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Vidéo. Bordeaux Métropole aura-t-elle un jour son téléphérique ? Six ans d’histoire d’un projet incertain

Le transport urbain par câble n’est pas nouveau en . Celui de Brest en Bretagne est le premier à avoir été intégré au réseau de transports en commun en 2016. Récemment, en 2022, c’est la ville de Toulouse qui a ouvert le plus long téléphérique urbain de France avec ses trois kilomètres, au sud de la ville. .

L’évocation d’un téléphérique dans la métropole bordelaise n’est pas récente non plus. Dès 2010, lors de la concertation avec les riverains et riverains sur le choix de la nouvelle traversée de la Garonne, à la place du pont Simone Veil, l’idée a été évoquée. En 2013, c’est le maire de Mérignac, Michel Sainte-Marie, qui proposait un aérotram jusqu’à l’aéroport, le jour de la soudure du premier rail du prolongement de la ligne A du tramway. Un an plus tard, en juin 2014, c’est au tour d’Alain Juppé, maire de Bordeaux et président de la Communauté Urbaine de Bordeaux (CUB), de proposer un téléphérique sur les boulevards à l’instar du projet skytran de Tel-Aviv en Israël…

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Trois propositions qui ne convaincront finalement pas.

2018, le retour du téléphérique

Le 17 septembre 2018, « Sud Ouest » a publié une information selon laquelle le maire de Bègles et vice-président de Bordeaux Métropole, Clément Rossignol-Puech, et Guillaume Garrigues, élu de Talence, auraient proposé au président de la Métropole, Alain Juppé, la construction d’un téléphérique. Ainsi, pour l’édile du Béglais : « Il existe des téléphériques, et depuis longtemps, dans de nombreuses villes du monde et dans de nombreux sites, montagne, mer… C’est une technique – évidemment – ​​parfaitement éprouvée, avec la présence, en France, de l’un des leaders du marché, la société Poma, née et basée à Grenoble. « .

Une proposition prise au sérieux par Alain Juppé qui la trouve « très intéressante », notamment dans le cadre de « Bordeaux 2050 » (1), lancé en février dernier. Deux options de déplacements au départ de la gare de Bègles sont envisagées. Un vers Latresne (rive droite) avec arrêt à la zone économique et commerciale de Rives d’Arcins. L’autre vers Bouliac (rive droite) avec un arrêt sur l’île d’Arcins. Le temps de traversée prévu serait de 12 minutes, ce qui rendrait le trajet au kilomètre deux fois plus cher que le tramway.


Le projet de téléphérique présenté par Clément Rossignol-Puech et Guillaume Garrigues en 2018.

Infographie du Sud-Ouest

L’idée fait ainsi son chemin et le 23 janvier 2019, treize élus métropolitains, dont de nombreux maires, passent la journée à Brest dans le Finistère pour découvrir le téléphérique, son intégration dans la ville et son plan de transports.

Ce sera Bordeaux nord

En 2020, une première étude d’opportunité a été réalisée sur trois tracés possibles pour l’installation d’un téléphérique : entre Bouliac et Bègles (gare), entre Lormont (Buttinière) et Bordeaux (Achard), enfin entre Bassens (Puy-Pelat) et Bordeaux (Grand Stade). C’est l’itinéraire Bordeaux-Bacalan/Buttinière-Palmer vers Lormont et Cenon qui est finalement retenu, le rapport coût/fréquence étant plus avantageux. L’année suivante, une seconde étude décale cette dernière plus au sud et propose six itinéraires possibles avec un temps de trajet de dix-sept minutes pour passer d’une rive à l’autre. Une gare intermédiaire est également prévue sur la rive droite entre Lormont et Cenon.

Courant 2022, des études complémentaires sont réalisées en prévision d’une consultation publique. Deux changements majeurs se dessinent : neuf variantes de tracé au lieu de six sont proposées et un point d’ancrage (sans arrêts passagers) serait décalé au nord du quartier de Lissandre pour éviter de survoler les chantiers de Construction Navale de Bordeaux (CNB) et Marie Brizard. Vins et Spiritueux (MBWS).

Infographie du Sud-Ouest

Le 28 novembre 2022 c’est donc le lancement de la consultation publique qui soumet entre autres les neuf tracés, le choix de la technologie (câble unique ou 3S (deux câbles tracteurs et un câble porteur)) et celui des téléphériques. Parallèlement, du 13 décembre 2022 au 13 février 2023, une exposition sur le projet est visible à la Maison Ecocitoyenne de Bordeaux.

L’Unesco et l’opposition, défavorables au projet

Fin juin 2023, les élus de Bordeaux Métropole doivent examiner le projet, la consultation publique de l’hiver 2022-2023 ayant recueilli « dans l’ensemble » un plus grand nombre d’avis favorables que d’avis défavorables. Mais cet examen a finalement été reporté. En effet, lors de la phase de consultation, le club Unesco de Bordeaux a émis un avis défavorable et en juillet, le conseil municipal de Bordeaux l’a rejeté à la quasi-unanimité. Pour résumer : il n’est pas populaire.

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En septembre 2024, la mission de conseil Unesco-Icomos, venue en juin « évaluer l’impact des trois familles d’itinéraires », a également rendu un avis défavorable, arguant qu’elles posaient des problèmes au regard du label attribué à Bordeaux en 2007. Un mois plus tard, les deux groupes d’opposition de la Mairie de Bordeaux Métropole réclamaient l’arrêt définitif du projet, suite à l’effort financier demandé aux collectivités par le Gouvernement pour redresser les comptes publics.

Le transport par téléphérique n’est donc pas près de voir le jour dans la métropole bordelaise, même si Bordeaux Métropole a décidé de poursuivre les études techniques.

(1) Consultation dont la mission est de faire émerger les priorités pour la ville de demain

 
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