Les jeux sont joués lors du procès pour meurtre au deuxième degré de Keven Labrie. Après un peu moins de trois semaines de procès, l’accusation et la défense ont livré jeudi leurs réquisitoires aux membres du jury.
Les audiences, ajournées mardi matin, ont repris jeudi matin au palais de justice de Percé.
Comme ce fut le cas mardi, la salle d’audience était complètement déserte pour ce dernier droit de procédure. Les avocats de l’accusé n’ayant présenté aucune défense, c’est le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) qui a présenté en premier ses arguments au jury.
Keven Labrie est détenu à la prison de Percé lors des poursuites judiciaires. (Photo d’archives)
Photo : Facebook
Keven Labrie est accusé du meurtre de Jean-Philippe Bélanger, 42 ans. La victime, poignardée dans un appartement du 7e avenue Ouest à Sainte-Anne-des-Monts le 3 mai 2022, est décédée des suites de ses blessures deux jours plus tard.
Me Jérôme Simard a soutenu que le jury devrait déclarer coupable l’homme de 39 ans originaire d’Annemont. Le procureur criminel et pénal a insisté sur le fait qu’un témoin, Sébastien Lemieux, a rapporté avoir vu Keven Labrie poignarder Jean-Philippe Bélanger à la tête et au visage alors que la victime était allongée sur le canapé du salon.
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C’est dans cet appartement qu’a eu lieu l’attaque armée qui a entraîné la mort de Jean-Philippe Bélanger. (Photo d’archives)
Photo: Radio-Canada / Jean-François Deschênes
Le procureur de la République a fait valoir que certains éléments de l’analyse de la scène du crime, notamment des traces de sang, corroboraient la version des faits de ce témoin. Le directeur des poursuites criminelles et pénales a également rappelé que l’accusé avait quitté l’appartement après l’attaque avec l’arme du crime, tachée de sang, à la main.
L’accusation a également indiqué au jury qu’il n’était pas anormal, plus de deux ans après les faits, que des erreurs aient été commises. de bonne foi
par certains témoins qu’elle a appelés à la barre, rappelant qu’il s’agit d’êtres humains et pas des robots
. Me Simard a demandé aux huit femmes et six hommes qui composent le jury de démontrer bon sens
leur rappelant au passage qu’il est impératif de ne pas confondre contradictions et perceptions.
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Le procureur criminel et pénal, Jérôme Simard, a résumé la preuve présentée par la poursuite depuis le début du procès. (Photo d’archives)
Photo: Radio-Canada / Marie-Christine Rioux
Me Simard a également comparé la preuve présentée lors du procès à un puzzle dont le jury détient désormais toutes les pièces. Il ne reste plus qu’à l’assembler.
lui a-t-il dit.
La défense attaque la crédibilité des témoins
Me Hugo Caissy, qui représente l’accusé, a demandé sans surprise aux membres du jury d’acquitter son client. Faisant écho à l’image de son collègue du parquet, l’avocat de l’aide judiciaire a soutenu qu’il fallait procéder à une découpe de précision en épreuve
afin que les pièces du casse-tête s’emboîtent comme le propose la Couronne.
D’après M.e Hugo Caissy, il est impossible de conclure hors de tout doute raisonnable que c’est son client qui a poignardé Jean-Philippe Bélanger à 15 reprises. L’avocat de la défense a également rappelé que l’accusé n’avait pas été identifié par la victime, qui était encore consciente à l’arrivée des ambulanciers, et que son nom n’avait pas non plus été précisé lors de l’appel effectué au 911.
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Hugo Caissy est l’un des avocats de Keven Labrie. C’est lui qui s’est adressé jeudi au jury au nom de la défense.
Photo : Radio-Canada / Roxanne Langlois
La défense a également mis en doute la crédibilité et la fiabilité de deux témoins présents sur les lieux du crime, Sébastien Lemieux et Paul Kenny. Me Caissy a rappelé leur casier judiciaire et le fait que, selon lui, ils avaient tenu à plusieurs reprises des déclarations contradictoires.
Enfin, Hugo Caissy a rappelé que la présomption d’innocence s’applique à Keven Labrie comme à tout autre individu.
L’accusé reste dans sa cellule
Keven Labrie a refusé de comparaître devant le tribunal jeudi, comme il l’a également fait mardi. Un écran lui permettant de suivre virtuellement les audiences, depuis sa cellule de la prison de Percé, a encore une fois été placé à proximité.
Le Gaspésien semblait suivre largement les procédures, à certains moments debout devant l’écran ou assis au bout de son lit. L’homme de 39 ans, vêtu d’un t-shirt blanc et d’un pantalon de jogging, n’est toutefois intervenu à aucun moment jeudi.
Le juge Guy de Blois, qui a refusé d’isoler les membres du jury durant le week-end, leur présentera ses instructions lundi matin à 10 heures. Deux jurés seront alors tirés au sort et devront se retirer. Les 12 autres personnes vont ensuite s’isoler pour délibérer et arriver à un verdict unanime quant à la culpabilité de Keven Labrie.
D’ici là, le juge de Blois a ordonné aux membres du jury de ne pas consulter les médias et de ne parler de l’affaire à personne.
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