Un an après la mort de Thomas à Crépol, deux manifestations ont finalement eu lieu ce samedi 30 novembre 2024 à Romans-sur-Isère. L’un issu de l’ultra droite, l’autre d’un groupe syndical sous présence policière massive aussi bien dans la ville que dans ses environs.
Plus de 250 policiers présents dans la ville, avec hélicoptère et drone, étaient engagés ce samedi dans le cadre des manifestations à la mémoire de Thomas. Ils sont deux à distance ce samedi après-midi à Romans-sur-Isère (Drôme), l’un organisé par un petit groupe d’ultra droite à la mémoire du jeune Thomas, tué il y a un an dans le village de Crépol, et l’autre par les syndicats et les organisations de gauche. Le premier rassemblement à partir a eu lieu en début d’après-midi. « Face aux racistes, Romains résiste »» indique la banderole en tête du cortège, mené par des organisations de gauche.
Plusieurs centaines de personnes ont participé au cortège, dont des militants de la Jeune Garde, des sympathisants de LFI et de la CNT, a constaté un journaliste duAFP. “Il est important pour nous de dire que Romans n’est pas une ville d’extrême droite, que malgré le fait que l’ultra droite nous ait mis sur une carte et dans son agenda politique, nous, sur le terrain, nous voulons dire stop. à ça »expliqué au‘AFP Julie Maurel, membre du Collectif du Roman.
« L’enjeu pour nous n’est pas du tout d’exploiter ces morts »
Dans le cortège, la mère de Zakaria, un adolescent de 15 ans originaire de la Monnaie, tué en avril en s’interposant dans une altercation. « Nous manifestons avec Thomas, Zakaria, Nicolas et tous les enfants morts de violence aveugle dans nos têtes, dans nos cœurs. Mais en réalité, l’enjeu pour nous n’est pas du tout d’exploiter ces morts, c’est bien d’être contre la récupération raciste qui est en train de se faire de notre territoire et de notre population »a insisté Julie Maurel.
Le cortège est parti du cœur du quartier de la Monnaie, qui a notamment été visé lors d’une manifestation aux allures d’expédition punitive quelques jours après la mort de Thomas, car certains suspects dans l’affaire en venaient. Dans cette affaire, 14 personnes ont été inculpées. L’auteur du coup mortel n’a pas été identifié. L’instruction actuelle doit permettre de déterminer les responsabilités de chacun.
Manifestations interdites au départ
L’autre manifestation du jour, à laquelle la première est une réponse, doit se tenir à partir du milieu de l’après-midi sur une place du centre-ville. Organisé par un petit groupe d’ultra-droite appelé « Justice pour les nôtres »elle entend rendre hommage à Thomas et Nicolas Dumas, un jeune homme – par hasard joueur du même club de rugby que l’adolescente – tué début novembre devant une discothèque du département, qu’ils qualifient de « victimes de l’immigration ».
Les deux manifestations ont été dans un premier temps interdites par la préfecture qui craignait « d’importants troubles et affrontements idéologiques ». Une décision du tribunal administratif de Grenoble a finalement levé ces interdictions.
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