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ils craignent le pire après l’incendie qui s’est déclaré dans leur immeuble des Liserons à Nice

La suie qui obstrue les couloirs fissurés de la résidence Le Torino a fini par assombrir la patience des habitants. Leurs voix sont désormais emplies d’une colère noire. Le 12 novembre, un incendie ravage les parties communes de leur immeublesitué au numéro 3 de l’impasse des Liserons, à Nice. Si l’immeuble est géré par le syndic SAFI Méditerranée, il appartient au bailleur social Habitat Côte d’Azur (CAh). Depuis deux semaines, quatorze familles sont dans le chaos.

D’abord parce que le soir du sinistre les flammes sont probablement parties des compteurs électriques, dont la vétusté alimentait les craintes depuis quelques temps. Ensuite parce que, depuis deux semaines, le doute plane sur la présence d’un “du poison dans l’air”. Amiante.

“Personne pour nous rassurer”

Si la présence de ces fibres extrêmement toxiques n’a pas encore été constatée par les experts, qui auraient dû intervenir hier, les locataires restent méfiants. Le bâtiment voisin, construit à la même époque, est actuellement en cours de démolition. Et un panneau apposé sur le chantier indique qu’un désamiantage est prévu. Bien qu’il s’agisse d’une procédure systématique, les habitants le déduisent « S’il y a de l’amiante à proximité, il y en a probablement ici aussi. » Un locataire âgé, qui préfère rester anonyme, s’exaspère : «Nous sommes dans le doute mais il n’y a personne pour nous rassurer, pas même le conservateur (SAFI Méditerranée), ni le propriétaire (Habitat de la Côte d’Azur). Le lendemain, une équipe de nettoyage devait intervenir. Si nécessaire, nous respirons de l’amiante tous les jours après l’incendie.

Demandé par Belle matinéehabitat de la Côte d’Azur (CAh), a dissipé tous les soupçons, assurant qu’aucun matériau contenant de l’amiante n’était présent dans le bâtiment.

“Personne n’a répondu, personne n’est venu”

Fausse alerte, donc. Malgré tout, les habitants n’étaient pas informés et l’anxiété continuait à alourdir la vie quotidienne. Mais aussi tenace soit-elle, la peur de l’empoisonnement ne supplante pas la précarité. Personne n’a quitté le bâtiment. Manque de logements de réserve. Lassés d’attendre l’entreprise de décontamination, qui n’intervient que depuis le début de la semaine, les habitants espèrent être relogés. Sans vraiment y croire : « Nous avons envoyé un courrier à l’habitat Côte d’Azur. Personne ne nous a répondu. » Dimanche, seul le syndic, SAFI Méditerranée, avait placardé une affiche dans laquelle les promesses étaient alignées « intervention dans les plus brefs délais ».

Demande de relocalisation soutenue par la gauche niçoise

Du déjà vu pour ceux qui sont habitués aux conséquences d’un incendie. Les démarches d’assurance prennent toujours quelques semaines. Mais dans ce quartier prioritaire de la politique municipale, les habitants craignent d’être “oublié”.

« D’ici 2025 ou 2026, le bâtiment sera rasé (1). Les locataires craignent que rien ne soit fait pour eux d’ici là. (…) Et puis, même pas M. Borré (président du CAh et premier adjoint au maire de Nice) aucun autre élu n’a fait le déplacement non plus.rapporte Mireille Damiano, avocate et leader du collectif citoyen de gauche ViVA !

Avec David Nakache, membre du même mouvement et fondateur de l’association Tous Citoyens !, et Zohra Briand, de l’association Droit au Logement, il invite l’habitat de la Côte d’Azur à trouver rapidement une solution de logement.

Ce à quoi le propriétaire répond ainsi « l’incendie n’a pas touché directement le logement qui n’a pas été déclaré inhabitable (…) Toutefois, conscient des désagréments occasionnés, [nous avons] a mobilisé la direction du projet urbain et social pour proposer, selon les disponibilités, un relogement prioritaire aux familles sinistrées, notamment celles situées à proximité des escaliers concernés.

Pour l’instant, aucun résident n’a été relogé.

(1) La démolition est prévue pour le 30 juin 2026, sous réserve que la maison soit entièrement vidée à cette date. Le bailleur s’assure que, d’ici là, « Les travaux de réparation et de mise en sécurité continueront évidemment d’être entrepris dans l’hébergement dès que nécessaire. »

« Le bâtiment ne contient pas de matériaux contenant de l’amiante »

L’incendie du 12 novembre 2024 a-t-il libéré de l’amiante dans les espaces communs ? Le bailleur social Habitat Côte d’Azur (CAh) dément les rumeurs et écarte les craintes : « Le bâtiment ne contient pas de matériaux contenant de l’amiante (rapport de mission réalisé par la société CEBTP en mars 2007). Un dossier technique sur l’amiante réalisé la même année pour un immeuble voisin, situé au 9, impasse des Liserons et construit à une époque similaire, confirme également l’absence d’amiante. »

Pourquoi ne pas avertir les habitants ? « L’immeuble situé au 3, impasse des Liserons, est une copropriété gérée par un syndic, SAFI Méditerranée, qui s’occupe de toutes les formalités administratives », répond CAh. Quant au syndic, il tiendra les locataires informés des délais d’intervention “en temps réel via des SMS et des communications”, assure encore le bailleur.

Sans gaz, comment se laver ou cuisiner ?

En plus de l’air vicié, les habitants ont dû faire face à une panne de gaz prolongée après l’incendie du 12 novembre. Dans ce quotidien rigidifié par le froid – “le chauffage fonctionne la moitié du temps” – Soiniati Boussouri se lève à 5 heures du matin pour faire bouillir de l’eau sur une cuisinière électrique achetée par résignation. « Il faut bien laver ses petits avant qu’ils aillent à l’école », explique la mère, chef d’une famille de sept personnes.
« Nous sommes cinq ici et la facture d’électricité va augmenter rapidement. C’est le prix à payer pour ne pas manger froid tous les jours », renchérit Leïla Guenefe, une autre maman.
Après de « multiples interventions » du syndic SAFI Méditerranée, GRDF a annoncé qu’il interviendrait les mardi 26 et mercredi 27 novembre pour « une reprise d’activité » prévue le jeudi 28 novembre.

 
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