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Guerre en Ukraine | Les Houthis du Yémen ont été recrutés par Moscou, selon une ONG

(Paris) Les Houthis du Yémen combattent en Ukraine aux côtés de la Russie via une société impliquée dans le trafic d’armes, selon une ONG d’investigation suisse, qui confirme des contacts étroits entre les rebelles et le Kremlin.

Washington accuse depuis des mois Moscou de vouloir fournir des armes aux Houthis yéménites, rebelles alliés de l’Iran qui perturbent depuis un an le commerce international en attaquant des navires en mer Rouge.

Moscou et Téhéran, unis notamment par leur inimitié à l’égard de Washington, se sont de facto considérablement rapprochés.

Selon Lou Osborn, de l’ONG suisse Inpact («Enquêtes à impact»), les contrats entre ces mercenaires souvent sans le sou et l’armée russe passent par une société basée au sultanat d’Oman liée à Abdul-Wali Abdo Hassan Al-Jabri, un parlementaire yéménite qui s’est rangé du côté des Houthis.

“Il est impliqué dans le commerce d’armes entre la Russie et les Houthis”, a-t-elle assuré mercredi à l’AFP, corroborant une enquête du Financial Times ce week-end.

Contactés par l’AFP mardi, les Houthis n’ont pas répondu.

“Nous n’avons aucune preuve”, a relevé un diplomate ukrainien sous couvert d’anonymat, estimant que les Russes n’avaient “pas de limites”.

Les rebelles ciblent depuis des mois les navires commerciaux qu’ils pensent liés à Israël, aux États-Unis ou au Royaume-Uni. Ils disent agir en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza, dans le contexte de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

En janvier, une délégation officielle des Houthis s’est rendue à Moscou pour discuter de la « nécessité d’intensifier les efforts pour faire pression » sur les États-Unis et Israël afin qu’ils mettent fin à la guerre dans la bande de Gaza, selon un porte-parole des rebelles.

Ce dernier, Mohammed Abdelsalam, avait précisé sur X que sa délégation avait été reçue par le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov.

En septembre, les États-Unis ont accusé Moscou de discuter de transferts d’armes avec ceux qui contrôlent désormais une grande partie du territoire yéménite, au terme d’une guerre civile qui dure depuis plus de dix ans.

Selon Lou Osborn, « certains combattants sont recrutés à Amman, en Jordanie, alors qu’ils travaillent dans des restaurants » et n’ont aucune véritable expérience militaire.

« On leur promet 10 000 $ dans un premier temps puis 2 500 $ par mois. Mais quand ils arrivent, ils sont accueillis par l’armée russe et sont payés 260 dollars par mois », dit-elle en faisant référence à quelques centaines de personnes.

Les combattants transitent par le sultanat d’Oman avant d’être envoyés en Russie. Inpact ne disposait pas d’informations complémentaires mardi sur leur éventuel entraînement avant d’être envoyé au front et sur la gestion de la traduction linguistique.

 
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