Des taxis sanitaires en colère à Paris
Crédit: Afp Frédéric Scheiber
Hier (mercredi 27 novembre) à Angers, une opération escargot a réuni une cinquantaine de professionnels, et de nouvelles actions sont prévues dans le Finistère et le Morbihan dans l’Ouest. Les taxis sont concernés par des réductions de prix.
Le conflit autour des taxis médicaux s’enlise. Les artisans taxis sont dans le viseur de la caisse de santé déficitaire, qui lance un plan d’économies de 300 millions d’euros. La CNAM prévoit une baisse des tarifs à partir de 2025, dans le cadre du nouvel accord 2025-29, mais pour les taxis “c’est la mort annoncée”.
Au premier semestre 2025, plusieurs milliers de chauffeurs seront déjà licenciés.
Samir Attieh préside la Fédération nationale des artisans taxis du Morbihan et du Finistère. « Nous avons un tarif préfectoral pour chaque département qui est mis en place. Par la suite, lorsque nous effectuons des travaux médicaux, nous signons une convention avec la CPAM et travaillons avec un tarif conventionnel, c’est-à-dire que nous acceptons de faire une petite remise. . sauf que remise après remise après remise ne fonctionnait plus… Par exemple, pour aller d’Hennebont à l’hôpital, au tarif plein, le tarif journalier devrait être d’environ 25 €. Si on passe au tarif conventionnel on descend à 19€ tandis que si on passe au tarif moyen on sera autour de 15€.. Cela signifie surtout qu’au premier semestre 2025, plusieurs milliers de chauffeurs seront déjà licenciés.»
Crédit: Dolorès Charles
La loi de financement de la sécurité sociale pour 2024 a déjà durci les conditions du transport sanitaire. Il prévoit qu’un patient ne peut plus refuser un transport partagé, mais tout le monde ne peut pas accueillir 8 patients en même temps, estime le Breton Samir Attieh.
« Aujourd’hui, les taxis disposent de véhicules de petit volume à quatre places. Avant on avait des gros volumes, mais après la période du Covid-19 on n’avait plus le droit de transporter plus de passagers, donc tout le monde vendait ces gros volumes pour prendre des petits volumes.
“Nous ressentons tous les freins aux prescriptions médicales pour les transports.”
Comment amener huit personnes aujourd’hui ? Ce n’est pas possible ! Et puis tout le monde n’a pas la même immunité dans le véhicule de transport partagé. Le prescripteur vérifiera la prescription médicale du transport collectif et n’ira pas plus loin. Depuis deux mois et demi nous ressentons le freinage des prescriptions médicales pour les transports. Il y a beaucoup moins de prescriptions médicales pour le transport de personnes. »
Enfin, selon la Fédération nationale des artisans taxis, il ne peut y avoir aucune indemnisation car les médecins représentent 80 % de la clientèle. Pour “cCertaines entreprises du secteur médical atteignent même les 95%, souligne Samir Attieh. Dès lors, si l’on réduit les prescriptions médicales, la situation deviendra vite problématique.
« Ce sont les familles qui récupèrent les voyageurs de Lorient, pas les taxis !
Prenons l’exemple de Lorient. L’aéroport est terminé, il ne reste plus rien ! Il n’y a plus l’avion, la gare de Lorient, les trains arrivent mais les gens n’ont pas vraiment envie de venir à Lorient s’il n’y a pas d’événement, donc très peu de voyageurs prennent le taxi. Il s’agit principalement de personnes qui partent en famille le matin et reviennent le soir ou le vendredi. Ce sont les familles qui les récupèrent, pas les taxis !
Dans le secteur du transport de patients, les coûts ont augmenté “une croissance soutenue entre 2022 et 23 (+9%), avec un pic à 6,3 milliards d’euros l’an dernier, remboursés par l’assurance maladie, d’où les économies nécessaires”a justifié le gouvernement.
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