Au Gaec Lait’s Go de Retiers, la production moyenne de lait par vache atteint 42 à 43 kg/jour en moyenne, avec un TP de 33 et un TB de 41. «Cela est même monté à 46,9 kg sur une semaine. La production a principalement augmenté au cours des 3 dernières années. localise Fabrice Jolys qui s’est installé sur l’exploitation familiale en 2012. « À l’époque, la moyenne était de 25 kg. » Son frère Mathieu l’a rejoint en 2016.
Aujourd’hui avec 2 associés, avec un salarié à temps plein, ils produisent 1 452 000 L de lait par an. Les 90 à 105 vaches Prim’Holstein sont traites sur 2 robots DeLaval datant de 2007. « L’optimum est de 2 250 kg/box/jour, pour que ce soit fluide. » La volonté d’intensifier la production par vache est venue notamment du groupe lait Ceta 35 auquel participe Fabrice Jolys (8 réunions par an).
Un travail de groupe enrichissant
« Certains reproducteurs atteignaient déjà 32 – 33 kg en moyenne. Collectivement, nous avons travaillé sur cette thématique, en commençant par la maîtrise du Baca dans la ration des vaches taries. C’est la base d’un bon départ en lactation », évoque l’éleveur. « Ce travail s’est fait dans la durée, d’abord en groupe, puis l’intervention de Matthieu Rolland, nutritionniste de Vision Lait, a permis de belles avancées. Les visites que nous avons effectuées ont continué à apporter des éclaircissements ou de bonnes méthodes », explique Antoine Yven, dirigeant du groupe laitier Ceta sur la filière Martigné-Ferchaud regroupant 14 éleveurs.
A la ferme Jolys, la ration de tarissement a été revue. « Nous n’avons plus la fièvre du lait et très peu de non-livraisons. Les vêlages se passent bien, le suivi se fait uniquement par caméra »souligne l’éleveur. Chaque vache tarie reçoit 5,5 kg de paille de blé concassée (brins courts de 4 cm), 6,5 kg MS d’ensilage de maïs, 3 kg de farine de colza, 260 g de minéral sec spécial. « Je leur apporte aussi 60 g de chlorure de magnésium, 60 g de chlorure de calcium et 10 g de fleur de soufre. » Les quantités de ces 3 ingrédients « peut varier d’une année à l’autre, en fonction des valeurs Baca de la paille et du maïs analysées. »
Analyse d’urine avec pH-mètre
« Les vaches sont taries pendant 55 à 60 jours. Je fais régulièrement des analyses d’urines avec un pH-mètre, au moins à chaque changement de silo (il y en a 4 sur la ferme). L’idéal est de le faire tous les mois. Le pH-mètre est calibré avant chaque utilisation. Je vérifie également son fonctionnement avec des bandelettes de test. Le pH doit être compris entre 5,8 et 6,2. »
“Le tarissement est une étape clé, comparable à la préparation d’un grand athlète au 100 m”, illustre Antoine Yven. « Nous travaillons également en groupe sur l’équilibrage des rations des vaches laitières. »
La ration d’automne actuelle du Gaec Lait’s go est composée de : 14,2 kg MS d’ensilage de maïs, 3,3 kg MS d’enveloppes RGI, 5,8 kg de farine de colza, 1,5 kg de maïs grain concassé le plus fin possible, 600 g d’un ‘à la carte’ minérale (dont bicarbonate, méthionine et levure), 40 g d’urée (80%) et 290 g de matières grasses (C 16). Ce dernier ingrédient, utilisé depuis 2 ans, « redonne de l’énergie à la ration », explique Fabrice Jolys.
De l’eau dans la ration
Autre technique importante, de l’eau est ajoutée pour une meilleure ingestion et digestion de la ration. « Actuellement, j’utilise 4 L/vache/jour pour le maïs sec, à 39 % MS » précise l’éleveur. « Deux télécommandes dans le wagon permettent d’introduire automatiquement dans la ration le minerai stocké dans un silo et l’eau pompée. » Le robot, selon le niveau de production, se voit ajouter un correcteur d’azote semi-protégé (2,3 kg/VL en moyenne) et un aliment « énergétique » (2 kg/VL).
La distribution de la ration se fait avec une machine automotrice acquise en 2023 qui transforme les balles d’enrubannage sans souci. « Cela a permis de réduire le temps de garde pour l’alimentation à 450 heures par an, contre 700 heures avec le bol mélangeur auparavant. »
Top génétique
Le Gaec est membre de Prim’Holstein France depuis 2008 « suite au passage aux robots de traite, pour améliorer notamment les qualités du pis. À cette époque, mon père a également décidé de s’inséminer. Le technicien nous aide dans le choix des taureaux et fait les scores. Actuellement, nous continuons à sélectionner sur la production, la mamelle, les membres et la largeur de la poitrine. » L’ISU moyenne des vaches atteint 147 et celle des génisses 166.
Stade de lactation moyen de 163 jours
Pour la gestion de la reproduction, les éleveurs utilisent le détecteur de chaleur SenseHub qui les a aidés à passer d’un intervalle de vêlage à vêlage de 420 à 380 jours. « Aujourd’hui, toutes les vaches et génisses sont équipées de colliers qui renseignent également sur la santé et la rumination. » Le stade moyen de lactation est un autre critère étroitement surveillé par les membres du groupe Ceta. Actuellement à 163 jours au Gaec Lait’s go, Fabrice Jolys souhaiterait le réduire encore. Globalement, une gestion efficace du bétail offre une marge sur les coûts alimentaires de 12,30 €/VL/jour.
Agnès Cussonneau
Une attention particulière portée au maïs
Généralement cultivé sur 64 ha, le maïs constitue la base de l’alimentation des vaches. Une fois 3 silos remplis, le maïs peut être récolté en grain. «C’est une sécurité dans notre zone de séchage où les rendements peuvent varier entre 16 et 9 t MS/ha», souligne Fabrice Jolys. « Nous prévoyons également de conserver plus de 3 mois de stocks de maïs, au minimum, pour être sûrs qu’il soit suffisamment fermenté, pour optimiser la ration. Actuellement nous avons 8 mois de stock. » Plus responsable de la partie élevage et son frère des cultures, Fabrice Jolys porte cependant une attention particulière à l’étape de récolte du maïs, « essentielle à la production laitière. » L’obtenteur identifie les dates de floraison et prévoit un ensilage 60 jours plus tard. « Lorsque la récolte approche, je prends 1 heure chaque semaine pour aller voir les parcelles de maïs et observer le stade des grains afin d’optimiser la date de récolte et avoir du maïs à 32 – 35 % MS. Je m’assure également que le grain se brise bien. » Chaque année au rendez-vous du Ceta, « les éleveurs apportent un épi pour évaluer l’étape en groupe », explique Antoine Yven.
Sur les 165 ha de SAU, les agriculteurs cultivent également 64 ha de blé, 12 ha de colza, 6 ha de luzerne et 19 ha de prairies de fauche. Les céréales sont vendues. Entre le blé et le maïs, des failles peuvent être mises en place : RGI, méteil. Tout le fourrage est récolté sous emballage. Cette année, 12 ha de méteil ont été semés : un mélange testé par le Ceta 35, utilisant des espèces et variétés précoces pour implanter en toute sécurité le maïs derrière (seigle forestier, vesce velue et pourpre, squarrosum et trèfles Micheli). « Nous n’utilisons plus de fèves, de pois ou d’avoine : des espèces qui mûrissent trop tard. » explique Antoine Yven. « La date cible des vendanges se situe entre le 5 et le 10 avril. » ajoute Fabrice Jolys.
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