L’année dernière, 53 personnes sont mortes dans ce pays de 10,5 millions d’habitants, dont des victimes innocentes.
« influenceur du crime »
L’organisation des gangs en Suède est devenue plus complexe : les chefs de gangs opèrent depuis l’étranger par l’intermédiaire d’intermédiaires qui recrutent, via des messages cryptés, des adolescents de moins de 15 ans, l’âge de la responsabilité pénale.
“Elle s’organise dans une sorte de marché où les missions sont publiées sur des forums de discussion et où les interprètes sont de plus en plus jeunes.», a souligné le chef de la police nationale Johan Olsson lors d’une conférence de presse début octobre.
Il existe également des influenceurs du crime, tels que «influenceurs du crime» sur TikTok, qui, en plus d’afficher leur vie criminelle, facilitent les contacts entre instigateurs et tueurs à gages, explique Sven Granath, professeur de criminologie à l’université de Stockholm.
Entre janvier et août 2023 et au cours de la même période en 2024, le nombre de cas dans lesquels des enfants de moins de 15 ans sont soupçonnés de meurtre, de tentative de meurtre et de préparation de meurtre est passé de 31 à 102, selon les données du procureur.
Ces jeunes ont souvent des difficultés scolaires, des problèmes d’attention, des problèmes d’addiction ou ont déjà eu des démêlés avec la justice, explique le professeur.
“Ils sont recrutés comme mercenaires dans des conflits avec lesquels ils n’ont aucun lien.» et sans forcément avoir fait partie d’un gang auparavant, souligne-t-il.
Parfois, des enfants demandent de telles missions, indique un rapport du Conseil national pour la prévention du crime (Bra).
“Aujourd’hui, tout le monde veut devenir assassin. C’est incroyablement triste de voir que c’est ce à quoi aspirent les jeunes (dans ces milieux).», raconte Viktor Grewe, 25 ans, ancien criminel. Il a lui-même été en contact avec la police pour la première fois à l’âge de 13 ans.
« Exploitation impitoyable »
Les jeunes glorifient une vie de crime, largement répandue sur TikTok, dit-il.
Montée d’adrénaline, sentiment d’appartenance, rémunération juteuse : leurs motivations sont variées.
Pour Tony Quiroga, un policier rencontré à Örebro, ville située à 200 km à l’ouest de Stockholm, il s’agit d’un «exploitation impitoyable des jeunes qui débutent dans la vie« .
Capibanda et intermédiaire”Je ne veux rien risquer. Ils se cachent derrière des pseudonymes sur les réseaux sociaux et érigent différents filtres entre eux« et ces jeunes tueurs à gages, dit-il.
En Suède, les enfants de moins de 15 ans ne peuvent pas être condamnés pénalement. Leur prise en charge relève de la responsabilité des services sociaux.
À Örebro, des bénévoles se promènent le soir dans les banlieues sensibles pour avertir les jeunes du risque de tomber sous le contrôle des gangs.
Viktor Grewe, qui a décidé d’abandonner le crime à 22 ans, explique que ces jeunes ne croient pas en l’avenir, persuadés qu’ils ne vivront pas au-delà de 25 ans.
Selon le rapport de Bra, le recrutement répond à une logique d’entreprise. Pour gravir la hiérarchie d’un réseau criminel, les jeunes de 15 ans doivent avoir le leur”piccolo« .
Pour les attirer, ils affichent camaraderie, vêtements de marque et promesses de récompenses, avec pour leitmotiv une fidélité sans faille.
Le petit va dans un premier temps servir à livrer un sac, puis le conduire progressivement vers des tâches plus sérieuses, souligne le rapport.
Résultat : la police fait face à des conflits”ça ne finit jamais», soupire M. Quiroga.
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