La France accuse Israël d’avoir violé le cessez-le-feu plus de 50 fois

Cinq jours après l’entrée en vigueur de l’accord de cessez-le-feu entre le Hezbollah et Israël, ses attaques se poursuivent dans le sud du Liban. Paris a dénoncé dimanche 52 violations présumées de l’accord par l’armée israélienne et accusé Israël de contourner le comité international chargé de veiller au respect de l’accord, selon des médias israéliens, dont Yediot Aharonot et i24News. Le week-end a en effet été marqué par plusieurs attentats. L’artillerie israélienne a visé Khiam (Marjeyoun caza), que l’armée de l’Etat juif tentait de capturer depuis près de deux semaines, sans succès. Les chars sont également entrés dans la localité, d’où ils ont tiré sur le village voisin d’Ebl el-Saqi. Dans ce contexte, l’armée israélienne a fait sauter un immeuble à Khiam. De même, une maison à Maroun el-Ras (Bint Jbeil) a été démolie par un bulldozer israélien. De forts coups de feu ont été entendus à ce dernier endroit, selon notre correspondant Mountasser Abdallah. Un char et un bulldozer israéliens sont entrés dans les quartiers d’Aïtaroun. Dans la même zone, deux frappes aériennes ont visé Yaroun. Des tirs d’artillerie ont également visé Arnoun et Yohmor dans le caza de Nabatiyé. Le centre d’urgence du ministère de la Santé a également annoncé qu’un raid israélien contre une voiture à Majdel Zoun, dans le district de Tyr, a fait trois blessés, dont un enfant de sept ans.

Hommage à Nasrallah

Au cours du week-end, des survols aériens ont également été enregistrés dans le sud du Liban, de Jezzine à Maroun el-Ras. Des drones de surveillance particulièrement bruyants ont survolé samedi soir Beyrouth et sa banlieue basse, pour la première fois depuis le cessez-le-feu. Cette approche intervient alors qu’une réunion se tient à Haret Hreik, dans la banlieue sud de Beyrouth, pour rendre hommage à Hassan Nasrallah, l’ancien secrétaire général emblématique du Hezbollah, tué dans une attaque massive israélienne le 27 septembre. Bien qu’il ne s’agisse pas des funérailles officielles annoncées par le parti chiite mercredi dernier, des centaines de partisans se sont rassemblés à la cérémonie. Des haut-parleurs ont diffusé les discours de l’ancien chef du Hezbollah, dont les portraits géants ornent tous les bâtiments encore debout mais endommagés entourant le site, rapporte l’AFP. «Il a dit qu’Hassan était tout pour nous. Si seulement nous étions morts et qu’il était resté en vie, a déclaré Lama, une femme de 30 ans venue avec sa fille de cinq ans et son fils de huit ans. Cela a laissé un grand vide. »

Malgré les violations, la communauté internationale reste déterminée à respecter l’accord de cessez-le-feu. Réunis en sommet au Koweït, les dirigeants des pays arabes du Golfe (Koweït, Arabie Saoudite, Qatar, Bahreïn, Émirats arabes unis et Oman) ont salué la cessation des hostilités au Liban et ont appelé à sa mise en œuvre. De son côté, le président élu américain Donald Trump a annoncé que l’homme d’affaires libano-américain Massad Boulos serait son principal conseiller pour les affaires arabes et du Moyen-Orient. “Je suis fier d’annoncer que Massad Boulos sera conseiller principal du président pour les affaires arabes et du Moyen-Orient”, a écrit le président élu Donald Trump sur le réseau X. « Massad est un avocat accompli et un chef d’entreprise respecté, possédant une vaste expérience sur la scène internationale. Il est un défenseur de longue date des valeurs républicaines et conservatrices, un atout pour ma campagne, et a joué un rôle déterminant dans la construction de nouvelles coalitions exceptionnelles avec la communauté arabo-américaine », a-t-il ajouté. Boulos a en effet fait campagne dans de nombreux États américains dits « pivots » auprès des communautés arabo-musulmanes, notamment dans le Michigan. « Massad est un négociateur talentueux et un fervent partisan de la paix au Moyen-Orient. Il sera un ardent défenseur des États-Unis et de leurs intérêts, et je suis heureux de l’avoir dans notre équipe », a conclu Donald Trump. Massad Boulos, qui a fait fortune en Afrique, est proche du président américain nouvellement élu, son fils Michael a épousé Tiffany, la fille de Donald Trump. Après cette nomination, il pourrait jouer un rôle dans la résolution du conflit au Liban, tâche confiée auparavant à l’envoyé Amos Hochstein.