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Saviez-vous? A Bordeaux, la dernière exécution publique d’un condamné à mort a eu lieu en 1933.

Ce mardi 9 février 1932, le hameau de Serres, près de Moirax, à 9 km d’Agen, s’est réveillé tôt le matin. La veille, nous nous sommes couchés tard pour le bal du Carnaval, mais demain c’est la foire triennale de ce paisible village d’environ 400 habitants, et chacun veut accomplir sa tâche au plus vite pour profiter de l’événement. Une seule maison reste curieusement silencieuse et garde ses volets fermés, celle de la famille Delafet. Les voisins ont alerté la police.

Peine capitale pour le meurtre brutal d’un sextuple

C’est l’horreur dans la maison. Six de ses sept occupants furent assassinés avec une effroyable sauvagerie. Seul le fils aîné, Pierre-Michel, 31 ans, semble avoir échappé au massacre. Très vite, avoue-t-il. En l’espace d’une demi-heure, il extermine sa famille, avec trois armes différentes. Le fusil pour sa mère et sa petite Lucienne, le couteau pour sa grand-mère et son oncle et une hache pour sa femme et son bébé… Lorsque le procès du criminel s’ouvre en mars 1933, à Agen, l’armée et la police assurent sa protection, de peur que le la foule le lynchera. La défense plaide la folie, mais il est condamné à mort.

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Lot-et-Garonne : en 1932, le sextuple crime de Pierre-Michel Delafet

PHOTOS D’ARCHIVES – Guillotiné au fort du Hâ le 23 novembre 1933, ce Lot-et-Garonnais qui avait commis un sextuple meurtre à Moirax le 9 février 1932, fut le dernier condamné à mort exécuté sur une place publique de Bordeaux. En 2007, « Sud Ouest » consacrait une série à cette affaire hors du commun. Nous le republions.

Une foule impressionnante devant la guillotine

Rejugé à Bordeaux, de nouveau condamné à mort, Delafet est guillotiné dans la capitale girondine le 23 novembre 1933, à 6 h 47, dans l’enceinte du fort du Hâ, l’ancienne prison de la ville. Le président de la République, Albert Lebrun, n’a pas exercé son droit de grâce.

« Il allait à la guillotine comme on va au café »

La « veuve » est arrivée de Paris en train. Certaines fenêtres donnant sur la cour étaient louées jusqu’à 100 francs. Et une foule impressionnante campe devant le fort depuis le milieu de la nuit.


La foule présente lors de l’exécution de Pierre-Michel Delafet, le 23 novembre 1933.

Archives du Sud-Ouest

Delafet est resté impassible jusqu’au bout. « Il allait à la guillotine comme on va au café », écrivait le lendemain « La Petite Gironde », l’ancêtre du « Sud Ouest ». Ce sera la dernière exécution publique dans la capitale girondine. Les exécutions s’y poursuivent jusqu’à l’exécution définitive en 1961, avant l’abolition définitive de la peine capitale en 1981. Mais sans spectateurs.

 
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