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La Russie a surpris l’Occident en dévoilant son nouveau missile balistique à moyenne portée, l’Orechnik, désormais en pleine production et utilisé lors d’une attaque contre l’Ukraine le 21 novembre. Jusqu’alors, Moscou ne disposait pas officiellement de ce type d’arme dans son arsenal.
Le 21 novembre, un rugissement traverse les plaines russes. Un missile baptisé « Orechnik » (« noisette ») a été lancé depuis la base russe de Kapoustin Iar, touchant une cible près de Dnipro en Ukraine, à moins de 1 000 kilomètres de là. Ce missile balistique hypersonique de portée intermédiaire, capable de parcourir jusqu’à 5 500 kilomètres et d’emporter une tête nucléaire, est désormais en production.
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Tiré dans sa version sans nucléaire, l’Orechnik ne manquera pas d’impressionner. Vladimir Poutine l’a décrit comme une arme redoutable, capable de toucher des cibles à des vitesses de Mach 10 – soit entre 2,5 et 3 kilomètres par seconde – et quasiment impossible à intercepter avec les systèmes de défense actuels. Selon le Kremlin, cette première attaque aurait détruit l’usine Pivdenmach à Dnipro, site stratégique pour l’effort militaire ukrainien. Une information que Kiev dément.
Nouvelle invention ou vieux missile ?
Selon Vladimir Poutine, ce nouveau missile est une innovation purement russe. Les sceptiques l’appellent déjà « Frankenstein ». La journaliste d’investigation russe Marl Krutov, citée par Courrier internationalindique des fragments de technologies soviétiques. Pour d’autres, l’Orechnik serait simplement un RS-26 Roubiej remis à neuf, un missile intercontinental inactif depuis les années 1990 et remis en service, faute de mieux.
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Quel que soit l’effet de l’annonce, l’objectif de cette attaque semble être autant politique que militaire. En utilisant ce nouveau missile balistique hypersonique, la Russie répond directement à l’autorisation américaine d’utiliser des missiles à longue portée – comme l’ATACMS – par l’Ukraine.
Une surprise pour les Occidentaux
Pour éviter toute escalade, Moscou a prévenu Washington trente minutes avant le lancement, conformément aux procédures de réduction des risques nucléaires. Mais l’avertissement est clair : toute attaque sur son territoire pourrait provoquer une réponse « symétrique », selon les termes de Poutine.
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Cette démonstration soulève de nombreuses questions. Jusqu’à présent, on ne s’attendait pas à ce que la Russie dispose de missiles balistiques à portée intermédiaire, une arme interdite par le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire. Mais en 2019, Russes et Américains se sont retirés de ce traité. Reste à savoir si l’Orechnik deviendra un outil régulier de la stratégie russe ou si son rôle se limitera à ce coup d’État. Vladimir Poutine, fidèle à son style, a promis que ce missile jouerait un rôle clé dans les « futures décisions visant à protéger la Russie ».
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