l’essentiel
Le carrossier toulousain Max Barros est entré en guerre contre les pratiques des cabinets d’experts automobiles, qu’il accuse de réduire systématiquement le prix des réparations pour plaire aux assurances, en « étranglant » financièrement les garagistes. L’expert en question s’oppose à « la nécessaire maîtrise des coûts » qui permet, en bout de chaîne, de ne pas augmenter les cotisations des assurés.
Entre le marteau et l’enclume ! Si l’on considère les intérêts pas toujours convergents de l’automobiliste victime d’un accident, du mécanicien qui veut gagner sa vie et des compagnies d’assurance qui cherchent à se faire rembourser au meilleur prix, l’expert automobile chargé d’évaluer les coûts des réparations est souvent dans une position délicate. Avec pour mission de plaire à tout le monde.
Un système qui ne fonctionne pas toujours très bien et que dénonce sans cesse Max Barros, carrossier basé avenue Raymond Naves, à Toulouse. Miné par un bras de fer engagé avec le cabinet Expertise et Concept, qui, assure-t-il, « a amené son garage au bord de la faillite ». En cause, un « partenariat » proposé par le cabinet, au terme duquel il baisserait les prix de ses réparations à un tarif préférentiel, en échange d’une accélération du traitement des dossiers sinistres de ses clients.
« Ils imposent des forfaits, ce qui est strictement interdit dans notre métier », explique-t-il, et comme je n’ai pas cédé à ce que je considère comme un chantage, ils ont réduit unilatéralement mes factures. Parce que les assureurs cherchent systématiquement à faire baisser les frais de remboursement auprès des culturistes qui finissent par négliger les travaux pour se rattraper sur les commissions.
Pression sur les prix
Des anomalies confirmées par le rapport d’expertise du tribunal de commerce saisi par Max Barros et son avocat Jean Iglésis. Le rapporteur constate que le taux horaire adopté est systématiquement revu à la baisse. Quand le mécanicien affiche 82 € puis 92 € HT pour les travaux de carrosserie, le cabinet Expertise et Concept applique un tarif de 60 €…
Mais Yvan Rouquet, le président du groupe, conteste ces accusations. « Nous examinons près de 800 000 véhicules chaque année, dit-il, et nous cherchons toujours à les réparer à un prix raisonnable. Nous discutons des coûts avec les mécaniciens de manière contradictoire pour arriver à un consensus et à une méthode de travail qui permet une réparation selon les règles de l’art. Il est important pour nous de trouver un équilibre entre le réparateur, l’assureur mais aussi et surtout l’assuré qui vit un moment traumatisant lors d’un sinistre. Yvan Rouquet reconnaît cependant la pression des assureurs pour maîtriser leurs coûts.
« Bien sûr, nous surveillons le prix des réparations pour que les primes d’assurance n’explosent pas et que le modèle français reste compétitif en Europe. Il ne faut pas oublier que nous sommes dans un contexte où le nombre de sinistres liés aux catastrophes naturelles augmente de manière significative et le coût des pièces augmente fortement. C’est pourquoi nous utiliserons au maximum l’économie circulaire et le recyclage. Si les coûts ne sont pas maîtrisés et que les primes d’assurance deviennent très élevées, les ménages les plus pauvres ne pourront plus à l’avenir assurer leurs véhicules avec des garanties tous risques.
Un compromis, plutôt que les tribunaux
L’équilibre est subtil à trouver, mais Yvan Rouquet assure que la rémunération des mécaniciens est juste. “Pour établir le montant des dégâts, nous disposons d’outils qui comparent les coûts des réparateurs d’un même secteur, ici Toulouse. CLes coûts sont mesurés par rapport aux structures. Les revendeurs, par exemple, ont des tarifs plus élevés que les artisans réparateurs. On s’adapte à chaque fois. Les prix sont libres, mais il faut prévenir l’assureur quand c’est trop cher.
Pour le président du groupe Expertise et Concept, le deuxième en France, « vous“Un désaccord avec un réparateur est une défaillance du système car l’assuré se retrouve pris en otage entre les discussions de l’expert, du réparateur et de l’assureur.” Un cas relativement rare selon lui. Dans le cas du carrossier toulousain Max Barros, plutôt que de saisir la justice, il est prêt à trouver un compromis « qui permette de travailler dans un climat serein et apaisé comme c’est le cas avec d’autres réparateurs ». Poussin!
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