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ce meurtre a secoué Pont-Audemer

En cette fin de novembre 2024 pluvieux, si les entrées de la commune de Pont-Audemer (Eure) ne sont pas des plus jolies, le centre-ville et ses alentours sont bien différents. Quelques jours après la mort par balle d’un de ses habitants, âgé de 33 ans, dans la nuit du vendredi 22 au samedi 23 novembre, en plein trafic de drogue, la commune de 10 000 habitants se remet de ses émotions. Son maire, Alexis Darmois, a interpellé le ministre de l’Intérieur et appelé à la responsabilité de l’Etat en matière de sécurité. Pour lui, s’il faut plus de prévention et de répression pour qu’il y ait moins de consommateurs, en donnant plus de droits aux policiers municipaux, il faut aussi beaucoup plus de moyens de gendarmerie pour s’en prendre aux trafiquants.

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Seule la victime serait originaire de Pont-Audemer

« Beaucoup de choses ont été faites pour améliorer les relations entre les habitants et les liens entre les habitants et les élus, explique son chef de cabinet, Corentin Riou. Les effectifs de police municipale et de médiation sont passés de 6 à 12. En 2025, nous atteindrons 100 caméras de vidéoprotection au lieu de 2, il y a deux ans. De plus, ceux [qui ont filmé le meurtre] sont entre les mains de la justice. Et même si le trafic de drogue existe ici depuis longtemps, nous n’avons jamais connu une telle violence. »

Quelques centaines de mètres plus loin, nous traversons le quartier de l’Europe, où vivait l’homme tué. « La ville est agréable, les commerces dynamiques. Ici, c’est calme, on se promène en toute tranquillité et le city stade a été récemment rénové. » De Source proche de l’enquête, seule la victime était originaire de la ville. Le conducteur de la voiture qui accompagnait la victime lors de la fusillade et ceux qui ont tiré ne seraient pas originaires de la région.

Il existe une soixantaine de caméras de ce type en cœur de ville et en 2025, une quarantaine d’autres seront installées. “Il ne s’agit pas de surveiller, indique la mairie, mais d’aider la justice en cas d’événements graves comme celui qui a eu lieu samedi (23 novembre 2024).” | OUEST-FRANCE
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Il existe une soixantaine de caméras de ce type en cœur de ville et en 2025, une quarantaine d’autres seront installées. “Il ne s’agit pas de surveiller, indique la mairie, mais d’aider la justice en cas d’événements graves comme celui qui a eu lieu samedi (23 novembre 2024).” | OUEST-FRANCE

“Nous sommes en bordure de l’A13 et beaucoup viennent de Paris”

Michele (1)au début de la soixantaine, a toujours vécu dans le quartier. « Nous sommes heureux ici. Il y a une école, un collège, un supermarché et les commerces du centre ville ne sont pas loin. J’y vais souvent à pied, sauf quand j’ai trop de courses à faire. » La nuit du meurtre, elle dormait. «Je n’ai rien entendu. J’en ai parlé avec des voisins. A part un qui a entendu quelques bruits sourds qui devaient être ceux des coups de feu, personne n’a rien entendu. Mais je suis étonné que cela ait pu nous arriver. »

Selon nos informations, c’est dans une petite rue isolée, non loin de la caserne des pompiers, que s’est produit le drame. Croisé en centre-ville, cet habitant sait que Pont-Audemer est habitué aux trafics. « Ils se cachent, mais pas tant que ça. J’ai déjà vu deux ou trois fois des échanges bizarres et le regard qu’ils vous portent dans ce cas n’est pas rassurant. Mais à partir de là, on arrive aux règlements de compte… »

Même sentiment pour ce commerçant, qui souhaite rester anonyme car il ne veut pas “pas d’histoire”. Parmi ses clients, il compte des gendarmes, « et je peux vous dire qu’ils ne chôment pas. Nous sommes au bord de l’A13 et beaucoup viennent ici depuis Paris pour vendre leurs médicaments. Nous avons besoin de plus de moyens pour les arrêter. demande-t-il.

C’est à la caserne des pompiers, à côté du quartier Europe où résidait l’homme tué par balle, que le conducteur de la voiture et la victime sont allés se réfugier, samedi 23 novembre 2024 vers 1 heure du matin. | OUEST-FRANCE
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C’est à la caserne des pompiers, à côté du quartier Europe où résidait l’homme tué par balle, que le conducteur de la voiture et la victime sont allés se réfugier, samedi 23 novembre 2024 vers 1 heure du matin. | OUEST-FRANCE

La piste de l’embuscade

Pour l’heure, le procureur d’Évreux Rémi Coutin et les enquêteurs s’orientent vers la piste d’un guet-apens. “Le processus n’est pas encore tout à fait clair mais il devient de plus en plus clair, Rémi Coutin nous l’a dit, lundi 25 novembre 2024. Deux hommes dans une voiture ont eu un rendez-vous en lien avec un trafic de drogue. Ils se sont arrêtés et là deux voitures sont arrivées. Quatre à cinq individus ont commencé à leur tirer dessus. Le passager, originaire de Pont-Audemer, a été heurté. Le conducteur a pris la fuite. Il s’est rendu à la caserne des pompiers pour se réfugier. C’est là que le passager a été déclaré mort, tandis que le conducteur n’a pas été blessé. »

Lire aussi : Un fourgon de prison attaqué dans l’Eure : assaut, traque, hommages… Le récit

Mal connu de la justice

Une autopsie doit être pratiquée cette semaine. Rémi Coutin a également précisé que la victime et le conducteur de la voiture « sont mal connus de la justice pour avoir été condamnés à plusieurs reprises, notamment pour des affaires liées à la drogue ».

L’enquête a été confiée à la Section de recherches de la gendarmerie de Rouen, les gendarmes de Pont-Audemer. « Nous avons ouvert hier une information judiciaire contre X pour assassinat en bande organisée, tentative d’assassinat en bande organisée et trafic de drogue. nous a dit le procureur, mercredi 27 novembre 2024, avant de conclure : Aucune arrestation n’a encore eu lieu. »

(1) Prénom présumé.

 
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