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l’armée libanaise déploie des troupes et des véhicules blindés dans le sud, après le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah

Toutefois, deux personnes ont été blessées jeudi dans des tirs israéliens “sur la place” du village méridional de Markaba, a indiqué l’agence de presse libanaise. L’armée israélienne, qui a averti la population de ne pas s’approcher des positions qu’elle occupe, a indiqué avoir tiré en direction de “suspects (…) qui arrivent à bord de véhicules” dans certaines zones et qui “ne respectent pas les conditions du cessez-le-feu”. ». .

L’armée libanaise “poursuit son déploiement au sud du Litani (le fleuve à une trentaine de kilomètres de la frontière, ndlr), effectue des patrouilles et met en place des postes de contrôle”, a indiqué jeudi à l’AFP une Source militaire, précisant que les militaires “ne sont pas avancer dans les zones où l’armée israélienne est toujours stationnée. »

Un cessez-le-feu qui ne peut être qu’une trêve : “Toute violation entraînera une réaction puissante”

Dans le village chrétien de Qlaaya, près de la frontière, les soldats libanais ont été accueillis à leur entrée mercredi soir par des habitants en liesse, qui leur ont lancé des fleurs et du riz en agitant des drapeaux libanais. “Nous voulons seulement l’armée libanaise au Liban”, scandait la foule, selon un correspondant de l’AFP.

L’armée a indiqué mercredi qu’elle commençait à “renforcer sa présence” dans le sud, “en coordination avec la Force intérimaire des Nations Unies au Liban”, la FINUL.

« Prêt à affronter » Israël

L’accord de cessez-le-feu vise à mettre fin au conflit meurtrier qui a débuté il y a plus de 13 mois entre Israël, l’armée israélienne et le mouvement islamique libanais, et qui a provoqué le déplacement de 900 000 personnes au Liban et de 60 000 dans le nord d’Israël.

Parrainée par les États-Unis et la , elle appelle au retrait dans les 60 jours de l’armée israélienne du Liban, où elle est entrée le 30 septembre, une semaine après qu’Israël a lancé une campagne d’attaques massives contre le Hezbollah.

Le mouvement libanais doit se retirer au nord du fleuve Litani et démanteler ses infrastructures militaires au sud. L’accord prévoit un soutien technique américain et français à l’armée libanaise.

Sa mission s’annonce délicate : Israël se réserve « une liberté totale d’action militaire » au Liban, « si le Hezbollah viole l’accord et tente de se réarmer », a prévenu le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Le Hezbollah, pour sa part, a revendiqué mercredi une « victoire » sur Israël, affirmant que ses combattants « resteront pleinement prêts à faire face (…) aux attaques de l’ennemi israélien ».

Le mouvement chiite va coopérer avec l’Etat libanais pour renforcer le déploiement de l’armée, a assuré à l’AFP l’un de ses délégués, Hassan Fadlallah. Mais ses membres “sont les enfants des villages” du sud, d’où “personne” ne peut les chasser, a-t-il ajouté.

Affaibli par les frappes israéliennes, qui ont considérablement décimé ses dirigeants, le groupe, armé et soutenu par l’Iran, reste un acteur clé de la scène politique libanaise.

Le Hezbollah a ouvert un front « de soutien » au Hamas contre Israël au début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien. Des mois d’échanges de tirs transfrontaliers ont suivi, avant une escalade en septembre.

Tensions au Moyen-Orient : le Hezbollah proclame sa « victoire » sur Israël

« Renaître »

Le flux incessant d’habitants rentrant chez eux et trouvant leurs villes et villages dévastés se poursuit jeudi, sur des routes en proie à des embouteillages géants, ont constaté des correspondants de l’AFP.

Dans la ville méridionale de Tyr, où la fumée s’élève encore des bâtiments bombardés, des pêcheurs attendent au port le feu vert de l’armée pour reprendre la mer : “Lorsque l’escalade s’est produite, nous avons complètement arrêté de travailler et nous avons été menacés par les Israéliens. » explique l’un d’eux, Madhi Istanbuli.

« Malgré l’ampleur des destructions et notre douleur, nous sommes heureux d’être de retour », confie Oum Mohamed Bzeih, une veuve de 44 ans qui a retrouvé sa maison dévastée dans le village de Zebqine. “Nous avons l’impression de renaître.”

Selon les autorités libanaises, au moins 3 823 personnes ont été tuées dans le pays depuis octobre 2023, soit un record depuis fin septembre de cette année. Côté israélien, selon les autorités, 82 soldats et 47 civils sont morts en 13 mois.

A Nahariya, ville côtière israélienne située à portée de roquettes du territoire libanais, Baha Arafat, un homme de 44 ans, a également exprimé son soulagement mercredi. « Il n’y a pas d’abris dans la région et les derniers jours ont été tendus. »

“Il y a un sentiment de plus grande sécurité, nos enfants peuvent retourner à l’école”, se réjouit Yuri, 43 ans, déplacé de son kibboutz Yiron, près de la frontière, à Haïfa. Mais “nous ne sommes pas complètement rassurés”, car “le Hezbollah a encore de la force”, ajoute-t-il.

 
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