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primaire, collège, lycée… Quel programme pour les enfants ?

Le programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle doit être présenté mi-décembre. On ne connaît pas encore sa composition exacte, mais elle devrait être structurée en trois thématiques distinctes, adaptées à l’âge des enfants.

Depuis 2001, chaque enfant scolarisé doit recevoir au moins trois séances d’éducation sexuelle. Or, selon le Conseil économique, social et environnemental (Cese), « moins de 15 % des étudiants bénéficient des trois sessions ». Un constat formulé par l’ancien ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, qui a promis, en juin 2023, l’élaboration d’un programme scolaire sur l’éducation à la vie affective et à la sexualité. Une mission confiée au Conseil supérieur des programmes, qu’il a chargé d’élaborer « pour chaque niveau d’enseignement (…) les thématiques et les concepts qui doivent être abordés ».

Une version de cette émission, Evars, a pu être consultée par nos confrères de BFMTV, mettant en avant les trois thématiques autour desquelles elle devrait se structurer : « Se connaître, vivre et grandir avec son corps », « rencontrer les autres et nouer des relations avec eux, s’y épanouir » et « trouver leur place dans la société ».

Quelles notions sont abordées à la maternelle ?

Le discours autour de ces trois axes doit être adapté à l’âge des élèves. Pour les plus jeunes, en maternelle, le programme non définitif prévoit la prise en compte du corps, des sentiments, des émotions, le respect de l’intimité et l’égalité entre filles et garçons. Les enfants apprendront à nommer les différentes parties de leur corps, à prendre conscience de l’intimité, à accepter ou refuser l’égalité entre filles et garçons. Celui-ci doit être organisé autour de situations pratiques, telles que : « Puis-je m’asseoir à côté de vous ? » ou « Cette activité est-elle réservée aux filles ou aux garçons ? ».

Après quatre ans, le programme vise à apprendre aux enfants à identifier les adultes de confiance et à faire appel à eux en cas de danger. Ils doivent aussi apprendre à identifier ces situations où ils ne sont pas en sécurité et à différencier les différentes formes de familles, avec deux mamans, deux papas, un papa et une maman ensemble ou séparés, une seule maman ou un seul papa…

Le programme pour les enfants du primaire

Dès le CP, les enfants apprendront des notions plus concrètes de relation à autrui. Ils doivent être éduqués au vocabulaire plus précis et scientifique de leur corps et de leurs émotions. Ils doivent également être sensibilisés à leur estime de soi et à leurs droits.

La puberté doit être abordée dès la quatrième année, où les enfants ont généralement entre 8 et 10 ans. Le programme non définitif propose aux enfants d’apprendre comment fonctionne leur corps et pourquoi il évolue au cours de l’adolescence, avec l’apparition des poils, la voix des garçons qui devient plus grave, l’apparition des règles chez les filles… Ils doivent également apprendre à repérer les situations de harcèlement. ou comprendre les stéréotypes pour lutter contre les discriminations, notamment à travers la lecture de textes qui leur permettront d’identifier les inégalités.

En CM2, les enfants doivent apprendre à repérer et à se protéger des violences sexistes et sexuelles ainsi que du harcèlement sur les réseaux sociaux. Le ministre de l’Éducation nationale rappelle qu’aujourd’hui « un garçon sur deux à l’âge de 11 ans a déjà consulté des sites pornographiques » pour obtenir des réponses aux questions qu’il se pose. «C’est contre cela que nous voulons lutter», explique-t-elle.

Que comprend le programme collégial ?

La sexualité est une matière qui devrait apparaître au collège, afin d’aider les adolescents à « s’approprier » les changements qu’ils vivent et à « comprendre progressivement » la notion de sexualité. L’intervention d’un médecin lors de ces séances pourrait faire partie du programme. Il s’agirait aussi de « trouver sa place au sein d’un groupe sans renier ses propres sentiments, en respectant les autres et en étant respecté ». L’orientation sexuelle serait abordée dès la 6e année.

La « réalité complexe » de la sexualité devrait être abordée en 4e, avec les notions d’amour, de reproduction, de plaisir mais aussi de santé sexuelle, avec les infections sexuellement transmissibles, les troubles menstruels… Il faudrait également aborder l’influence des réseaux sociaux sur les relations.

Entre 14 et 15 ans, lorsque les élèves sont en 3e, les séances doivent permettre de « s’interroger sur les liens entre bonheur, émotion et sexualité », tout en évoquant les « situations problématiques », les violences sexuelles et les discriminations. L’innocence des victimes devrait également être un pilier de ces séances.

Quelles notions au lycée ?

Lorsqu’ils arrivent au lycée, les élèves sont déjà sexuellement actifs. « La dimension réflexive et critique est approfondie », prévoit le texte, qui invite « au développement de connaissances plus précises ou plus complètes ». Le rôle des réseaux sociaux ferait toujours partie des sujets abordés lors des séances. Les différences biologiques seraient également abordées, notamment la notion de plaisir et le rôle du clitoris. En première année, les élèves apprendront à « développer leur capacité à gérer leurs impulsions, leurs émotions et à faire des choix responsables ». Enfin, en dernière année, les jeunes adultes devraient être capables « d’aborder la sexualité » de manière « responsable ».

Un texte qui fait débat au gouvernement

Mais un tel programme proposé a suscité la colère de certaines branches conservatrices du gouvernement et de certains syndicats. Le 27 novembre, le ministre délégué chargé de la réussite scolaire et de l’enseignement professionnel Alexandre Portier a jugé que le programme n’était « pas acceptable en l’état », assurant qu’il défendait « la théorie du genre ». Une déclaration à laquelle la ministre Genetet a réagi en assurant qu’il s’agissait d’un “programme équilibré, très progressif, qui prend en compte la maturité et l’âge de chacun” et que “la théorie du genre n’existe pas, elle n’existe pas dans le programme”. soit.

 
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