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Netanyahu annonce un accord au Liban pour renforcer son contrôle sur Gaza

L’accord s’appuie sur un projet américain prévoyant une trêve de soixante jours durant laquelle le Hezbollah et l’armée israélienne se retireraient du sud Liban pour permettre à l’armée libanaise de s’y déployer. Il comprend la création d’un comité international chargé de surveiller son application.

Mardi 26 novembre au matin, les chancelleries occidentales, Washington en tête, se sont réparties sur un « un cessez-le-feu à portée de main » au Liban, selon la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock. Dans le même temps, Israël multiplie les bombardements sur la capitale libanaise.

“Vingt sites du groupe terroriste chiite libanais Hezbollah (ont été visés) en l’espace de deux minutes”, a même rapporté le site The Times of Israel, citant l’armée, oubliant de préciser qu’il s’agissait de sites civils, au centre comme dans la banlieue sud de Beyrouth. Dans l’après-midi, cette même armée a donné des ordres d’évacuation dans plusieurs quartiers, au cœur de la capitale. « L’armée israélienne (…) cherche à se venger des résistants et de tout le peuple libanais » a insisté Amin Cherri, député du Hezbollah.

Un accord très fragile

C’est dans ce contexte que le cabinet de sécurité israélien s’est réuni mardi après-midi. Avant même toute annonce, le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, avait prévenu que son pays agirait “avec force” en cas de violation d’un accord. « Si vous n’agissez pas, nous le ferons, et avec force » a-t-il menacé, selon son ministère, lors d’un entretien avec la coordinatrice spéciale de l’ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert.

« La guerre ne prendra fin que lorsque tous les objectifs, y compris le retour des habitants du nord du pays, seront atteints. » C’est par cette phrase que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a débuté son discours, peu après la fin de la réunion du cabinet de sécurité approuvant une trêve. Un accord donc très fragile puisque le chef du gouvernement israélien a ajouté : « La durée du cessez-le-feu dépend de ce qui se passe au Liban. En coordination avec les États-Unis, nous maintenons une totale liberté d’action militaire. »

C’était la crainte des autorités libanaises et pas seulement du Hezbollah. Sous pression, Netanyahu tente toujours de dicter ses conditions, défiant ainsi le monde entier. Il a ainsi affirmé que le cessez-le-feu au Liban visait à se concentrer sur l’Iran et à isoler le Hamas.

Il a également ajouté que la durée de la trêve dépend de l’évolution de la situation au Liban. Peu lui importe que le Hezbollah, avec les autorités libanaises, ait accepté un certain nombre de points, dont la mise en œuvre de la résolution 1701 de l’ONU, datant de 2006 et prévoyant un mouvement des forces du Hezbollah au nord du fleuve Litani mais aussi l’arrêt du conflit. violation régulière de l’espace aérien et de la zone maritime libanaise.

Un gigantesque no man’s land au nord de Gaza

Si le dirigeant israélien a dû convaincre ses alliés d’extrême droite, il entend néanmoins profiter de l’extinction – pour l’instant – du front nord pour mieux « finir le travail » dans la bande de Gaza. Ses troupes sont désormais installées dans le sud du territoire palestinien, contrôlant ainsi la frontière avec l’Egypte. Au Nord, elle crée un gigantesque no man’s land, empêchant en réalité le retour des populations dans cette zone.

Si les puissances occidentales ont absolument besoin d’un Liban toujours fidèle à leurs objectifs régionaux, il n’en va pas de même pour Gaza, où aucune pression n’est réellement exercée pour parvenir à un cessez-le-feu qui mettrait fin au génocide en cours.

A cet égard, la reconnaissance de l’État de Palestine pourrait constituer une véritable solution pour l’avenir en obligeant Israël à s’entendre sur la nécessité d’une solution à deux États, au moment où le ministre des Finances, le suprémaciste juif Bezalel Smotrich, parle d’une possible annexion avec le arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche. Le même a expliqué que la moitié des habitants de Gaza pourraient être « encouragé » à partir des deux prochaines années.

De son côté, le Hezbollah restera actif après la fin de sa guerre avec Israël, notamment en aidant les Libanais déplacés à retourner dans leurs villages et à reconstruire les zones détruites par les frappes israéliennes, a déclaré un haut responsable du Hezbollah et membre du groupe. Parlement, Hassan Fadlallah, peu avant les déclarations de Benjamin Netanyahu.

Israël sous pression

Depuis plusieurs jours, Israël était sous pression. Les chefs de la diplomatie du G7 ont expliqué dans leur communiqué final publié à l’issue de leur réunion tenue en Italie : « Nous soutenons les négociations en cours pour un cessez-le-feu immédiat entre Israël et le Hezbollah. Il est temps de parvenir à une solution diplomatique. » Après deux mois d’invasion israélienne, le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, a également décidé de parler d’un ” fiançailles “ des États-Unis en faveur de « solution diplomatique au Liban », lors d’un échange avec son homologue israélien.

« En septembre, je suis venu et j’espérais toujours que nous pourrions empêcher une guerre ouverte d’Israël contre le Liban. Deux mois plus tard, le Liban est au bord de l’effondrement. » a dénoncé, le même jour, Josep Borrell, haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères.

Les pays du G7 ont également indiqué qu’ils respecteraient leurs obligations “respectif” concernant le mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

L’adjectif « respectif » fait référence au fait que, contrairement aux autres membres du groupe (Canada, , Allemagne, Royaume-Uni, Japon et Italie), les États-Unis ne reconnaissent pas la CPI. Preuve que les décisions des instances juridiques internationales peuvent avoir un poids politique important.

Phosphore blanc

Les bombardements contre les zones civiles se sont intensifiés ces derniers jours alors que l’invasion terrestre de l’armée israélienne dans le sud du pays a été considérablement ralentie par les combattants du Hezbollah. L’organisation chiite libanaise montre ainsi que, malgré les coups reçus et notamment l’assassinat de plusieurs hauts dirigeants dont Hassan Nasrallah, elle n’a pas perdu sa capacité de résistance.

« Nous avons accepté la proposition Biden-Macron le 23 septembre (date du début des opérations terrestres israéliennes – NDLR) pensant qu’une solution pouvait être trouvée pour mettre fin à l’agression. Mais ils ont assassiné notre secrétaire général le 27 septembre et cette bataille a continué. » a expliqué Naïm Qassem, le nouveau numéro 1 du Hezbollah, le 20 novembre, lors d’une longue et exceptionnelle déclaration.

Il a évoqué la proposition de négociation reçue par le Hezbollah. Il a révélé que les observations de son mouvement avaient été transmises au président du Parlement libanais, Nabih Berri, qui est également à la tête de l’autre mouvement chiite, Amal. Ce qui, pour Naïm Qassem, démontrait une volonté libanaise de parler d’une seule voix et toutes les observations adressées à l’envoyé américain dans la région, Amos Hochstein.

Selon Hachem Haïdar, président du Conseil du Sud Liban, l’institution libanaise chargée d’évaluer les dégâts, près d’une vingtaine de villages proches de la frontière entre le Liban et Israël ont été détruits à 70 % (soit 45 000 bâtiments). à usage résidentiel) depuis le 23 septembre.

Ce serait sans doute « créer un no man’s land inhabitable tout le long de la frontière », comme l’explique à l’AFP Peter Harling, fondateur de Synaps, un centre de recherche basé à Beyrouth. Les autorités libanaises ont accusé Israël de brûler des zones forestières et des terres agricoles dans le sud en les bombardant au phosphore blanc.

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