Enceintes BOWERS & WILKINS 705 S3 : un monde de finesse, d’équilibre et d’expressivité…
Entièrement renouvelée fin 2022, la gamme intermédiaire 700 du constructeur de Worthing (Sussex) en est à sa troisième itération. La bibliothèque 705 S3 condense dans un format compact la quintessence des innovations apportées à cette série. Le changement est profond, visuellement perceptible par le montage des enceintes en surplomb et l’adoption de façades curvilignes, afin de réduire les effets de bordure et la directivité. L’esthétique est améliorée. Ne lésinant pas sur les ressources, ce bidirectionnel adopte un grave-médium de 16,5 cm avec membrane Continuum et suspension souple avec araignée rappel pour une bonne excursion des basses, dans un volume accordé bass-reflex avec évent arrière. Le corps est rigidifié par un berceau métallique circulaire. Le tweeter à dôme en carbone de 25 mm est monté dans une ogive découplée appelée Corps solide sur le dessusavec un profil étudié pour un bon débit et une absence de directivité. Ce point, comme nous le verrons, fait la différence à l’écoute. Le filtrage s’effectue autour de 3500 Hz avec des pentes douces, et les quatre bornes en laiton massif situées à l’arrière permettent le bi-câblage ou la bi-amplification passive.
La finition (choix de vernis noir, blanc satiné ou Moka) est remarquable en tous points. Il est fortement recommandé de placer ces enceintes sur des pieds comme la FS-700 S3 disponible en option (900 €), de manière à les éloigner des parois latérales et arrière. Un tel effort sera largement récompensé par un résultat au-delà de toutes attentes d’une enceinte au prix encore abordable qui distille l’équilibre tonal et l’espace sonore à la manière d’un matériel bien plus ambitieux. Ce n’est pas le 805 D4 (Touche dorée), mais l’air de famille est bien présent. Depuis que la société du Sussex fondée par John Bowers en 1966 a utilisé le Continuum pour ses membranes, le médium N&B a été transfiguré. Ce matériau améliore considérablement la réponse transitoire et la transparence des médiums, avec une plus grande linéarité et moins de distorsion. Ce n’est certes pas la seule raison, mais elle nous paraît déterminante. Pour preuve, l’interprétation de Véronique Gens dans La voix humaine de Francis Poulenc, sur un texte de Jean Cocteau (« Bonjour !… Bonjour !… Mon Dieu, fais-lui demander encore. » Orchestre National de Lille, Alexandre Bloch. Alpha Classiques. Disponible en CD et sur Qobuz en 24 Bits/96 kHz). Avec le 705 S3, on ressent l’espace et les artifices de la mise en scène, les nuances de la voix, les interventions des solistes, le boisé et le cuivré, le soyeux ou l’acuité des archets ; le spectacle ne pourrait pas être plus réaliste. L’équilibre tonal est délicat et les basses surprenantes pour un 16,5 cm. Une chronique apporterait certes plus de soutien, mais l’équilibre est ici atteint, au point qu’on ne ressent pas de manque, sauf à la limite sur un ouvrage comme Corroborée par John Antill et ses percussions (« Cérémonie de bienvenue ». Orchestre Symphonique de Nouvelle-Zélande, James Judd. Naxos. Disponible en CD et sur Qobuz en 16 Bits/44,1 kHz). En l’état, le 705 S3 enchante, révélant à l’auditeur un univers de finesse, d’équilibre et d’expressivité. Une réussite totale.
Le + : Cet équilibre délicat entre finesse et expressivité.
Les – : Méritent un placement exigeant. (+)
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