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un verdict de raison et une raison insaisissable

« Pour un acte gratuit, une mort donnée sans motif, dix-huit ans de réclusion criminelle, qu’est-ce que c’est ? » La confiance est partagée à l’issue de l’audience par Lina, la sœur aînée de Zinedine Guerraoui, poignardée à mort la nuit de Noël 2021 à La Riche.

Comme elle, une partie de la salle est restée assise, hébétée, lorsque la cour d’assises d’Indre-et-Loire a prononcé le verdict, mercredi 27 novembre 2024. Praisy Nsiemo, reconnu coupable du meurtre du jeune homme de 22 ans, il a quitté le tribunal de Tours menotté, conduit par son escorte vers un centre pénitentiaire qui accueillera désormais ses nuits.

« La décision semble forcément insuffisante pour la famille (1)qui ne comprend pas et qui a été condamné à perpétuité. Mais légalement, c’est une décision qui semble juste.”M. a réagi immédiatemente Abed Bendjador Jr., avocat du clan Guerraoui. Vingt ans, dont les deux tiers accompagnés d’une période de caution, avaient été requis le matin du troisième jour par la procureure Anne-Sophie Morel.

« Il s’est suicidé. Délibérément. C’est tout. »

Une décision ” Dès que “. Ou plutôt, la raison qui exclut la possibilité d’un deuxième processus de recours. Et il apporte une réponse à la douleur et au chagrin d’une famille unie dans le deuil depuis trois ans.

Dans ses motifs, la Cour a rapidement balayé le mirage de la légitime défense, évoqué par l’accusé et son avocat depuis le début des présentes procédures. « Si Praisy Nsiemo n’avait pas l’intention de tuer, quel était le plan, infliger sept coups avec une lame en céramique, qui sort et s’enfonce, qui transperce tout, le cœur, les poumons, le foie, la rate ? Tu ne voulais pas tuer ? Je suis désolé, mais oui ! » a tonné le représentant du ministère public avant de demander vingt ans.

Avec précision et éloquence, Anne-Sophie Morel a réorienté les débats avec des mots forts qui rappellent la gravité des faits. Le tribunal n’avait qu’à suivre ses traces. « Il s’est suicidé. Délibérément. C’est tout. C’est un meurtre. »

Quatorze mots sur l’incapacité de l’accusé à émettre une hypothèse d’intention homicide, empêtrée dans une stratégie consistant à mettre en scène des coups mortels accidentels. A aucun moment le conseil de défense n’a été entendu, ajoutant un désagrément à l’atmosphère, si lourde que la salle est restée bondée pendant trois jours.

La fin du procès

“Je suis désolé pour la mort de Zinedine”il a pu laisser partir Praisy Nsiemo, les yeux rivés sur le banc des parties civiles devant lui, alors qu’il avait le dernier mot. « Trop tard, trop calculé »nous entendrons le verdict.

Ainsi, en se faufilant vers la souricière, le condamné a apporté avec lui le mobile et les réponses qu’espérait tout un quartier. “Quand on est son ami comme tu le dis, la dernière chose qu’on doit à Zinedine Guerraoui et à sa famille, c’est de dire la vérité”avait introduit Me Fils d’Abed Bendjador dans sa supplication.

Un souhait resté pieux. L’épreuve judiciaire est sur le point de se terminer pour le clan endeuillé : une ultime réunion est fixée en janvier 2025. Elle permettra de quantifier, réparer, le « préjudice » causé à leurs proches par la mort de Zinedine.

(1) La peine maximale prévue était de trente ans de réclusion criminelle.

 
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