L’Équipe vous propose dès aujourd’hui le documentaire “Les Demoiselles de Clermont”, qui retrace l’épopée des basketteurs du CUC dans les années 1970. Une belle occasion de se replonger dans une période très difficile pour des femmes qui ont eu une idée “drôle”. faire du sport sérieusement, mais dont le talent et le dévouement ont permis de fonder une véritable dynastie dont on parle encore aujourd’hui. Les frissons.
Première image : un affrontement entre San Giovanni et le CUC, un simple clin d’œil à l’auteur de cet article. Quoi qu’il en soit, passons à autre chose.
L’émotion captée par Nicolas De Virieu est palpable dès les premières secondes. Colette Passemard, Jacky Chazalon, Elizabeth Riffiod et peut-être plus encore Irène Guidotti, toutes ces anciennes terreurs du parquet font trembler la voix à la simple évocation de cette époque bénie, à la vue de ces images d’archives dont certaines étonnantes pour leur simple existence.
Le cadre ? Les années 70, époque où Madame est là “pour faire plaisir à Monsieur”, on ne vous en fera pas une image et certains passages du documentaire vous donneront forcément des frissons. Sauf que dans ces trente glorieuses qui donnent la première place à la misogynie et au patriarcat, certaines jeunes femmes vont apporter une sacrée révolution. Ces femmes sont les joueuses du CUC, Clermont Université Club, véritable rouleau compresseur du basket français avec douze titres nationaux consécutifs.
Si en France le CUC apporte un côté très professionnel (hors salaires) et se concentre sur tout ce qui bouge, C’est au niveau continental que les Demoiselles de Clermont vont se faire un nomn’affrontant que leur Némésis, un géant venu de l’Est nommé Semenova, invincible, imbattable.
“J’ai fait ce que j’ai pu, ce qui veut dire que je n’ai pas fait grand-chose mais ça n’avait pas d’importance, c’est comme ça que ça s’est passé.” – Elizabeth Riffiod, adversaire directe de Semenova depuis des années
Les filles du CUC sont la référence du sport français en Europe, masculin et féminin, et sous la direction de Joë Jaunay elles disputeront quatre finales européennes, perdant à chaque fois contre on ne sait qui.
6 000 personnes à la Maison des Sports, le Président Giscard posant avec les fillesune petite révolution dans le sport et la culture française, sous la houlette du chef d’orchestre Jacky Chazalon, qui nous raconte peu après sa rencontre avec le roi Pelé, mais on vous laisse la découvrir par vous-même.
Mais quel genre de femme es-tu pour avoir une vie pareille ?
Des femmes qui pensent avoir la chance de réaliser quelque chose d’extraordinaire pendant quelques années de leur vie, et qui ont tout misé là-dessus pendant quatre ou cinq ans.
De l’exploit contre Prague à la perpétuelle désillusion avec Semenova, de la lignée des familles Rougerie, Quiblier ou Diaw à l’émotion ébouriffante de Guidottinous vous recommandons donc ces 58 minutes essentielles à notre connaissance et culture du basket, des histoires que vous pourrez également retrouver dans Le plus grand livre de basket de tous les temps (selon TrashTalk) ou encore dans L’équipe de France de basket selon TrashTalk, deux ouvrages dans lesquels nous ne pouvait cacher cette partie très importante de l’histoire du basket français.
Quand on se revoit on se retrouve comme si on avait vingt ans – Colette Passemard
Pas de spoilers, mais la fin du documentaire nous montre aussi que dans les plus grandes défaites naissent parfois des liens indestructibles. Preuve supplémentaire que cette équipe, ce « gang », n’était guère plus qu’une « simple » équipe de basket.
Documentaire disponible sur L’Equipe Explore
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