l’heure où ses forces se retirent du front et où l’arrivée imminente de Donald Trump à la Maison Blanche fait craindre un arrêt de l’aide américaine à Kiev.
Signe de ces difficultés, l’armée russe a revendiqué dimanche la prise de deux nouveaux villages dans l’est de l’Ukraine, Illinka et Petrivka, dans une région où son avance a atteint un niveau jamais vu depuis les toutes premières semaines de la guerre.
L’Ukraine a également été la cible de plusieurs vagues de frappes contre ses infrastructures énergétiques ces dernières semaines, provoquant des pannes de courant massives à l’approche de l’hiver.
“La situation en Ukraine est très, très grave, mais il est clair qu’elle a aussi un coût très élevé pour la Russie”, a assuré Kaja Kallas, ancien Premier ministre estonien, connu pour sa ligne dure contre Moscou.
Zelensky a appelé vendredi l’OTAN à offrir une protection aux régions d’Ukraine encore contrôlées par Kiev et a laissé entendre qu’il serait prêt à renoncer immédiatement à la récupération des territoires occupés par la Russie.
Vladimir Poutine, de son côté, exige que l’Ukraine cède quatre régions du sud et de l’est que la Russie occupe partiellement, en plus de la Crimée annexée en 2014, et renonce à adhérer à l’Otan.
« Rien d’exclu »
Pour sa part, Kallas a déclaré que “la meilleure garantie de sécurité est l’adhésion à l’OTAN”. Les diplomates occidentaux estiment toutefois qu’il y a peu de chances que l’Alliance accorde prochainement le statut de membre à l’Ukraine, compte tenu de l’opposition d’un grand nombre de pays qui craignent d’être entraînés dans une guerre directe avec la Russie.
Selon Kallas, l’UE, pour sa part, ne devrait “rien exclure” l’envoi de troupes européennes sur le sol ukrainien pour contribuer à faire respecter un éventuel cessez-le-feu, une autre mesure qui comporte un risque de conflit direct avec Fly.
« Nous devons maintenir une ambiguïté stratégique sur cette question », a-t-il déclaré. Zelensky estime que « la moitié des alliés cesseraient de soutenir » si Kiev faisait une telle demande.
L’Union européenne continuera d’essayer de placer Kiev dans une position “forte” en cas de négociations avec Moscou, a expliqué Kallas. Il a toutefois reconnu qu’il devenait « de plus en plus difficile » pour les 27 États membres de se mettre d’accord sur de nouvelles manières d’accroître leur soutien à l’Ukraine.
Sur le terrain, les attaques russes se sont poursuivies dimanche. A Kherson, dans le sud de l’Ukraine, trois personnes ont été tuées et 11 autres blessées dans l’explosion d’un minibus, selon les autorités locales.
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