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Procès pour triple meurtre à Brossard

(Longueuil) Onze blessures défensives. Mains lacérées. Nombreux coups de couteau au cou et à la tête. Tout indique que Synthia Bussières s’est battue pour sa vie avant d’être tuée. Et il est « logique » qu’elle soit décédée avant ses enfants, selon le pathologiste. Quant aux petits Eliam et Zac, la cause de leur décès reste un mystère.

Ce que vous devez savoir

Mohamed Al Ballouz – qui s’identifie maintenant comme une femme – est accusé des meurtres de sa compagne Synthia Bussières et de leurs fils Eliam, 5 ans, et Zac, 2 ans, le 25 septembre 2022, dans leur appartement de Brossard.

Selon le médecin légiste, la cause du décès des deux enfants n’est pas claire.

Selon l’autopsie, Synthia Bussières présente 11 blessures défensives aux mains.

« Nous appelons cela des autopsies vierges. Nous ne pouvons pas déterminer la cause exacte de leur décès», a résumé devant le jury le médecin légiste Yann Dazé, dernier témoin de la Couronne.

La Couronne a déclaré le dossier clos devant le tribunal de première instance de Longueuil, mardi. On ne sait pas encore si l’accusé présentera sa défense.

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PHOTO SOUMISE COMME PREUVE

Les enfants ont été retrouvés sur ce lit. Leur père était parmi eux. Au pied du lit se trouve un tas calciné.

Selon la thèse de la Couronne, Mohamed Al Ballouz aurait poignardé sa compagne pour la première fois entre 20h30 et 21h30. Puis il a tenté de nettoyer l’appartement. Ensuite, il a tué ses deux enfants, mis le feu au pied du lit et ingéré du liquide lave-glace. Un pompier l’a réanimé d’un simple coup au sternum vers 00h30.

Dans une vidéo de surveillance diffusée la semaine dernière, on peut voir Mohamed Al Ballouz faire un clin d’œil à la caméra, puis marmonner quelque chose après être allé chercher un sac dans la voiture. Tout cela la nuit des meurtres.






Lundi, la prévenue, se représentant elle-même, a laissé entendre au jury que c’était Synthia Bussières qui avait tué leurs enfants, avant de tenter de tuer son compagnon. Une théorie toutefois mise à mal par les conclusions du pathologiste.

Selon les premiers secours, les corps des enfants étaient encore tièdes ou tièdes à leur arrivée, alors que celui de Synthia Bussières était déjà raide. Le dR. Dazé a déclaré au jury que le corps d’un enfant se raidit plus rapidement que celui d’un adulte à la mort.

La conclusion logique est que MMoi Bussières mourut avant les enfants.

Il dR. Yann Dazé, médecin légiste, dernier témoin de la Couronne.

Mais lors du contre-interrogatoire de mardi, le pathologiste a déclaré qu’il n’avait pas été en mesure de déterminer qui était décédé en premier. Il est “possible” que les enfants soient morts avant leur mère, a-t-il reconnu.

Blessures défensives

Synthia Bussières a reçu 23 coups de couteau, dont une dizaine au cou, derrière la tête et sur un côté du visage. Sur les photos de l’autopsie, trois trous étaient visibles à la base de son cou. Seules deux blessures ont été mortelles.

Synthia Bussières s’est défendue : elle avait neuf blessures de défense à la main gauche et deux à la main droite. « On les appelle des blessures défensives. Ils sont infligés lorsqu’une victime tente de bloquer les coups et tente de s’emparer de l’arme pour tenter de se protéger”, a expliqué le D.R. Superbe.

Par ailleurs, la femme aurait subi une dizaine de contusions, probablement causées par une chute. Il présentait également une très importante brûlure « superficielle » à la jambe gauche. Selon le pathologiste, il est raisonnable de conclure que Synthia Bussières était déjà morte lorsque l’incendie s’est déclaré, puisqu’elle n’avait pas respiré de fumée.

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PHOTO PRISE À PARTIR D’UNE VIDÉO ARCHIVÉE COMME PREUVE

C’était la dernière fois que les enfants et leur mère étaient vus vivants le soir des meurtres.

Ces morts qui ne laissent aucune trace

Le mystère persiste concernant les circonstances de la mort des petits Eliam et Zac. Une chose est sûre : ils ne sont pas morts naturellement.

Deux enfants âgés de 2 et 5 ans ne meurent pas en même temps de causes naturelles.

Il dR. Yann Dazé, médecin légiste, dernier témoin de la Couronne.

Leurs corps ne présentaient aucune trace de violence ni de brûlure. Ils n’avaient ni ingéré ni respiré d’alcool, de drogues ou de monoxyde de carbone.

Ce qui s’est passé? Trois hypothèses ont été prises en considération par le médecin légiste : suffocation, noyade ou hypothermie. Selon l’expert, ces trois manières de mourir pourraient laisser peu ou pas de traces.

Contrairement à la « croyance populaire », une noyade n’est pas nécessairement constatée lors d’une autopsie. «C’est un mythe. De l’eau dans les poumons, ça ne se voit pas”, a résumé le DR. Superbe.

Selon des témoins, en raison de l’incendie, une légère accumulation d’eau s’est produite dans l’appartement au moment de l’activation des gicleurs. Cependant, la baignoire était sèche, a déclaré un témoin.

Les enfants auraient-ils pu être asphyxiés par un objet de literie ? » a suggéré la Couronne.

« Il laisse très peu de traces, voire aucune, sur la peau. Oui, c’est une hypothèse valable. Comme la noyade ou l’hypothermie. Je ne dirais pas que c’est probable, je ne le mets pas avant d’autres hypothèses, mais c’est tout à fait compatible avec les autres”, a déclaré le D.R. Superbe.

Lundi, le biologiste légiste a déclaré que du sang de Mohamed Al Ballouz avait été trouvé sur le lit d’un garçon, ainsi que sur le côté d’une commode près de la tête de lit.

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PHOTO SOUMISE COMME PREUVE

Sur cette photo, vous pouvez voir du sang sur le côté gauche de la commode, près de la tête de lit d’un enfant. C’est le sang de l’accusé.

Le procès reprendra plus tard cette semaine.

 
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