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position officielle, vote au Parlement, actions en cours… Ce que l’on sait d’un éventuel envoi – Libération

Mardi 26 novembre, les ministres des Affaires étrangères de l’OTAN se sont réunis à Bruxelles, en présence de leur homologue ukrainien, Andriy Sybiha. Au programme de la réunion : faire le point sur l’aide militaire à apporter à l’Ukraine, dans un contexte d’intensification des combats entre Kiev et Moscou. Quelques jours plus tôt, le 21 novembre, la ville de Dnipro avait été visée par un missile balistique russe. L’armée ukrainienne a de son côté utilisé à plusieurs reprises depuis le 19 novembre des missiles à longue portée britanniques et américains contre la Russie, provoquant une réaction menaçante de Vladimir Poutine envers les pays occidentaux, lors d’une intervention télévisée le 21 novembre.

Les ambassadeurs de l’OTAN profitent de leur réunion pour réaffirmer leur soutien à l’Ukraine et réfléchir à l’attaque de missiles balistiques de la Russie “comme une nouvelle tentative visant à terroriser la population civile ukrainienne et à intimider ceux qui soutiennent le pays, qui se défend contre l’agression illégale perpétrée par la Russie en l’absence de toute provocation.” C’est dans ce contexte que le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, s’est exprimé lors d’un entretien au Bbc 23 novembre la possibilité d’envoyer des soldats français en Ukraine.

Quelle est la position du gouvernement concernant l’envoi de soldats en Ukraine ?

Jean-Noël Barrot ne se cache rien. Interrogé sur le sujet à Bbcil déclare : « Nous – le gouvernement français – n’excluons aucune option. » Les alliés occidentaux ne devraient pas « fixer et exprimer les lignes rouges » en termes de soutien à l’Ukraine, ajoute-t-il.

Alors que Vladimir Poutine menace d’attaquer les pays qui se tiennent aux côtés de son ennemi, Jean-Noël Barrot veut soutenir “L’Ukraine aussi intensément et aussi longtemps que nécessaire.” Il justifie cette position : « notre sécurité est en jeuil a dit au Bbc. Pour chaque kilomètre carré avancé par l’armée russe, la menace se rapproche d’un kilomètre carré de l’Europe.»

Dans le même temps, le ministre français des Affaires étrangères assure qu’il envisage d’inviter l’Ukraine à rejoindre l’Otan, comme le souhaite le président ukrainien Volodymyr Zelensky. “Nous sommes ouverts à toute invitation et c’est pourquoi, dans nos discussions avec nos amis et alliés, ainsi qu’avec les amis et alliés de l’Ukraine, nous nous efforçons de les rapprocher de nos positions.” Il reconnaît cependant que l’État devra augmenter ses dépenses de défense pour « pour faire face à ces nouveaux défis ».

Est-ce la première fois que le gouvernement émet cette hypothèse ?

Non. En février 2024, Emmanuel Macron avait déjà évoqué l’envoi de soldats occidentaux en Ukraine. Des propos qui avaient suscité une vive opposition de la part de certains pays européens, notamment l’Allemagne. Olaf Scholz a alors assuré qu’il n’y aurait pas “Pas de troupes sur le terrain, pas de soldats envoyés ni par les Etats européens ni par les Etats de l’OTAN sur le sol ukrainien.”

Ces derniers jours, Paris et Londres, les deux seules puissances nucléaires d’Europe, se sont rapprochées. Ils s’accordent sur une ligne d’engagement similaire. Une Source militaire britannique déclare au journal Le monde quoi « Des discussions sont en cours entre le Royaume-Uni et la concernant la coopération en matière de défense, notamment dans le but de créer un noyau d’alliés en Europe, axé sur l’Ukraine et la sécurité européenne au sens large. » Un rapprochement accentué par la récente élection de Donald Trump aux Etats-Unis. Durant sa campagne, il a déclaré qu’il parviendrait à un accord avec le président russe et mettrait fin à la guerre en « vingt-quatre heures ».

Toutefois, rien n’est encore décidé quant aux modalités d’envoi de soldats occidentaux en Ukraine. Dans le cas où des hommes seraient mobilisés, on ne connaît ni leur nombre, ni leur nationalité, ni leurs missions. Tout reste encore à définir.

Dans quelles conditions la France peut-elle envoyer des troupes armées en Ukraine ?

Si le gouvernement décide d’envoyer des soldats français en Ukraine, il lui suffira dans un premier temps d’informer le Parlement de sa décision d’impliquer des forces armées à l’étranger, et ce au plus tard trois jours après le début de l’intervention. Il est également tenu de préciser les objectifs qu’il poursuit en réalisant cette opération, ainsi que les modalités. Ceci n’est suivi d’aucun vote.

Ce n’est que si l’opération dure plus de quatre mois qu’un vote serait nécessaire pour valider ou non l’intervention. Une fois celle-ci acquise, le gouvernement n’est plus obligé de revenir devant le Parlement pour renouveler une quelconque durée d’intervention. Depuis 2008, les élus ont voté à sept reprises la prolongation des opérations extérieures.

Comment la France s’est-elle déjà engagée en Ukraine ?

Le ministère des Armées assure qu’entre le début de l’invasion russe le 24 février 2022 et le 1er mai 2024, la France a livré une valeur totale de 3,035 milliards d’euros de matériel militaire à l’Ukraine. A cela il faut ajouter 2,1 milliards d’euros versés par la Facilité européenne pour la paix (FEP), pour un soutien total de plus de 5,135 milliards d’euros.

Au 1er novembre 2024, plus de 14 000 soldats ukrainiens ont été formés en France. 2 300 soldats d’une brigade nommée «Mère à Kyiv»a effectué neuf semaines de stage dans l’est de la France à la mi-novembre. Sur France 3 Dimanche 24 novembre, Jean-Noël Barrot affirme que “C’est la première fois que nous formons une brigade complète de soldats étrangers depuis la Seconde Guerre mondiale.”

Aux côtés des missiles américains ATACMS et des britanniques Storm Shadows, la France a également fourni les siens : les SCALP. Alors que ces armes à longue portée sont expédiées en Ukraine depuis fin 2023, les armées de Kiev doivent avoir l’autorisation de les utiliser. Dans son entretien avec le BbcJean-Noël Barrot a donné son feu vert. L’Ukraine peut frapper la Russie pour “défendre”. Aucune grève du SCALP n’a encore été rendue publique. D’autres équipements militaires aériens ont été promis par la France, comme les avions de combat Mirage 2000-5, qu’Emmanuel Macron a annoncé en juin. Son ministre des Affaires étrangères a déclaré le France 3 qu’ils s’envoleront pour l’Ukraine en “quelques semaines”.

Le gouvernement avait également suggéré l’idée d’envoyer des instructeurs militaires français directement en Ukraine. Pour l’heure, il semble qu’aucune armée conventionnelle n’ait été mobilisée sur le terrain pour l’entraînement. Mais en septembre, une entreprise privée appelée Défense Conseil International a été sélectionnée pour former les militaires ukrainiens, notamment ukrainiens.

 
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