“Nous ne serons pas d’accord sur le système, mais il faudrait au moins accepter de ne pas le ratifier dans une demi-heure au Parlement”, a lancé en vain le sénateur communiste Fabien Gay, défendant son amendement qui annule l’article 4 de la loi de finances 2025. article qui envisage la réforme de l’ARENH d’ici 2026. Comme ses collègues socialistes et écologistes, il estime que ce sujet devrait faire l’objet de discussions. d’un « vrai débat » sur un projet de loi spécifique.
Depuis 2011, l’ARENH contraint EDF à vendre un tiers de l’électricité produite par le parc nucléaire à d’autres fournisseurs au prix réglementé de 42 euros le mégawattheure, dans le but d’assurer la concurrence entre les différents acteurs du marché, dans le respect aux normes européennes, allant à l’encontre du monopole de production détenu par l’entreprise depuis près de soixante ans. Mais EDF dispose aujourd’hui d’un budget de 65 milliards d’euros, et l’entreprise doit libérer des marges d’investissement pour participer au financement de la relance du programme nucléaire français, avec la construction de six EPR pour 50 milliards d’euros et un programme de renforcement des centrales existantes. . le « grand carénage » – évalué à 65 milliards d’euros.
L’élaboration d’un nouveau mécanisme de régulation des prix ressemble à ses opposants à “une usine à gaz indéchiffrable”, selon les motifs de l’amendement d’annulation du sénateur LR, Else Joseph. Le dispositif prévoit notamment la collecte puis la redistribution d’une partie des revenus d’EDF générés par la vente de l’électricité nucléaire au-delà de deux seuils de prix fixés tous les 3 ans par la réglementation. Or, un amendement du sénateur LR Daniel Gremillet a fixé ces seuils dans la loi.
L’année dernière, un accord entre EDF et l’État a défini un prix de vente de référence de l’électricité nucléaire de « l’ordre de 70 euros par mégawattheure (MWh) » à partir de 2026. Ce sera la base du futur mécanisme. « Est-ce que cela aura un impact sur les prix de l’énergie ? » s’interroge Fabien Gay, rappelant que ce nouveau dispositif prévoit que si les prix de marché dépassent un premier seuil dit seuil fiscal (entre 65 et 85 euros le mégawattheure), 50 % des recettes supplémentaires générées par EDF seront redistribuées aux consommateurs. Le taux du prélèvement passera à 90 % si les prix dépassent un deuxième seuil, celui du plafonnement (de 95 à 115 euros le mégawattheure). « J’ai perdu la moitié de la représentation nationale. Personne ne sait comment cela va fonctionner», a commenté Fabien Gay.
« Ne pas avoir de dispositif post-ARENH serait probablement la chose la plus dangereuse pour le consommateur »
Le rapporteur général du budget, Jean-François Husson (LR), a exprimé un avis défavorable à ces amendements de suppression tout en reconnaissant “qu’une évolution du système était certainement prévue”
Le ministre des Comptes publics, Laurent Saint-Martin, a d’abord souligné le calendrier. « Quand on sait que l’ARENH prendra fin dans un peu plus d’un an, il va falloir légiférer et préparer le mécanisme post-ARENH. En substance, le ministre a confirmé que “la clé était les questions liées aux prix et à la redistribution des taxes entre les consommateurs”. « Mais ne pas avoir de système post-ARENH serait probablement la chose la plus dangereuse pour le consommateur. « Aujourd’hui (le tarif réglementé) est de 40 euros pour un tiers de la flotte et gratuit pour le reste. Le mécanisme post ARENH protégera directement le consommateur et réduira la facture. Cela doit être clair pour tout le monde», a-t-il assuré.
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