L’adversaire russe Alexeï Gorinov, condamné en 2022 à sept ans de prison pour avoir critiqué l’agression russe contre l’Ukraine, a comparu mercredi dans le cadre d’un nouveau procès pour “apologie du terrorisme”.
Ce député municipal de Moscou a été la première personne condamnée pour « diffusion de fausses informations » sur l’armée russe, en vertu d’un article du code pénal entré en vigueur quelques semaines après l’attaque contre l’Ukraine en février 2022. Il a depuis été utilisé par le autorités à faire taire toute critique du conflit.
Gorinov a été jugé mercredi par un tribunal militaire de Vladimir, à 100 kilomètres à l’est de Moscou, dans cette nouvelle affaire. Sur le banc des accusés, il a brandi une pancarte indiquant « Arrêtez de tuer ! Arrêtons la guerre ! », selon les images publiées par le média indépendant Mediazona (qualifié par les autorités d’« agent étranger »), qui rend compte de la répression en Russie.
“Cette affaire s’inscrit dans un processus unique de persécution des citoyens qui expriment leurs opinions”, a-t-il déclaré devant le tribunal, selon ces médias.
L’opposant est cette fois accusé d’avoir “justifié le terrorisme” lors de ses conversations avec d’autres détenus, à l’hôpital de la prison, où il était soigné pour une pneumonie en janvier 2023. A 63 ans, il risque cinq ans de détention supplémentaires.
L’un de ses anciens détenus, Pavel Britikov, 42 ans, a assuré au tribunal que Gorinov « soutenait l’Ukraine plus que son propre pays » lors de ses conversations à l’hôpital.
Selon un autre témoin, Nikolaï Medvedev, interrogé en visioconférence depuis sa colonie pénitentiaire, Alexeï Gorinov a notamment dénoncé les « mensonges » de la télévision d’État sur le conflit russo-ukrainien.
Alexeï Gorinov avait déjà été condamné en juillet 2022 après avoir dénoncé « l’agression militaire en cours en Ukraine » lors d’une réunion publique du 15 mars, diffusée sur YouTube.
La répression actuelle en Russie a jeté des centaines, voire des milliers de personnes en prison pour leur opposition à l’attaque russe contre l’Ukraine. Les gens sont régulièrement condamnés à de très lourdes peines pour « trahison », « sabotage » ou « extrémisme ».
Les principales figures de l’opposition russe sont en prison ou en exil à l’étranger, le mouvement a perdu en février sa figure de proue, Alexeï Navalny, décédé en détention dans des circonstances troubles.
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