par Maayan Lubell, Maya Gebeily et Steven Scheer
JERUSALEM/BEYROUTH (Reuters) – Les États-Unis et la France ont annoncé mardi un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah libanais, qui se battent depuis plus de treize mois.
Ce cessez-le-feu censé être “permanent” selon les mots du président Joe Biden entrera en vigueur mercredi à 4H00 (02H00 GMT), a déclaré le président américain depuis la Maison Blanche.
L’accord, approuvé à la quasi-unanimité par le cabinet de sécurité israélien, selon le gouvernement de Benjamin Netanyahu, “protégera Israël de la menace que représente le Hezbollah et d’autres organisations terroristes opérant depuis le Liban”, ont assuré Joe Biden et son homologue français Emmanuel Macron dans un communiqué commun. .
Selon eux, cela créera « les conditions nécessaires au rétablissement durable du calme et permettra le retour en toute sécurité dans leurs foyers des habitants des deux côtés de la Ligne bleue », la frontière entre les deux pays tracée par les Nations Unies.
En début de soirée, Benjamin Netanyahu a annoncé avoir accepté cet accord négocié par les Etats-Unis et la France.
“Nous appliquerons l’accord et répondrons avec force à toute violation”, a prévenu le Premier ministre israélien lors d’une allocution télévisée, à l’issue d’une journée rythmée par les raids aériens israéliens sur Beyrouth.
L’accord permettra à Israël de se concentrer sur “la menace iranienne”, de reposer son armée et d’accroître l’isolement du Hamas, a déclaré le chef du gouvernement israélien, assurant que l’Etat hébreu avait ramené le Hezbollah, cible d’une vaste offensive militaire depuis Septembre, « il y a des décennies ».
“Nous avons (…) éliminé ses principaux dirigeants, détruit la plupart de ses roquettes et missiles, neutralisé des milliers de combattants et effacé des années d’infrastructures terroristes près de notre frontière”, a déclaré Benjamin Netanyahu.
« En pleine coordination avec les États-Unis, nous maintenons une totale liberté d’action militaire. Si le Hezbollah violait l’accord ou tentait de se réarmer, nous frapperions très fermement », a-t-il déclaré.
60 JOURS
Selon un responsable américain, l’accord prévoit le départ progressif d’ici soixante jours de l’armée israélienne du Sud-Liban et le déploiement de forces régulières libanaises dans ce fief du Hezbollah, qui devra redéployer ses forces au-dessus de la rive droite du Litani. , une rivière située à une trentaine de kilomètres de la frontière israélo-libanaise.
« Les États-Unis et la France travailleront avec Israël et le Liban pour garantir que cet accord soit pleinement mis en œuvre et appliqué », ont déclaré Joe Biden et Emmanuel Macron dans leur déclaration commune.
Les deux pays “s’engagent également à jouer un rôle de premier plan dans le soutien aux efforts internationaux visant à renforcer les capacités des forces armées libanaises et à favoriser le développement économique dans tout le Liban afin de promouvoir la stabilité et la prospérité dans la région”, ajoute le texte commun.
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a déclaré que l’armée libanaise serait prête à déployer au moins 5 000 soldats dans le sud du pays après le retrait israélien, ajoutant que les États-Unis pourraient jouer un rôle dans la reconstruction des infrastructures détruites par Israël.
Après presque un an d’échanges de tirs de roquettes et de missiles de part et d’autre de la frontière israélo-libanaise, Israël a lancé en septembre dernier une vaste offensive contre le Hezbollah, tuant son chef Hassan Nasrallah et décimant ses dirigeants, bombardant sans relâche les prétendus bastions de l’organisation chiite. de Beyrouth à la plaine de la Bekaa, lançant des raids terrestres dans le sud du Liban.
La campagne militaire israélienne au Liban a entraîné le déplacement de plus d’un million de personnes.
Depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre 2023 et les tirs de roquettes du Hezbollah en soutien au Hamas palestinien, au moins 3 823 personnes ont été tuées dans les attaques israéliennes au Liban, dont une large majorité depuis septembre. , selon un rapport fourni mardi par le ministère libanais de la Santé. Environ 100 civils et soldats israéliens ont été tués par les attaques du Hezbollah dans le nord d’Israël, le sud du Liban et sur le plateau du Golan occupé au cours de l’année écoulée, selon Israël.
(Jean-Stéphane Brosse pour la version française, édité par Bertrand Boucey)
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