En attendant que les planteurs de Saint-Seurin, tout juste plantés, élaborent et produisent une barrique de vin, il reste encore de nombreuses années à attendre. Réalisé conjointement depuis plus de deux ans par l’association du Faubourg Saint-Seurin et la mairie du quartier Centre, ce projet un peu fou vient de voir le jour en cette glaciale matinée du 23 novembre, place Lucien-Victor-Meunier, devant d’une trentaine de personnes attentives aux informations passionnantes des spécialistes du vin.
Bordeaux : le retour de la vigne à Saint-Seurin se concrétise
Une quarantaine de pieds de vigne ont été plantés sur les secteurs du Palais Gallien, Judaica et Fondaudège. Elles seront officiellement inaugurées samedi 23 novembre, lors d’une réunion publique qui permettra d’envisager l’ouverture de nouvelles parcelles avec les habitants du quartier.
Le président de l’association, Johnny Lebeaupin, et la mairesse du quartier, Nadia Sadi, se félicitent de la réussite de ce projet. « Ce fut un long voyage qui s’inscrit dans l’histoire déjà très riche du quartier. Ça fait du bien d’avoir des projets collectifs ! » a déclaré Johnny Lebeaupin.
Le vigneron Dominique Lafuge, directeur de production du Château Chasse-Spleen en Médoc, connaissait bien le cycle de vie de la vigne et les différentes étapes de culture : plantation, taille, entretien des sols, protection sanitaire, vendanges, etc. Certaines de ces étapes feront l’objet de nouvelles rencontres festives avec les habitants. « Ce vignoble, qui regroupera à terme près de 400 vignes sur une vingtaine de parcelles réparties à travers le quartier, doit appartenir aux citoyens », a ajouté Johnny Lebeaupin.
Cépage résistant
Thierry Paucan, des Pépinières Guillaume, a présenté le nouveau cépage Coliris, récemment créé par INRAE, qui présente les qualités requises de résistance aux maladies et de vigueur adaptée aux conditions de culture. Son utilisation dans le vin sera une première dans le paysage bordelais.
Par son phrasé, ses propos et ses anecdotes, l’historienne Sandrine Lavaud, maître de conférences à l’université Bordeaux Montaigne, a captivé l’assistance. « Jusqu’au XVIIIe sièclee siècle, les vignobles entourant la commune, et plus particulièrement du côté de Saint-Seurin, ne comptaient pratiquement pas d’habitations. Il s’agissait de vignobles locaux populaires. Si nous produisions du vin, c’était pour le boire localement, au sein de la ville. »
Avec un peu de patience, les futures fêtes du vin annoncées au pied de la basilique Saint-Seurin ne manqueront pas !
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