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Cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah

(Beyrouth) Le Premier ministre libanais a annoncé que l’armée allait “renforcer son déploiement” dans le sud du pays, frontalier d’Israël, dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu qui a mis fin mercredi à la guerre entre Israël et le Hezbollah.

Dans un discours aux Libanais à l’issue d’une réunion gouvernementale, Najib Mikati a demandé à Israël de « respecter » le cessez-le-feu et de se retirer des zones frontalières.

La trêve, entrée en vigueur à 4 heures du matin (21 heures, heure de l’Est), met un terme au conflit qui a fait des milliers de morts et 900 000 déplacés au Liban.

L’accord de trêve, négocié sous l’égide des États-Unis et de la , prévoit un retrait progressif du Hezbollah et des troupes israéliennes du sud et le déploiement de l’armée libanaise le long de la frontière.

Le Premier ministre a exprimé l’espoir que cet accord ouvrirait « une nouvelle page » de l’histoire du Liban et a appelé à l’élection rapide d’un président de la République.

Najib Mikati, à la tête d’un gouvernement démissionnaire, dirige de facto le pays depuis plus de deux ans, les divergences entre le Hezbollah, allié de l’Iran, et ses adversaires ayant empêché l’élection d’un chef de l’Etat.

Le président du Parlement Nabih Berri, chef de file de l’influent mouvement chiite Amal, allié au Hezbollah, a pour sa part appelé mercredi au « retour » rapide vers leurs foyers des personnes déplacées ou ayant fui le pays à cause de la guerre.

Dans un discours télévisé, il a souligné l’importance pour les Libanais de préserver « l’unité » nationale.

Comme M. Mikati, il s’est prononcé en faveur de « hâter l’élection d’un président de la République », « qui rassemble » les Libanais, dont la guerre, déclenchée par le Hezbollah, a accentué les divisions.

Des milliers de Libanais sur le chemin du retour

Des milliers de Libanais pourchassés par les hostilités entre le Hezbollah et Israël ont repris le chemin du retour mercredi, dès l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu après deux mois de guerre ouverte entre l’armée israélienne et le mouvement libanais armé allié de l’Iran.

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PHOTO MOHAMED AZAKIR, REUTERS

De nombreux véhicules sont rassemblés près de bâtiments endommagés à Beyrouth, le 27 novembre 2024.

Sans attendre le feu vert de l’armée libanaise, des milliers d’habitants du sud du Liban, des banlieues sud de Beyrouth et de la Bekaa, à l’est du pays, tous fiefs du Hezbollah, ont également commencé à rentrer. chez eux, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Dans la banlieue sud de Beyrouth, toujours bombardée à l’aube mercredi, des partisans du Hezbollah circulaient à moto, brandissant le drapeau jaune du parti, certains scandant des slogans à la gloire de leur leader tué fin septembre par Israël, Hassan Nasrallah, au son des chants de fête. fusillade.

“Nous retournons dans cette banlieue héroïque” qui “a vaincu, nous sommes fiers”, a déclaré à l’AFP Nizam Hamadé, un ingénieur venu inspecter sa maison.

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PHOTO IBRAHIM AMRO, AGENCE FRANCE-PRESSE

Les partisans du Hezbollah se déplaçaient à moto, brandissant le drapeau jaune du parti.

L’autoroute du sud a été envahie par des voitures et des camionnettes surchargées, des conducteurs klaxonnant et chantant. « Notre sentiment est indescriptible. Le Liban a gagné, l’État a gagné, le peuple a gagné », dit un père de famille.

L’armée israélienne a toutefois averti les habitants du sud du Liban de ne pas s’approcher des positions où elle reste déployée – et a déclaré avoir tiré sur un véhicule le faisant, obligeant ses occupants à faire demi-tour – ou des villages dont elle avait ordonné l’évacuation.

Le mouvement pro-iranien a ouvert un front « de soutien » au Hamas contre Israël au début de la guerre à Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque inédite du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien.

Après des mois d’échanges de tirs transfrontaliers, Israël a lancé le 23 septembre une campagne de bombardements massifs contre le Hezbollah et déployé des soldats le 30 au sud du Liban, frontalier du nord d’Israël.

« Nouveau départ »

Le président américain Joe Biden a salué mardi « un nouveau départ » pour le Liban, pour lequel Washington et Paris œuvraient depuis des semaines.

Selon les autorités libanaises, au moins 3 823 personnes ont été tuées au total au Liban depuis octobre 2023, la plupart depuis fin septembre. Côté israélien, 82 soldats et 47 civils ont été tués en 13 mois, selon les autorités.

Le plan de cessation des hostilités prévoit un retrait progressif sur 60 jours du Hezbollah et des troupes israéliennes du sud du Liban, près de la frontière israélo-libanaise, pour permettre à l’armée libanaise de s’y déployer, selon l’envoyé américain Amos Hochstein.

Selon Joe Biden, l’accord vise à conduire à une cessation définitive des hostilités entre les deux parties, et « ce qui reste du Hezbollah et d’autres organisations terroristes ne sera pas autorisé ». […] menacer une fois de plus la sécurité d’Israël.

Les Etats-Unis, grand allié d’Israël, et la France veilleront à ce que le cessez-le-feu soit “mis en œuvre dans son intégralité”, s’est-il engagé auprès de son homologue français Emmanuel Macron.

« Focus sur l’Iran »

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a indiqué que la durée du cessez-le-feu dépendrait « de ce qui se passe au Liban ». “Nous maintenons une totale liberté d’action militaire” au Liban, a-t-il ajouté : “Si le Hezbollah viole l’accord et tente de se réarmer, nous attaquerons”.

Le parti libanais, qui a laissé le président du Parlement libanais Nabih Berri négocier en son nom, n’a pas encore commenté cet accord. Elle est sortie considérablement affaiblie du conflit, ses dirigeants largement décimés.

Benjamin Netanyahu a fait valoir que la trêve permettra à Israël de « se concentrer sur la menace iranienne » et d’« intensifier » sa pression sur le Hamas palestinien.

Des engagements sur lesquels les éditorialistes israéliens ont exprimé leurs doutes mercredi : « Netanyahu a suggéré qu’on commence à le croire », mais « pourquoi n’a-t-il pas fait à Gaza ce qu’il a fait au Liban », et « ne peut-on pas arrêter la guerre à Gaza pour ramener les otages”, a demandé le grand quotidien du centre Yediot Aharonot.

“L’annonce du cessez-le-feu au Liban est une victoire et un succès majeur pour la résistance”, a déclaré mercredi à l’AFP un membre du bureau politique du Hamas, affirmant que son mouvement était également “prêt” à une trêve dans la bande de Gaza.

Les rebelles houthis du Yémen, également soutenus par Téhéran comme le Hezbollah, le Hamas et d’autres groupes armés de la région, ont pour leur part salué une « victoire » du Hezbollah.

Ennemi juré d’Israël, l’Iran « soutient fermement le gouvernement libanais, la nation et la résistance », a déclaré le porte-parole diplomatique iranien Esmaïl Baghaï à Téhéran.

Parallèlement, l’armée israélienne poursuit ses frappes sur la bande de Gaza assiégée, où au moins 22 personnes ont été tuées mardi, selon la Défense civile, et où des milliers de déplacés tentent de se protéger de la pluie et du froid.

La guerre a été déclenchée par l’attaque du Hamas, qui a fait 1.207 morts côté israélien, pour la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles, dont des otages tués ou morts en captivité.

L’offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 44.249 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

 
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